Bese INFO-PARENTS Soc erate ae LA TOURNEE AUTOMNALE A TRAVERS LA PROVINCE La tournée avait principalement deux buts : informer et sensibiliser les gens au réle joué par l’Association et les services BREF RAPPORT qu'elle peut offrir. eige, pluie torrentielle, sourires, traversier, accueil chaleureux, parents enthousiastes sont quelques mots qui décriventlatournée automnale du personnel du bureau de |’Association. Certains membres du _ Conseil d’administration, la présidente Martine Galibois Barss et la trésoriére Francine Ethier, ont appuyé les efforts du directeur- général Marc Gignac et des coordonnateurs Daniel Bélanger et Frédérique Grenouillat. La majorité des comités de parents ont réservé un accueil fort chaleureux a leurs visiteurs de Vancouver. Ces visites qui «L’animation culturelle, ce n’est pas un élément important de |’école frangaise», lance Lise Paiement, conseillére pédagogique en animation culturelle pour le ministére de Education ontarien. «C'est véritablement sa raison d’étre. Que I’on arréte d’en parler et que l'on mette des sous pour embaucher des animateurs culturels.» Mme Paiement explique que le but de |'école frangaise n'est pas de faire de I’éléve quelqu'un de bilingue qui pourra ainsi se décrocher un bon emploi mais, plutét, de former un individu qui pourracontribuer a la communauté francophone. Elle explique que cela doit se faire de fagon constante et délibérée. «Tu ne fais pas un francophone d'un jeune qui ne voit qu'une piéce de théatre en frangais par année.» «De plus, tune veux pas faire de l’animation culturelle si les jeunes ne parlent pas», explique- t-elle. Conséquemment, si les enseignants avaient souvent lieu a l'intérieur méme des réunions mensuelles des comités ont permis a l’'Association de rejoindre des parents qu’elle ne connaissait pas ou encore trés peu, tout en raffermissant les liens avec les parents déja impliqués. La tournée avait principalement deux buts: informer et sensibiliser les gens au réle joué par |'Association et les services qu'elle peut offrir. Parmiles services offerts, les parents auront droit au printemps a une session de formation qui va répondre a leurs besoins spécifiques. Ceux-ci sont variés, del’importance dela culture al’école préconisent une approche pédagogique qui favorise les travaux en équipe a l'intérieur méme d’un cours, cela facilite l'apprentissage de la langue. Souvent, les jeunes ne veulent pas parler frangais car ce n'est pas considéré cool. Selon Mme Paiement, il est possible de les convaincre du contraire. «Quand tu aménes I'ane a la fontaine, si tu le nourris avec des chips et des bretzels, bientét il va courir a la fontaine pour boire», explique-t-elle. Mme Paiement est d'avis que les parents et les éducateurs doivent travailler ensemble pour rendre la culture accessible et attrayante pour les jeunes. Il est aussi important de connaftre les besoins des jeunes. «Pour ceux qui aiment Madonna ga ne sert a rien d'acheter du Patrick Norman en cadeau, explique-t-elle. S'ils aiment du «criage», achéte leur du «criage» en frangais». C'est ce qu'elle appelle de «l'assimilation positive», car il faut amener les jeunes a la langue en les séduisant. Mme Paiement est d'avis que l'animation culturelle ne se résume pas au folklore quoiqu’il est un élément important de I’héritage francophone qui donne al’éléve un point de départ. «Le folklore c'est comme quelque chose de précieux qu’on légue et qu'on porte a l'occasion, raconte-t-elle. Ce que je veux savoir des éléves, c'est ce qu’ils vont remettre eux aux générations futures.» Il faut éviter de considérer les jeunes comme la ala gestion scolaire, sans oublier le réle du parent dans |’éducation. En plus des parents, des membres des directions d’écoles étaient parfois présents, que ce soit le directeur ou la directrice ou son adjoint ou adjointe. Aquelques endroits, certains enseignants et enseignantes ont assisté a la réunion du comité. Leur présence démontre leur intérét pour le développement de I’éducation en frangais. En terminant, tous les membres de 'APFCB qui ont participé a la tournée remercient sincérement les comités de parents pour leur réception attentionnée. «reléve» et parler de «racines». «Les racines, c'est ce qui les enfargent quand ils tondent le gazon», lance-t-elle. I! faut plut6t parler aux jeunes dans leur langage en utilisant des images qui les touchent. Les jeunes comprendront, par contre, que l'assimilation c'est un peu comme se teindre les cheveux. «Ta culture, tu ne peux pas toujours la passer au peroxyde», affirme-t-elle. Lesjeunes francophones s'identifient souvent comme des «bilingues», raconte-t-elle. Mais lorsqu'on les questionne a ce sujet, ils ne considérent pas queles bilingues «francophones» et les bilingues «anglophones» sont identiques. La journée ou il se dit «bilingue frangaiss, il est rendu au point voulu», lance-t-elle. Néanmoins, il est essentiel que le jeune ait un code de vie, aussi bien a |’école qu’a la maison. «J'ai toujours été trés exigeante avec les jeunes et il n'y avait pas de zones grises», raconte-t-elle. Elle raconte qu'elle était trés souvent surnommée la «French Hitler» et la «French Police» par ceux quilacraignaient. Cette enseignante estime que, trés souvent, c'est ce que les éléves recherchent. «lls veulent ce sentiment de sécurité», affirme-t- elle. Article de Michel Bouchard Le Franco (Edmonton) Edition du 9 au 16 décembre 1994