La Belle Hisfoire... LE BASTION En 1852, la Compagnie de la Baie d‘Hudson, ayant un contrat avec la Compagnie Pacific Mail Steamship pour l‘approvisionnement de houille, transfert ses opérations de Fort Rupert vers un endroit plus prometteur, Nanaymo Bay sur Wentubuysen Inlet. La protection de ce nouvel avant poste nécessite |‘édification d‘un Bastion sur un rocher escarpé domi- nant I‘entrée de “Commercial Inlet”. La construction com- mence vers la fin de 1852, peu de temps apres I’arrivée des premiers mineurs écossais de Fort Rupert. Elle est supervisée par deux Québécois spécialistes en construction, Jean Baptiste Fortier et Leon Labine qui sont des employés de longue date de la Compagnie de la Baie d’Hudson. En juin 1853, la construction achevée, le Bastion devient le noyau d’une petite communauté comptant six ou sept grossiéres habitations et entrepots. Le rez-de-chaussée sert de bureaux a la compagnie et le premier étage de dépot d’armes. Le deuxiéme étage, plus spacieux, sert d’entrepot pouvant loger plus de cinquante personnes, il est aussi utilisé comme refuge, en cas de danger, par les employés de la Compagnie. Le bastion est équipé de quelques canons, de poudre et d’obus qui ne seront jamais utilisés d’une maniére martiale, mais plutot pour saluer l’anniversaire de la reine ou acceuillir le gouverneur Douglas lors de ses visites. En 1860 Nanaimo, autrefois simple village habitations rudimentaires, devient un ilot industriel ouvert aux marchés internationaux. N’ayant plus besoin de fort, le bastion est utilisé temporairement pour enfermer les mineurs coupables de délits. Quand la Compagnie de la Baie d’ Hudson vend, en 1862, tous ses avoirs miniers a un syndicat d’intérét économique anglais, le bastion fut virtuellement abandonné. Durant les quarantes années qui suivent, le bastion est utilisé, a tour de role, par les gouvernements coloniaux, provinciaux et municipaux comme prison temporaire. Aujourd’ hui, le bastion reste un symbole inestimable de l’histoire de Nanaimo et nous permet d’admirer un exemple sublime d’architecture du XIXe siecle. eo 8 © © © © © » © © © © © © © © © © © © © © © © © ew we ee Quelques mots chinook Chinook GROS FUN NOIR ET HISTOIRE Le jargon chinook était employé par les missionnaires, les trappeurs, les marchands, les coureurs de bois. On s‘en servait comme un genre de langue universelle. Il y avait 27 tribus indiennes qui parlaient différentes langues et qui ne pouvaient se comprendre l'une l'autre. Pour résoudre ce probléme ces gens se servirent d'un mélange d‘anglais, de francais et de patois variés des tribus indiennes. Entre 1790 et 1810 ils créérent une langue qui resterait dans I‘histoire. Lors de la traite des fourrures, le chinook fut le jargon indien le plus répandu, il est composé de consonances francaises, anglaises et espagnoles. En 1862 il se vendait des dictionnaires de langue chinook. Texte extrait de “Pages d“Histoire™ de Laurette Agnew, publication de I Association historique francophone de Victoria, 1992. 1851 - Rencontre sur la Roche a Nanaimo (aujourd’hui le centre ville) Le coureur des bois Isidore Gros-lot s’adresse au grand chef Uklee Isidore: Abba leloo! Uklee: Salut castor qui pue! Isodore: Y’a pas d’espoir, bateau s’en vient, pis y’améne sha- loo pleine de kloo, de queen, mahto. Uklee: Poolie, Poolie, Poolie!!!_ Cabane fort Poolie! Isidore: Sais ben! Faut pas de |’aut bord oublier que tu vas avoir le sook dans bec pour négocier.. Uklee: Faut pas réver, Téte d’ wen! C’est une promesse pis apres j’ai leur met-sin, le whet dans la-kles! Isidore: T’as luh-pee-ay solide, j’ai pas peur pour toé, tu vas voirrre y vont pas te klooé comme un giévre. Toi pis ton peuple peuvent koo-ley encore. Uklee: Tu penses couleuvre?! On va mashé dans poel, on va finir dans san-de-lie, on va shantie en fume. Silence Isidore: J’ai un cadeau pour toé. juste pour-gue-fun. Uklee: La booti!? Isidore: Pas a soir grand loo, je veux dormir sur mes deux Frangais . la graisse la-kles oreilles! Ah bien! Abba! Jésus-Christ Sesu-kli la bouteille la booti le loup le loo lavoine la-wen merci mah-sie catholique Katolik le manteau le capoo cendrier san-de-lie | le marteau le mahto chanter shantie la médecine la-met-sin chapeau se-ah-po_ | le pain lepan la charrue la shal-loo | le pied luh-pee-ay courir koo-ley pourri poolie le diable le-jaub le ruban le looba Pégoine la queen | la soie la-sway le fouet le whet le sucre le sook Uklee: Castor de katolik! Sesu-kli vas pas le savoir! Ha! Isidore: J’ai un se-ah-po pour ton front, de la-sway pis lepan pour ta femme, des looba pis des biskwie pour tes filles. Uklee: je te donne castor de la riviére, tume donne ton capoo! Isidore: je te donne mon capoo tu me donne castor. Uklee: Okay, le-jaub Isidore: Mah-sie le loo. Texte d‘Eric Careau