2 Le Soleil de Colombie, Vendredi 2 Décembre 1977 PUBLIE PAR ~ Téléphone: 879-6924 ih & | | ; HEBDOS DU CANADA. t LE hel L DE =e nae LE MINI-QUOTIDIEN DE LANGUE FRANCAISE DE LA COLOMBIE-BRITANNIQUE Directeur: André Piolat Rédacteur: Jean-Claude Arluison tt LE SOLEIL DE COLOMBIE LTEE, 3213, rue Cambie, Vancouver, C.B., V5Z 2W3 Courrier de deuxiéme classe — sous le numéro d’enregistrement.0046._ Association de la Presse francophone Hors-Québec Lettres au © rédacteur Cher Monsieur, Je n’ai pas pour habitude de faire des polémiques au sujet des lettres que les lecteurs vous écrivent, mais ‘ ici, je voudrais répondre 4 ce monsieur Loup Brussac (nos lecteurs nous écrivent, page 3 de votre édition du. 11 novembre '77: “Parlons des minorités). : La raison n’est pas telle- ment parce qu'il insulte la France de Jeanne d’Arc 4 De Gaulle, en finissant par dire aux Canadiens Francais que leurs ancétres n’étaient pas Francais, puis les invite a réfléchir!!? mais parce qu'il .jette un diserédit sur les Francais venant de France, et revendique, par ses aieux! des actes ignobles en présen- tant une histoire de France hiaisée. Laissons ici parler Pierre Gaxotte (Histoire des Fran- eais — collection “L’Histoi- re’, Flammarion, Tome I, page 264). La guerre de cent ans... Le vrai visage de la guerre. Les chevauchées_ d’ Edouard III et de son fils le Prince Noir, ne furent que des expéditions de pillage et de massacre. Les textes contemporains moins encore les chroniques qu'une foule d‘humbles et véridiques té- moins, enquétes, suppliques, registres de visites diocé- saines, inventaires, chartes de franchise ont dépeint a Venvie ’horreur des campa- gnes dévastées ot “l’on n’en- tendait plus chanter ni coq ni poule”. Partout des fermes incendiées, des monastéres mis a sac, des églises vidées de leurs trésors, des villages en ruines, des troupeaux volés, des vilains massacrés - ou en fuite... comme aux temps préhistoriques, sou- terrains et grottes rede- viennent le refuge des popu- lations sans toit. (et un peu vlus loin, page 283). L’invasion anglaise et la trahison bourguignonne...Le 12 avril 1415, a la nuit tombante, le vaisseau, la Trinité, monté par le roi d'Angleterre (Henri V), jeta Vanere A la pointe de la Heévre. Quatorze-cents bati- ments le suivaient... trente mille hommes débarque- rent... Les pactes conclus entre Jean Sans Peur et Henri V stipulaient que le duc aiderait les Anglais a conquérir le domaine des Armagnacs et qu'il aurait sa part dans la conquéte du domaine royal, sans toute- fois 6tre obligé d’y contri- buer par les armes. La guerre finie, il préterait hommage au_ roi anglais... (etc) ... suite ininterrompue de désastres... enfin, entrée des Bourguignons a Paris (mai. 1418)... Arrestations et massacres étaient préparés depuis longtemps. Aprés le pillage méthodique des ban- ques et des boutiques, on revit les scénes de la Cabo- che, mais cette fois sous la conduite du bourreau Cape- luche dont-le grand plaisir était d’éventrer les femmes enceintes. Le nombre des victimes dépassa dix mille, on voyait les cadavres dé- pouillés “en tas comme pores au milieu de la boue...”. Jeanne d’Arc (page 287). Jeanne d’Arc, née le 6 janvier 1412... releva la ro- yauté... les Anglais lévent le siége d'Orléans, Dunois, Alencon. Jeanne entraine Varmée royale. Jargeau, Meung, Beaugency sont en- levés, les troupes de Talbot écrasées a Patay, la marche triomphale commence... Jeanne est faite prisonniére par les “Bourguignons” et “vendue” aux Anglais... brii- lée vive le 30 mai 14381... désormais, l’armée anglaise, affaiblie par les désertions, n'est plus une force redouta- ble... Des mutineries écla- tent parmi les recrues dé- signées pour la France... le 19 octobre 1453, Bordeaux se rendit, les Anglais en France ne tenaient plus que Calais. (Fin de la citation). Je relis votre lettre, monsieur Brussac, et je cite: “Lors de la guerre de cent ans, les troupes qui se battaient contre les Fran- eais étaient en majorité “Oc- citan” avec seulement quel- ques officiers anglais comme Talbot qui fut tué en 1453... ete... (Fin de citation). Je ne pensais pas qu'il pit es sable. Editorial Un cercle vicieux... “Quand le batiment va, tout va’. Ce dicton n’est pas de mise actuellement en Colombie-Britannique ou la construction immobiliére poursuit son déclin. Pour les dix premiers mois de cette année, les mises en chantier se situaient 12.3% au-dessous de leur niveau de 1976. Quelle est la cause de ce ralentissement? Tout simplement, un marché surabondant. Il apparait que les promoteurs et entrepreneurs ont continué sur leur lancée, escomptant une expansion croissante et ne tenant pas assez compte du vieux principe de l’offre et de la demande. Les économistes excellent souvent a présenter sous un jour fort complexe les situations les plus simples. A cété de cette notion de l’offre et de la demande, il y a celle des interactions entre: besoins — mati¢res premiéres — main-d’oeuvre — consommateurs. Les processus économi- ques visent a la satisfaction des besoins. Mais un autre objectif est la réalisation des plus gros profits possibles. L’alimentation, le logement, le vétement sont des besoins de base, vitaux, qui sont exploités commercialement, mais le besoin existait avant que la possibilité d’en tirer un profit financier ne soit envisagée. A travers les ages, et de plus en plus aux temps modernes, les grands esprits du monde des affaires se sont ingéniés a créer des besoins nouveaux. La publicité est devenue 4 la fois un art et une science qui incite aux achats les plus inutiles: le superflu est devenu indispen- Une autre grande notion de base est celle des interactions entre colts de produc- tion et concurrence internationale. La situation économique du Canada est trés claire sur ce plan: les couts de production y sont trés élevés, dis a des salaires for- tement supérieurs & ceux de ses concurrents, asiatiques, en particulier. Il souvent question du manque d’industries secondaires au Canada: leur création ne résoudrait rien, car en raison des coftts de production, les produits finis ne seraient pas compétitifs sur le marché international. : Les “made-in-omanjaques” se désolent devant la prolifération des articles “made in Japan, ‘Taiwan, Hong-Kong, Germany...”, songeant a la main-d’oeuvre inemployée de plus de 800,000 chémeurs canadiens. Quel esprit génial pourra donc briser ce cercle vicieux? Jean-Claude ARLUISON y avoir des gens assez sots pour revendiquer une telle paternité pour leurs aieux! Sil n’y avait pas eu de Jeanne d’Arc (que vous ap- pelez la folle) et que les Anglais aient réussi dans leurs entreprises, vous ne ~ parleriez méme plus le fran- eais, moins encore !’Occitan! Monsieur Brussac, je n’ai pas ici l’intention de recti- fier votre connaissance de Vhistoire, déformée par un chauvinisme provincial sans égal; je sais que dans votre cas, vous étes incurable, mais ce journal est lu par des milliers de “Canadiens” qui s‘intéressent 4 la langue francaise et qui ne connais- sent pas histoire de France. Je ne voudrais pas que ces lecteurs aient une fausse impression des Frangais ve- nant de France, et qu’ils aient des doutes sur “I’his- toire” que vous leur présen- tez. Des traftres, ily ena malheureusement dans tous les pays (votre esprit s’est arrété au 14éme siécle.). Moi, Monsieur’ Brussac, quand vous étes né en 1941, ie me battais contre les envahisseurs “du nord” pour que vous puissiez vivre li- bre et heureux dans votre langue maternelle, le “fran- eais” (langue latine). J’ai 60 ans, Monsieur Brussac, et assez vieux pour étre votre pére. : : Il n’y & aucune compa- raison entre votre dialecte local que’ personne ne connatt et le francais, langue ‘officielle au Canada, qui est parlé par des millions de personnes éduquées dans le monde entier. Ce jargon local, cet... “oc- citan” dont vous nous parlez n'est méme pas mentionné dans. le dictionnaire Larousse, alors que l’on y trouve le basque et le bre- ton. L’Alsacien n’est pas une langue mais de l’allemand (que je comprends trés bien _ puisque je parle trois lan-- cues). L’Alsace ne se trouve pas au sud de la Loire, mais au nord-est, le long du Rhin i la frontiére allemande. Votre chauvinisme vous fait perdre le sens.des pro- portions, Monsieur Brussac! et dites-moi, quel genre d’ex- périence du bilinguisme pou- vez-vous gagner a vivre a Toronto? Moi, monsieur Brussac, je suis arrivé a Montréal en 1951, ot j'ai vécu 17 ans. Pendant 12 ans, en tant que voyageur de commerce, j'ai parcouru plus de 150,000 milles a travers toute la province de Québec; j'ai été recu dans les familles eanadiennes francaises.Bref, malgré cette longue expé- . - rience (27 ans), je ne me permets pas d’offrir mes réflexions; j'écoute, j’obser- ve et j'essaie de compren- . dre. Les “Canadiens” de cultu- re francaise ne sont pas une minorité mais un peuple fondateur, il y aici plus de six millions de “Canadiens” parlant francais. Ces Cana- diens défendent le patrimoi- ne qui leur a été accordé par décret, ils insistent pour le respect de leurs droits. Moi, monsieur Brussac, quand je vois comment des “Canadiens” ont gardé leur identité d'origine, leur bon- ne humeur (“gauloise”), leur vie de famille, l'art, la cuisi- ne, leur grande hospitalité, tout cela malgré 200 ans de pression, de suppression, d'effort d’effacement et d’as- similation, je ne viens pas leur dire qu’ils n’ont pas a se plaindre (ils ne se plaignent pas d’ailleurs). Je ne viens pas leur dire que leurs ancétres n’étaient pas Frangais, je retire mor. chapeau et je les salue bier. bas en admirant leur déter mination et leur courage. Ces Canadiens de langue francaise forment a Iheure actuelle, un peuple homo- zéne aux caractéristiques bien définies, il est inutile de retourner 1,500 ans en arrieé- re pour savoir s’ils étaient descendants des “Brachycé- phaliens” ou des “Dolichocé- phaliens”.” Je ne formule pas d’opi- nion gratuite en ce. qui concerne la France et le Québec. Votre chauvinisme et votre hostilité envers “les Francais”. vous font inter- préter les événements, et pour ces mémes raisons, vous étes incapable de com- prendre le probléme “Cana- dien” qui est plus profond qu'une simple question de langue. Les Canadiens de culture francaise ne sont pas “des Francais” mais des vrais Canadiens; ils sont fiers d‘étre Canadiens, respectez- les, gardez vos réflexions pour vous, ils n’ont que faire de votre hostilité... “sousja- cente” envers les Frangais. Remerciez-les pour les efforts qu’ils font et qui vous permettent d’avoir radio, télévision et journal en fran- eais, ici, en Colombie-Britan- nique. De grace, ne “nous” pre- nez pas pour des imbéciles. Ce qui est vraiment cho- quant (pour reprendre vos. expressions) c’est votre atti- tude et votre compléte igno- rance de V’histoire’ du Canada. Il n’y a pas moins de liberté en France qu’au Ca- . nada. C’est vous, monsieur Brussac, qui devriez réflé- chir avant d’écrire des Ane- ries. Si vous voulez défendre les droits des soi-disant “mi- norités” en France, ce n’est pas ici au Canada qu'il faut est vous “plaindre”, il faut aller militer en France. Alors... au ‘vevoir, monsieur Brussac et... bon voyage. Henri A. DESCAMPS (Un Canadien de Vancouver) A QUI DE DROIT Je lis votre journal toutes les semaines et il est bien intéressant. Il y aura bientét un an et quatre mois que je demeure ici et depuis ce temps je n’ai pas vu beau- ‘coup d’activités pour les jeunes de 18 ans et plus, mais vous avez beaucoup d'activités pour les jeunes de 17 ans et moins et pour le Club de l’Age d’Or. Au Québec, ils ont le © méme probléme et les gens se demandent pourquoi les jeunes s’adonnent a la dro- gue. Je vais répondre a cette question. C’est parce qu’il n'y a aucune activité pour les jeunes et ils essaient d’occu- per le temps comme ils le peuvent. Moi-méme, j'ai voulu pren- dre des cours que vous avez au Centre mais il n’y a rien d'intéressant pour nous les jeunes. Si vous pouviez prendre ce probléme en considération, cela pourrait peut-étre améliorer l'état ac- tuel des choses. Espérant que vous pour- rez améliorer la situation, nous attendons avec impa- tience les changements. ‘Une de vos lectrices Aide en frangais pour ceux © qui cherchent un loyer ou pour propriétaire. Du lundi au vendredi. Red Door Ren- ~_tal Aid. Tél. 873-1671. De- “mander Edith. (2—12). nf SP the oe Pan ele igs dk ate RE SA te ha See ‘ pone ein ea as |: 4 rv at g Bg ses iain Bumbscaaebaeae Se SE a Rell ne ts