6, Le Soleil de Colombie, Vendredi 22 Octobre 1976 UNE ETUDE CONTESTEE OTTAWA - Suite a4 la de- cision de préparer en 1977 un plan quinquenal concer- nant les groupes minori- taires de langue officielle du Canada, le Secrétariat d’ . Etat a confié aA M. René- Jean Ravault, professeur a l’Université Saint-Paul d’Ottawa, la charge d’une étude sur les problémes des minorites de langue francaise Atravers le pays. Sociologue et spécialisie des communications socia- les, M. Ravault connaft les problémes minoritai- res, ayant deié fait plu- sieurs études auprés des Acadiens des Maritimes pour le Ministére. Au cours de cette étude, par l’entremise de ren- contres avec les groupes minoritaires et leurs chefs dans chaque province, il enquétera sur les possibi- lités que les Canadiens francais ont de travailler, de dépenser leur argent, de s’informer, des se cultiver, de se distraire passivement et activement, de participer aux activités culturelles et politiques dans leur langue. Il enre- gistrera aussi les réac- tions aux programmes dé ia patronnés par le Secréta- riat d’Etat. Par contre, la Fédération des Francophones Hors Québec, tout en ne s’oppo- sant pas formellement 4 cette étude met en garde le Secrétariat d’Etat sur toute ingérence dans _ia définition Ges hesoins des minorites francophones. Elle juge que ces besoins coivent €6tre établis par elle -méme avec IPS concours dé ses mem- bres, qui, eux vivant et oeu- vrant dans les milieux mi- noritaires, se dans une meilleure posi- tion pour connaftre ces besoins, qu’un sociologue qui n’a, que six semaines pour rencontrer tous les milieux minoritaires fran- cais, de 1l’Atlantique au Pacifique. r Rien ne sert de conduire. Il faut marcher a point. S Fe Marchez. Des aujourd'hui. trouvent OFFRE D’EMPLOI COORDONNATEUDR - La Fédération des Franco-Colompiens ouvre uncon- cours public en vue de l’engage donnateur (trice) - Animoteur (trice). Qualifications requises: - Expérience dans le milieu franco- colomtien ou habi- tant la Colompie-Britannique depuis au moins unan - - Maftrise du francais parlé et écrit - Z connaissance de Langlais « et experience du travail commiunautaire - Lieu de travail: Vancouver - Ce travail demande de fréquents déplacements dans les régions du Bas-Fra- ser et du Grand Vancouver - Salaire: De $9.900 a $l. 024, dépendant des qualifica- - Trés bonne - Capacité tions - Adresser sa candidature avant minuit le ler Novem- bre 1976 a: Directeur général Fédération des Franco- Colombiens VANCOUVER, C.B. - 3170 Willow,’ AN!IMATEUR ent d’un(e) Coor- CONFERENCE - Calistus Ndlovu, du Conseil Afrcain National, représentant aux N.-U..-, s’adressera au public au Christmas Seal Auditorium, l0éme Avenue et Willow, a Vancouver - et le changement de l’Afri- que du Sud - Cette conférence aura lieu le Lundi 25 Octobre, a 20h. Cette soirée est parrainée par U.N.A & S.A.A.C. mes LES LANGUES: UN ATOUT ‘«BILINGUISME”? POUR MODERES FANATIQUES _ PAR M. KEITH SPICER COMMISSAIRE AUX LANGUES OFFICIELLES Voici la fin du discours prononcé par. M. Keith Spicer, Commissaire aux langues officielles, a la Quebec Society of Upper Canada, 4 Toronto, le 14 septembre dernier. Le gouvernement ne. devrait pas @6tre géné ou avoir honte de proclamer plus ouvertement sa _ foi aussi bien endes_ solu- tions along terme qu’en une réforme immeédiate. A vrai dire, il s’agit tout simplement qu’Ottawa sa- che faire la part des cho- ses entre ses rdéles de pompier et de cultivateur. A l’heure actuelle, que je sache, le programme d’é- changes-jeunesse le plus important au Canada est le programme France- Qué- bec. A mon avis, cette i- nitiative est excellente, mais l’absence d’échanges d’une méme envergure en- tre jeunes Canadiens-An- glais et Canadiens-Fran- ais porte sQrement 4 ré- léchir. Tout comme dailleurs ladécision du gouvernement dene pas renouveler son aide a l’un des meilleurs pro- grammes d’échanges du secteur privé, celui © du Conseil canadien des Chrétiens et des Juifs, et d@’abolir complétement son propre Programme ce voyages et d’échanges, sans pour autant avoir en- core annoncé une meilleu- re solution de rechange. Il semble aussi que les cré- dits consentis aux trois programmes 4 petits bud- gets, pourtant trés renta- bles, et qui paraissaient offrir les meilleures chan- ces d’étre, et profitables, et populaires, seront blo- qués (dans un cas, on ré- duira le nombre des parti- cipants) ou Apeine aug- mentés. I] s’agit du Pro- gramme interprovincial orgad tece Sf « At Is> -qui, des moniteurs de langue seconde, langues secondes et du Programme des projets spéciaux - programme d’i- © nitiatives linguistiques.lo- cales dont les gouverne- ments, fédéral et provin- ciaux, se partagent équi- tablement les frais. Et tout cela 4 une époque ou, en dépit de la faible publi-_ cité qui les entoure, le Programme des moniteurs a recueilli cing fois plus de candidatures qu’il n’y avait de places, disponi- bles, et celui des bourses d’été, trois fois plus. Sur tous ces fronts, j’ai l’impression que le gou- vernement pourrait comp- ter sur l’appui massif de la population s’il décidait de se reorienter. Et tout autant sur la collaboration des provinces, en vue d’élaborer les réformes é- lémentaires qui s’impo- sent dans les programmes d’études et la formation des maftres. Car, méme si l’expérience vécue de la participation fédérale aux programmes conjoints, suscite - chez “‘certaines d’entre elles une méfiance semblable a4 _ celle des Troyens devant le cheval des Grecs, les provinces pourraient passer outre leurs réticences, dans l’intérét des’enfants, si Ottawa leur offrait les garanties sQres d’une ai- de financiére 4 long ter- me pour favoriser une vaste expansiondes cours de langue et des échanges. Ottawa nourrit aussi ses griefs 4 légard des pro- vinces, mais faire la chas- se aux coupables est unex- ercice futile. L’essentiel c’est de ne pas laisser la tuyauterie constitutionnel- le entraver 1’épanouisse- ment de nos enfants. Ceux 4 Ottawa, se sont in- Wc Aviat : 76 ’ ee Oa du- Programme: de bourses- cours d’été de . -cherchent a combler dignés des récentes criti- ques de gaspillage dont les cours de langue aux -fonctionnaires ont fait l’objet (on se sent un peu fautif, malgré tout. . .) - pourraient mémese sortir fort élégamment d’une vol- te-face progressive, en faveur de l’option jeunes- se en passant pour prag- matique. ‘‘Si ga prend, diront-ils, allons-y’’, et ce qui pourrait ‘‘prendre’’ - serait le message que nous n’avons pas réussiatrans- mettre au Canadien - An- -glais moyen, en quéte d’une conception raisonnable du facheux bilinguisme, 4sa- voir que l’autre langueest un atout. ~ Il est vrai qu’en insistant sur le ‘‘long terme’’,’on ne peut demander aux Cana- diens-Frangais de repas- ser dans vingt ans quand, peut-étre, leur langue sera enfin respectée. Par ail- leurs, il n’est pas moins vrai qu’on ne peut deman- der aux Canadiens - An- glais d’attendre vingt ans avant de leur donner des raisons. tangibles d’espé- rer tirer profit de cette réforme égalitaire. - Au Canada anglais, des milliers de jeunes parents Cet espoir en réclamant déja, pour leurs enfants, l’im- mersion totale ou partiel- le dans des classes fran- caises. A l’extérieur des grands centres d’immer- sion, comme Montréal eft Ottawa, ot le besoin’ est . beaucoup plus évicent, les . citoyens tres villes (notamment Ha- . petits [Se de plusieurs au- Toronto, Guelph, Winnipeg, Regina, Ed- monton, Calgary & Van- couver) ont lancé de tel- les expériences intéres- sant dans chaque cas, des centaines d’éléves. A la fin de la semaine der- niére, en Ontario, l’As- sociation des jeunes pro- gressistes - conservateurs a recommandé une heure lifax, par jour de. frangais obli- gatoire pour chaque élé- ve de l’élémentaire et tab He eit cing Daye th pr eA Tie mA guistique. Le sujet traité sera: U.N. des possibilités d’immer- sion en francais dans au moins une des écoles de chaque conseil scolaire de la province. Dans les seules écoles publiques de Calgary (sans compter l’expérience semblable des écoles catholiques et de demandes. Les enfants, les parents, les ensei- gnants et les administra- teurs. que j’ai rencontrés A Calgary et 4 Régina, la semaine derniére, ont ma- nifesté un profond = res- pect et un enthousiasme chaleureux pour le fran-~ cais qu’ils considéraient comme ‘un précieux atout. Leur bon sens jette une toute autre perspective sur le. fanatisme ‘‘anglais’’ stéréotypé qui entourait la crise de l’air etlesgueu- lards des Gardens 4 To- ronto. Il jette la lumiére d’une modération plus é- tendue que nos Girigeants devraient se presser d’en- courager. ‘Il importe que le contri- buable mox, de North Battleford, ‘de Yellowknife et de Tru- ro, lui, sache bien qu’il est invité ou, du moins, que ses fils 4 relever le défi et a partager la joie et la chan- ce que représente l’ap- prentissage de la langue seconde. Les hommes po- litiques, les éditorialis- tes et autres livreursd’o-. pinions peuvent faire beaucoup pour expliquer le sens de la réforme lin- Ils le font. Pourtant, j’ai.l’impression | que ce sont surtout les en- fants qui font penser les parents. Donnez aux p’tits la chance que le bonhom- me n’a pas eue et lapartie est gagnée! Ain de mettre en relief et de défendre ces trois priorités - crise aérien- ne, droits des francopho- nes et espoirs des anglo- phones - au sein d’une méme politique coheren- te, le gouvernement ferait bien de Sonner suite — res 1S) ; GG! anglophone de Co- sont invités. aux gt eg 4 24 Ge YO) derniéres rumeurs voulant ‘que l’on crée unministére s’intéressant auX ques- tions linguistiques. Les responsabilités présente- ment partagées entre le Conseil du Trésor et la Commission dela Fonction Publique tionnaires) et le Secréta- riat d’Etat (pour le grand public) pourraient 6tre re- groupées sous l’autorité d’un seul ministre, dont le titre serait ministre des Ressources linguistiques . afin de souligner cette nou- velle approche positive.Au pire, ce ministre ferait office de paratonnerre contre les dangers quiten- _tent présentement au moins trois de ses collégues kamikaze du Cabinet. Il n’y a, 4 mon avis, rien de trés révolutionnaire dans tout cela. Outre ces détails d’intendance non sollicités, il s’agit somme toute du simple bon sens du chauffeur de taxi, de la ménagére et autres sages inexpugnables. B et. B, comme dans Barnum et Bailey, continueront iné- vitablement de nous faire tantot frémir tantdt rire. Méme si _ collectivement nous nous revissons la téte sur les épaules et commen- gons A découvrir les res- sources libératrices eten- richissantes que renfer- ment nos langues, nous aurons pour longtemps en- core. a jouer aux équili- bristes sur la corde raide entre les deux visions ‘fanglaise’’ et ‘‘frangaise’’ du Canada. Toutefois, c’est en culti- vant le courage de la mo- dération, et en rejetant de la piste ceux qui veulent nous diviser pour flatter ou tromper la galerie, que nous trouverons le courage non seulement de marcher ensemble sur la corde rai- de, mais encore, peut-étre, de temps en temps, le cou- rage de dompter un dion ou. deux. ; ‘“A” est la premiére let- tre de tous les alphabets, sauf le vieil Allemand, ot elle est la quatriéme et VEthiopien, i elle est la treiziemel = (pour les fonc--