par Pauline Dugré Fredericton Le Nouveau-Brunswick, comme seule province offi- ciellement bilingue au pays, se voit souvent attribuer |’ épi- théte de microcosme du Canada. Prés du tiers de sa popu- lation est d’expression francaise sur une population totale de 720,700 habitants. Province officiellement bilingue depuis 1969, son systéme d’éducation refléte cette réalité puisqu’il offre des services éducatifs complets de la pre- miére a la douxiéme année tant dans une langue officielle que dans |’autre. LES ELEVES, LES ENSEIGNANTS, LES ECOLES La clientéle scolaire francophone du Nouveau-Bruns- wick compte 44,951 éléves, répartie en 149 écoles relevant de conseils scolaires exclusivement homogénes. Le per- * sonnel enseignant totalise 2,609 personnes pour le secteur francophone. Le Nouveau-Brunswick permet aux éléves d’étudier dans la langue de leur choix. Cependant, un jeune anglo- phone sera admis 4 1’école francaise dans la mesure ov il aura réussi avec succés un test d’évaluation mesurant sa compréhension de la langue d’enseignement, et il en est de méme pour le jeune francophone qui veut fréquenter une école anglaise. UNE EVOLUTION CONSTANTE L’enseignement en frangais existe depuis longtemps au Nouveau-Brunswick. Cet enseignement se situait princi- palement.dans les régions majoritairement francophones de la province. Les années 60 ont été une plaque tournante pour l’éducation. Eneffet, des changements importants ont été apportés au systéme des écoles publiques du Nouveau- Brunswick donnant une impulsion soutenue au devenir de l’école francophone. On peut dire que quatre grands changements ont faconné le systéme actuel. | Programme de chances égales A la suite d’une Commission royale d’enquéte sur le financement et la taxation municipale, le gouvernement adopta en 1966 une législation des plus significatives en matiére de financement des programmes sociaux dont ‘L’éducation, la santé et le bien-étre social. Cette loi, communément appelée «Programme de chances égales pour tous», confiait a la province le financement complet de l’éducation. Le financement des écoles qui relevait, depuis 1943, des comtés n’assurait pas une éducation de qualité égale partout dans la province en raison de la situation fiscale de certains comtés dont les capacités de revenu étaient trés limitées. Les 422 districts scolaires qui existaient alors furent dissous et remplacés par 33 districts administrés par des conseils scolaires. il La dualité au ministére de l’Education Cette prise en charge de l’éducation par I’Etat s’ac- compagna d’une série de changements. En 1973, le gou- vernement créa un comité sur la planification éducative et la structure du ministére de l’Education. Le rapport qui en résulta «L’Education de demain» recommanda la créa- tion de deux structures semblables sur la base linguistique au sein du Ministére pour desservir les deux communautés linguistiques. Ce comité encouragea également la création de districts unilingues 1a ov il existait encore des districts bilingues. L’année suivante, soit en 1974, le Ministére créait deux divisions paralléles des services éducatifs, l'une francophone, l’autre anglophone. La dualité était ainsi créée au ministére de 1’Education. Des changements dans l’attribution des budgets étaient également apportés en vue d’assurer une meilleure distribution des fonds publics entre les deux secteurs. lll Les conseils scolaires homogénes Trois ans plus tard, soit en 1977, le gouvernement (PRIMAIRE ET SECONDAIRE) créait un comité ad hoc chargé d’étudier l’organisation et les frontiéres des districts scolaires du Nouveau-Brunswick. Le comité recommanda que toutes les écoles et les districts sco- laires soient organisés sur une base linguistique, et que ces principes soienténoncés dans la Loiscolaire. Ces recomman- dations ayant été acceptées par le gouvernement, neuf autres districts ont été formés depuis, en vertu de cette recomman- dation, portant 4 42 leur nombre total. Les écoles homogénes existent depuis ces amendements a la Loi scolaire apportés en 1981. IV La réforme pédagogique Le quatritme changement importanta trait a la réforme pédagogique de l’école secondaire francophone annoncée en mars 1986. Cette réforme qui vise l’excellence en éducation proposait un nouveau modéle d’organisation de l’école se- condaire ainsi qu’un plan d’implantation échelonné sur trois ans. La réforme pédagogique reposait essentiellement sur le principe de la formation générale en instaurant un tronc com- mun de matiéres obligatoires. Un autre élément significatif de cette réforme visait la mise en place d’un programme d’examens provinciaux dans six matiéres du tronc commun de cours obligatoires. Ceux-ci devraient étre réussis pour l’obtention du dipléme de fin d’études secondaires. SECTEUR SECTEUR FRANCO. ANGLO. PROV. INSCRIPTIONS: Elémentaire 22,691 +~—S«-42,123Ss«64,814 Secondaire 11,929 23351 35,280 (ler cycle) | Secondaire 10,331 24,167 34,498 (2e cycle) TOTAL 44,951 89,641 134,592 ROLE ET STRUCTURE DU MINISTERE DE L’EDUCATION Le ministére de l’Education du Nouveau-Brunswick est le seul ministére au pays caractérisé par la duaiité. La structure prévoit un ministre de l’Education, appuyé de deux sous-ministres. En effet, l’administration du Minis- tére est confiée 4 deux sous-ministres, l’un anglophone, l'autre francophone. Les deux se partagent la responsabi- lité de l’orientation et de l’administration générales du systéme et assurent individuellement la responsabilité de l’administration de leur systéme linguistique respectif. Pour les assister, on retrouve trois sous-ministres adjoints, l’un travaillant aux services de soutien, et les deux autres chargés de superviser les services éducatifs pour chaque secteur linguistique. Sous l’autorité de ces derniers, on y retrouve deux structures paralléles de directions et de services, soit les programmes d’études, |’évaluation, le perfectionnement pédagogique, les services aux éléves et les services administratifs et de la recherche. Cette structure permet a chaque secteur linguistique de fixer ses objectifs particuliers 4 partir des objectifs généraux du Ministére, de définir ses priorités, d’établir et orienter ses propres programmes selon sa. propre concep- tion. La mission du ministére de l’Education est d’éduquer la jeunesse néo-brunswickoise dans l’une ou l’autre des langues officielles. Les deux secteurs €échangent sur leurs visions des choses pour ensuite adopter une position, une seule, qui pourra se concrétiser par une diversité d’actions selon les orientations de chacun des secteurs. Le Ministére assume le financement total du systémeen accordant annuellement a chaque conseil scolaire un bud- get de fonctionnement pour assurer l’ensemble des pro- grammes et des services. Le financement provient unique- ment des fonds généraux du gouvernement puisqu’il n’y a aucune taxe scolaire locale imposée au Nouveau-Bruns- wick. Le budget est réparti sur la base de normes de dotation en personnel pour environ 75% du montant total. Le restant, soit 25%, est distribué a partir des coiits des années passées et du nombre d’éléves inscrits. LES CONSEILS SCOLAIRES La carte scolaire du Nouveau-Brunswick compte quinze districts francophones et vingt-sept anglophones. Chaque district est géré par un conseil scolaire élu a tous les trois ans et les programmes et services sont assurés par une direction générale. La Loi scolaire confie aux conseils scolaires la pleine responsabilité d’administrer les programmes prescrits par le ministére de l’Education 4 partir de l’enveloppe budgé- taire accordée annuellement a chaque conseil. Ce sont eux qui embauchent le personnel enseignant et de soutien pour les écoles relevant de leur juridiction. LES INTERVENANTS EN EDUCATION Le secteur francophone du ministére de l’Education travaille étroitement avec plusieurs intervenants scolaires. En plus des conseils scolaires qui sont é€videmment les par- tenaires privilégiés, le Ministére suscite une collaboration continue avec 1’ Association des conseillers scolaires fran- cophones du N.-B., les directrices et directeurs généraux, l’Association des enseignant(e)s francophones du N.-B., les Comités de Parents, l’Université de Moncton, pour ne nommer que les principaux organismes de conceftation. Tous ces intervenants ont pour tache principale de repré- senter et de défendre les intéréts de leur groupe i esse’ auprés du Ministére dans différents dossiers. Cette collaboration entre les intervenants scolaires et le Ministére ne vise qu’un but: parfaire le systéme d’édu- cation publique au Nouveau-Brunswick de sorte qu’il puisse répondre aux plus hauts critéres d’excellence. Le systéme d’éducation publique du Nouveau-Bruns- wick a progressé de fagon remarquable depuis |’ introduc- tion du «Programme de chances égales». Ces quelques vingt derniéres années ont permis le développement d’une infrastructure solide au profit des deux communautés lin- guistiques. Accessibilité et 6quité en matiére d’éducation sont une réalité de notre systéme. (Publi-reportage) 6L 0661 sew S Np eulewes ‘| EWN|OA-«jBUOHeN Nefuy» :uoeonpZ