« Le feu de pourpre solaire et de jaune intense S’est fait pastel aprés les ultimes étincelles. » « Vert pale, bleu léger ont fait jonction, Anéanti le jour et se sont inclinés Devant le bleu profond de la nuit noire » (27) Le lecteur se souvient de I’évocation des couleurs dans le poéme des voyelles chez Arthur Rimbaud. I] observe une similitude dans I’ obsession des couleurs vives qui émergent des dunes et viennent hanter la mémoire et aveugle la rétine. En voici encore quelques extraits d’un poéme intitulé couleurs du Sud de René-Jean Devatine : « La montagne aux reflets violets Ecrétée de stries rouges Et mourante d’un sang frais « le rose léger, dernier vertige D’un soleil de braise Surplombe le mauve de I’ Atlas Un vert timide le lui succéde, Vite converti au turquoise Et céde bientét la place au bleu » (49) Ces larges extraits raménent 4 la mémoire visuelle du lecteur les taches de couleurs et les coups de pinceaux des peintres impressionnistes qui fixent, pour I’éternité, sur leurs toiles, le méme jeu de lumiére et le méme mélange des couleurs de I’arc-en-ciel. En bref, 4 part quelques poémes a saveur autobiographique qui rapportent des souvenirs d’enfance et de famille, tout comme les photographies en noir et blanc tirées de l’album maternel, Enfant des Dunes et Pierres Ecrites est bel et bien, un bouquet de poémes lyriques mais aussi une collection de tableaux qui célébrent la lumiére et évoquent le temps immortel de l’enfance, une enfance rendue plus belle et plus heureuses dans |’4me consciente et nostalgique du poéte grace a la magie des mots et la puissance d’évocation poétique. Simon Henchiri René-Jean Devatine, Enfant des Dunes et Pierres Ecrites, Feuillets de mémoires, Editions Au vent des Iles. Polynésie francaise, 2005 14