Le Moustique ee - 9eédition ISSN 1496-8304 Septembre 2001 Gasurrie?r GGS laentenre Réponse a article paru dans Le Moustique du mois d’aoat 2001, sur «Impératif Francais » IMPERATIF : parler FRANCAIS a la maison ! Quel mouche vous a piqué, cher Moustique, pour que vous ouvriez vos pages a la propagande manipulatrice de cet “Impératif Frangais ~~? Cet organisme, qui a vu le jour en 1975, en pleine agitation référendaire, est fidéle a ses origines...L’exercice en désinformation auquel i! se livre est 4 peu prés aussi nuancé qu'un scénario de western série B : les anglophones et le gouvernement fédéral y monopolisent les chapeaux noirs ! **AUCUNE UNIVERSITE FRANCOPHONE digne de ce nom 4a l’ouest du Québec”, se scandalise I’Impératif ...qui ferait peut-étre mieux de se demander s'il y a, dans Ouest, parmi les francophones éparpillés sur un vaste territoire, un nombre de jeunes maitrisant suffisamment notre langue et, surtout, désireux de l’utiliser pour leurs études universitaires, qui justifie la création d'une nouvelle université. L'Impératif ne prend, des données statistiques, que ce qui lui semble bon : il se garde bien de dire que, sur les 683.000 francophones de souche a l’ouest du Québec 500.000 résident en Ontario ou! 2 universités bilingues (université d’Ottawa et Université Laurentienne) ainsi que 2 colléges universitaires bilingues (Glendon et Hearst) accueillent les étudiants qui peuvent y faire toutes leurs études en francais. Boutros Boutros Ghali, ex--* patron” de l’O.N.U. a pu dire de l'université d’Ottawa : ~ cette tolérance, cet esprit de dialogue, vous l’incarnez parfaitement au sein de votre Université, a travers une valeur qui m’est chére, celle du plurilinguisme™*... Comment un tel établissement pourrait-il étre ~“digne du nom d’Université™* aux yeux de I'Impératif ? Cet organisme militant reste muet sur des données plus inquiétantes : seul le Manitoba présente, dans les statistiques de 1996 un rapport entre les francophones de naissance (47 600) et ceux qui conservent I'usage du frangais a la maison (22 000) comparable avec les données pour l'ensemble des francophones 4 l’ouest du Québec (683 000 / 371 000). Ceci peut s’expliquer par la concentration des francophones dans la région de St. Boniface ot se trouve d’ailleurs un collége universitaire frangais. Plus a l’ouest, c’est la catastrophe : 19 000 / 5 400en Saskatchewan, 52 400 / 15 700 en Alberta et, en Colombie-Britannique, qui détient la palme du je-m’en-fichisme culturel : 53 000 / 14 000 !...Soit deux fois plus de ““démobilisés* que sur l'ensemble. ll est facile, et sans doute politiquement payant, de rejeter sur les anglophones et sur le fédéral la responsabilité de la décadence de notre langue. En réalité, si le frangais régresse, c'est parce qu’un grand nombre de francophones s’en moquent éperdument. Notre famille, je suis fiére de le dire, peut donner un exemple de résistance a l’influence du milieu de vie : nous avons vécu 9 ans aux USA et nos quatre derniers enfants (6 a 14 ans) y ont fait leurs études en anglais. Ils parlent pourtant couramment le francais parce que NOUS PARLIONS FRANCAIS A LA MAISON. Si la volonté de conserver notre langue n’existe pas, la cotiteuse implantation d’une nouvelle université ne changera rien ...or il suffit de voir combien, parmi les 5 445 franco- 13