4 Le Soleil de Colombie, vendredi 4 avril 1980 Le point de vue sur... par Annie Granger San Salvador Un baril de poudre ! Dimanche dernier, alors que se déroulent les obséques de I’Archevéque Arnulfo Romero, assassiné la semaine derniére, une fusillade éclate devant la Cathédrale de San Salvador ot 300 000 personnes se sont rassemblés. Résultat : plus de 40 Morts, la plupart des femmes et des enfants. Une fois encore, la violence parle au Salvador, aprés son voisin, le Ni c'est au tour de ce pays, l'un des plus peuplés d’Amérique Centrale. Depuis le début de 1980, plus de 700 personnes ont déja été tuées, le double du nombre des victimes de toute l'année 79. La semaine passée a été l'une des plus sanglantes. Les violences ont débuté par un appel a la gréve lancé par les groupes de gauche. Dans la rue, les combats entre forces de l’ordre et manifestants laissent 53 morts. Mais I'affrontement le plus violent a lieu dans l’enceinte de l’université entre groupuscules de droite et ceux de gauche ot ceux-ci ont leurs quartiers généraux. Les exécutions clandestines sont courantes, et il n’est pas rare de trouver assassinés des adolescents et des enfants. Le pouvoir ne contréle plus la situation et méme l’envenime ; les forces de l’ordre ont été accusées millions en partie versés pour le programme de réforme instituée par la junte militaire actuellement au pouvoir. Cette réforme comprend entre autre la nationalisation de 70% des terres et domaines, celle des 10 plus grandes banques. Mais il est difficile de voir un réglement a ce conflit. Les réformes, par exemple, ne sont approuvées ni par la gauche qui ne trouvent pas celles-ci assez réelles, ni par la droite qui les trouvent trop orientées vers le communisme. La junte vient de décréter l'état de siége et la loi martiale. La population va encore souffrir de ces luttes “intestines” et pendant combien de temps encore? L’exemple du Nicaragua est toujours présent. Pour avoir cru longtemps que le mécontentement populaire au Nicaragua n’était qu’un feu de paille, le gouverne- ment de Somoza a déclenché un incendie général. Résultat : une guerre civile, un pays réduit en cendres et 30 000 morts. L’ensemble des évéques canadiens vient de lancer un appel aux Etats-Unis de cesser toute aide financiére et toute vente d’armes au Salvador dans l’espoir de freiner cette violence. Et le Guatémala, pays voisin, est également secoué par les manifestations, les prises d’avoir commencé a tirer dans la foule dimanche. Les USA ont apporté leur aide financiére, $50 d’otages et les guérillas. : L’Amérique centrale est encore un baril de poudre! LaF.T.Q. recommande dses membres ALA PIGE de voter pour le “oui” Québec [APFHQ] — La Fédération des Travailleurs du Québec [FTQ], la grande centrale québécoise des unions nationales et internationales de travailleurs, a recom- mandé a ses 325 000 membres de se prononcer en faveur du “oui”, peu avant que l'Institut québécois d’Opinion publique annonce que si le référendum avait eu lieu entre le 7 et le 11 mars, 47,4% des électeurs auraient dit “oui” et 43,6% “non”, 9% restant sans opinion. Une semaine plus tét, le Centre de - Recherches en Opinion publique donnait des résultats opposés: 52% “non” et 41% “oui”. Interrogé a la radio de Radio-Canada, M. Fernand Daoust, secrétaire général de la FTQ, a précisé que la recommandation de la FTQ a ses membres est basée sur le fait qu'il s’agit la d’une question dépassant large- ment les purs et simples problémes syndicaux. Il ne Manque pas de gens au Québec pour soutenir que le Parti québécois ne se compo- se que d’enseignants et de fonctionnaires, deux milieux syndicalisés a presque - 100%. Orla FTQ n’est pas trés forte dans ces deux milieux, puisqu’elle recrute ses membres surtout dans @industrie et le commerce. Le reporter de Radio- ,Canada demande alors a M. Daoust si cette décision de la FTQ ne risquait pas de bri- ser l’unité du mouvement syndical au Canada. C’est impossible, répond-il, car Yunité des travailleurs s’est toujours opérée au-dessus des centrales. En effet, il y a au Québec la Confédération des Syndicats nationaux (CSN), qui est l’ancienne Confédération des Travail- leurs ddu Canada, et la Centrale des Syndicats dé- mocratiques (CSD), qui est La FTQ craint-elle d’étre expulsée du Congrés du Travail du Canada (CTC) par suite de sa recommanda- tion de voter pour le “oui”? Non, dit M. Daoust, parce que le CTC n’a pas plus de raisons d’expulser la FTQ qu'il n’y en aurait pour l’American Federation of Labor-Committee for Indus- trial Organization (AFL - CIO) de rompre les ponts avec le CTC. L’AFL - CIO est la grande centrale ouvriére des Etats- Unis. Au Canada, il y a le Congrés du Travail du Canada (CTC). Ils traitent d’égal a égal. Comment, lors- - qu’on n’est ni la Chine, ni l’URSS, peut-on étre égal avec les Etats-Unis? Unique- ment en comptant sur la civilisation des Américains. L’AFL - CIO pourrait selon toute vraisemblance avaler ou anéantir facilement le CTC. Elle ne le fait pas, parce qu'elle n’y a pas inté- rét, et parce qu'il n’est pas bon que le plus fort abuse de sa force pour détruire les plus faibles autour de lui: C’est une question de civili- sation. C’est exactement l’'argu- ment qu'utilise M. René Lévesque pour illustrer sa thése: deux nations d’iné- gale force ont intérét, par souci de civilisation, 4 négo- cier d’égal 4 égal une nouvel- le entente. Le débat référendaire se © poursuit a l’Assemblée na- tionale et porte beaucoup plus sur le fond que sur le libellé méme de la ques- tion. Cela n’a rien d’éton- nant. Ce qui surprend davantage, c’est la distinc- tion du ton que revétent ces débats pourtant trés apres. On a déja prété au voyageur suédois Peter Kalm, au XVIIle siécle, ce mot au sujet du caractére des Cana- diens: “Ils sont un peuple de gentilhommes’”. Ce serait en- core vrai des Québécois et des Canadiens? N.D.L.R. — Le débat réfé- rendaire est maintenant ter- miné, comme chacun sait. Un certain temps s’écoule, e’est inévitable, entre la rédaction de ces articles et leur réception par Le Soleil. ——~Encouragez. _nos annonceurs!, DY 2/ AY 2% JANVWER /972 HoFEMAK , D'/dD AVA (US.A.), EST . DPemEeuPE SovS lA DOUCHE PEADAVT (#4 HEIRES. , DAMP $.0.P. 256 A bdétons rompus par Jean-Claude ARLUISON Un nouveau club vient de voir le jour 4 Vancouver. Le 15 mars, une soirée dansante réunissait qua- rante-cing personnes au Centre Culturel Colombien. Dimanche dernier, aprés le café-croissants, les membres présents ont décidé qu’il était temps de baptiser leclub et le nom “Les Amis de Vancouver” a été choisi. Aprés le succés du 15 mars, une soirée dansante est organisée le samedi 19 avril, 4 21h00, a nouveau au Centre Culturel Colombien, 795, 16iéme avenue Ouest (au coin de la rue Willow), 4 Vancouver. Le prix d’entrée ne sera que de 99 cents. Des boissons alcoolisées et des jus de fruits seront servis. Vous serez tous les bienvenus. Nous avons un ami en Malaysie. Il est propriétaire d’une plantation et voici un extrait de sa derniére lettre (traduit de l'anglais): « ... Ayant tué les deux éléphants avant mon départ en voyage, j’ai recueilli . tous les os 4 mon retour. Vous ne croirez jamais ce qui s’est produit. Depuis lors deux troupeaux d’éléphants ont attaqué ma propriété et comme je suis le seul a étre armé d’un fusil, je suis sorti chaque nuit pour chasser les éléphants. De toute maniére, mes employés ont appelé le sorcier du coin qui a découvert que c’est parce que j’avais enlevé les cranes des éléphants morts qu’ils attaquaient ma plantation. J’ai ramené les cranes aujourd’hui et, dans ma prochaine lettre, je vous tiendrai au courant des résultats de l’opération... » Voila au moins un probléme que n’ont pas les propriétaires terriens de la Colombie britannique... Ayant été chargé de la publicité et des relations publiques pour la Francoféte 1980, j’aimerais recevoir vos opinions, critiques et suggestions. Avez-vous participé 4 la Francoféte en 1979 ou en 1978? Si oui, quelles impressions en avez-vous retiré:? Ecrivez- nous; vos commentaires nous seront précieux: Jean-Claude Arluison, apt. 208 - 222 North Templeton Drive, Vancouver, C.B. V5L 3E4. L'Université deVictoria | | recherche un instructeur de francais — : A TEMPS PLEIN Dans le cadre des programmes d’éducation continue de l'Université, le Programme de Dipléme de Langue. Francaise a UN emploi vacant, sujet 4 une appro- bation finale de financement, pour la période du ler juillet 1980 au 30 avril 1981. Ce programme met l’accent principalement sur le francais parlé. Les méthodes audio-visuelles, “De Vive Voix” et “V.IF.: Lecons de transition” seront utilisées. La personne choisie recevra une description plus détaillée des taches sur la demande d’emploi pour ce poste. Le candidat sera bilingue, et aura de préférence de Vexpérience dans le domaine de |’éducation pour adultes. Normalement, un minimum d’un B.A. en frangais ou en linguistiques appliquées avec un intérét pour le francais. Un dipléme reconnu, “V.I.F.” ou “De Vive Voix” ou la formation pédagogique équiva- lente est exigé. Il est également désiré que le candidat soit familier avec la culture canadienne-frangaise. La préférence sera accordée aux anciens instructeurs du programme qui auront obtenus de bons résultats. Le candidat qui sera choisi recevra trois sections a deux niveaux différents. Le salaire correspondra aux qualifications et a Vexpérience. L’emploi s’étendra du ler juillet 1980 au 30 avril 1981. Pour faire votre demande, adressez tous les docu- ments pertinents a: M. Gérard Gougé, Regular Programs Coordinator French Language Programmes Extension Division University of Victoria P.O. Box 17000 Victoria, B.C. V8W 2Y2. DATE LIMITE: LE 15 AVRIL 1980