6 - Le Soleil de Colombie, vendredt 10 juillet 1987 Les explorateurs du passé Histoire La tragique expédition de John Franklin (1845-1847) [Suite de la semaine derniére] Par Alexandre Spagnolo Prélude au désastre 1845, Sir John Franklin a 59 ans, plus ou moins, l’age du repos du guerrier, mais non, encore infatigable. L’Amirauté Britan- nique a un sursaut, il lui faut une solution au mystére entourant le passage nord-ouest, la fameuse route plus courte vers 1’Inde, hantise de l’époque, d’autant plus que le navigateur allemand Otto von Kotzebue s’était aventuré aprés la Polynésie, dans les environs du détroit de Béring a l'entrée des régions polaires et Alaska, et que la Russie des tsars était 4 craindre dans ce probable transit inter-océanique d’intérét primordial a divers paliers. Des explorateurs, jadis, ce sont butés contre des banquises a lentrée du goulet, pour ne citer que le capitaine James Cook, ayant ason bord le jeune George Vancouver, le comte de La Pérouse, qui a laissé 12 hommes a Lituya (Alaska), Camille- Joseph, comte de Roquefeuil. Pour une expédition de recherche d’une telle envergure, Vhomme du siécle, Sir John Franklin. On lui confia deux navires a vapeur et a voiles, afin de pouvoir affronter les courants contraires de la Passe Lancaster, téles de fer 4 l’'avant, chauffage central a J intérieur, hélices relevables afin d’éviter le blocage éventuel par la glace, bibliothé- que d’un millier d’ouvrages, combustible et vivres pour trois années, riche vaisselle, porcelai- ne, argenterie, en somme, luxe, puissance et technique. 138 hommes officiers et marins triés sur le volet. Départ le 19 mai 1845 du bord de la Tamise, de | EREBUS (le nom de l’enfer des Anciens) avec SirJ. Franklin, le TERROR, avec F.P.M. Crozier, un vétéran des guerres de Napoléon Bonaparte. Le 25 juillet, la baleiniére Prince of Wales croisa en haute mer a une certaine distance de Ventrée de la Baie de Baffin, le convoi expéditionnaire, en route vers le Grand Nord en pénétrant dans le canal Wellington, puis perte de vue. Ces hommes de la baleiniére auraient-ils pu imagi- ner que ce convoi expéditionnai- re allait a sa perte? Sans nouvelles, aprés deux hivernations (G. Marconi n’était pas né), on_ pensait. que Vexpédition —_ Franklin-Crozier avec lErebus et le Terror accomplisait sa mission dans des conditions satisfaisantes. Hélas... En 1847, inquiétude de l’Amirauté Britannique et du monde entier, on commengait a craindre le pire : le pire était arrivé. Diverses recherches Au cours des dix ou douze années suivantes, trente-quatre expéditions de recherches ont été organisées; nous citons les plus importantes. ¢ En 1849, par James Clark Ross sur l’Entreprise et le capitaine Bird sur Il'Investigator, sans grands résultats, les deux navires ont été remis en condition pour ‘un voyage ultérieur de recher- - ches. ¢ En 1850, l’expédition du Dr. John Ross, attaché 4 la Hudson Bay Cy. Celle-la par voie de terre, il trouva des vestiges de celle de Franklin, mais, pas de corps identifiables sur de _ grands parcours. Ross et ses hommes eurent de sérieuses mésaventures, mais, purent se rendre en Angleterre recevoir la prime le Lstg. 10000 de 1lAmirauté Britannique. Lady Franklin le recut poliment, sans cordialité, la disparition de son mari demeu- rait entier. e En 1850, une expédition de grande envergure avec Richard Collinson sur |’Entreprise et son second Robert McClure sur l'Investigator. Decision, chacun suivrait la route de son choix, mais rendez-vous en Alaska. Notre préférence nous suivrons celle de McClure, on verra la raison : via le Cap Horn, le détroit de Béring, soit l’océan Pacifique. Juillet 1850, McClure avait déja_ une belle avance sur son chef Collinson; aprés 197 jours de voyage, il prit, semble-t-il, une décision pleine dé conséquen- ces... la recherche du passage nord-ouest, plutét que du sort de l'expédition Franklin disparue, ou? Naviguant a travers des iles, archipels, golfes, anses, etc. tout ce que ces régions polaires peuvent offrir comme festons, le CHAMBRE DES COMMUNES COMITE PERMANENT DES 21 octobre 1850, McClure découvrit le passage tant convoité des siécles durant. Victoire, mais a quel prix? Tout n’a pas été facile, McClure a du faire face a des révoltes, manque de vivres, des affamés, le scorbut, des désertions, des décés, a menacé de briler son navire, des actes de brutalité, etc. De retour, en Angleterre, etc. Cour Martiale en guise de félicitations. Son chef Collinson, magnanime, le protégea : ses actions conforme 4 ses ordres. Lstg 10000 allouées aux membres de l’Equipage, soit la moitié de la récompense promise, en 1778, au capitaine J. Cook; en cas de réussite. On laisse aux _historiens- géographes l’affirmation que l’explorateur norvégien Roald Amundsen (1872-1928) des régions polaires est le découvreur du passage nord-ouest. En 1903, sur le GJOA, il se rendit par Atlantique au Lancaster Sound. Passa deux hivers a explorer et finit 4 notre mer de Beaufort, de la continua par le Détroit de Béring vers Nome (Alaska) le 13 aoait 1903 : certainement une belle performance sans bavures, mais, n’avait-il pas lu l’ouvrage de Sir Robert Mclure The Discovery of the North-West Passage édité par Sherard Osborn, Londres 1857. Et alors? Souvenir de jeunesse : Amundsen est mort, en 1928, alors qu'il était allé a la recherche de |’explora- teur italien, Umberto Nobile, perdu avec son dirigeable dans la région du Spitzberg, qui lui s’en FINANCES ET DES AFFAIRES ECONOMIQUES REFORME FISCALE Le Comité permanent des finances et des affaires économiques invite des a la réforme fiscale déposés a la mémoires sur les documents ayant trait a Chambre des communes le 18 juin 1987 par le ministre des finances. Les individus et les organismes qui désirent soumettre un mémoire, de méme qu’un résumé, peuvent le faire en francais, en anglais ou dans les deux langues officielles. Les temoins seront entendus sur invitation en fonction de leur mémoire. La distribution publique de tout mémoire est laissée a la discrétion du Comité, sauf sur demande expresse. La date limite pour la réception des mémoires est fixée au 18 aoat 1987 a 17 heures. Les mémoires devront étre envoyés au: Greffier Comité permanent des finances et des affaires économiques Chambre des communes Ottawa (Ontario) KIA 0A6 Le président, DON BLENKARN, député + tira indemne. © 1851, l’expédition Kennedy- Bellot. Lady Jane Franklin suivait toujours de trés prés lesdites recherches, mais, tou- jours anxieuse, angoissée, ron- geait son frein, elle arma son yacht Prince Albert pour une autre recherche, dirigée par un Canadien, William Kennedy et en second, un Francais, Joseph- René Bellot qui lui avait écrit exprimant son désir de participer a d’éventuelles recherches dans les régions polaires. Elle l’invita a Londres, fut impressionnée par son esprit de décision, ses antécédents dans la Marine. Le “hic”? un Francais dans une affaire, disons “trés British” mais Bellot avait de quoi se faire valoir. Né a Paris, en 1826, d’une famille de sept enfants, pére forgeron, le maire le fit mettre au collége de Rochefort. Trés brillant. A 15 ans 4 1’Ecole navale. Plus tard, participa avec les Anglais 4 mater les natifs de Madagascar. Pour son courage, la Légion d’Honneur. Promu Lieutenant de la Marine francaise, navigua dans les mers de l'Afrique et de l’Amérique du Sud. Engagé, Lady Franklin _le chargea de tempérer l’impétuosi- té de W. Kennedy. Examinant la garde-robe de Bellot, trouva qu'il: avait besoin d’une mére, il avait 25 ans. Départ le 3 juin 1851. Habitué aux gros navires, le Prince Albert n’était pas dans ses cordes. De parcours en _ parcours, de recherches en recherches, une hivernation ‘pénible, le scorbut déclaré, l’expédition ne fut pas un succés. . 1853. Joseph René Bellot, 27 ans, Lady Franklin lui proposa le commandement de son autre navire, le Isabel, il déclina (malheureusement) l’offre, par contre assuma un engagement sur le H.M.S. Phoenix. Lors, d'une escale, il quitta le navire afin de s’assurer de la force du vent et sa dérive-échelle Beaufort - fut emporté, tomba dans_l’eau ’ glacée, mourut noyé. Il avait 28 ans. La Royal Geographic Beciety recueillit des fonds afin d’assurer a ses soeurs des moyens d’existence et pour |’édification d’un monument .en sa mémoire au Greenwich Hospital sur les bords de la Tamise. On trouve sur la carte de nos Territoires polaires du Nord, un Bellot Strait et une Cliff Bellot. Londres a publié ses Mémozres. [Suite la semaine prochaine] CONSEIL AU CONSOMMATEUR (NC)— Dans le doute, attendez avant de signer un contrat. Demandez d’apporter une copie a la maison afin de l’étudier. Apprenez-en la durée, le taux d’intérét et les» conditions de paie- ment. Assurez-vous de conserver une copie de ‘tout document que vous signez. Pages Jaunes { | | : Hi