Vancouver, le 15 janvier 1990 2 MOT DE LA PRESIDENTE En début d’année, la tradition veut que 1’on réfléchisse 4 l'année qui vient de s’écouler et 4 celle qui commence. On échange des voeux, on fait ses résolutions du Jour del’An. En amorcant une nouvelle décennie, la derniére de ce siécle, on devrait peut-étre aller un peu plus loin pour évaluer 14 ou nous sommes rendus en tant que francophones en Colombie- Britannique et réfléchir 4 ce que l’avenir nous réserve. Statistique Canada nous dit que nous sommes 50 000. La moitié d’entre nous vivons 4 Vancouver, l’autre moitié dispersée a travers la province. Nos enfants fréquentent l’école en francais dans plus de vingt districts scolaires: 4 Victoria et a Vancouver, nous jouissons d’écoles homogénes, c’est-a-dire d’écoles entitrement francophones, tandis qu’a Vancouver Nord, une nouvelle école communautaire a ouvert ses portes récemment. Nous retrouvons des centres communautaires a Nanaimo, Powell River, Prince George, Kelowna et bientét 4 Vancouver. En communications, nous possédons un journal hebdomadaire, Le Soleil de Colombie, et sommes desservis, sur une partie de notre territoire, par la radio et la télévision de la Société Radio-Canada. Certains d’entre nous recevons aussi la nouvelle chaine TVS.’ Six librairies colombiennes vendent des livres et disques de langue frangaise. A Maillardville, onretrouve une caisse populaire eta Vancouver nos gens d’affaires font partie d’une chambre de commerce francophone. Nous comptons aussi des garderies et des écoles pré-maternelles, des projets d’habitation, des foyers pour nos ainés, un annuaire des commergants, un répertoire culturel. La francophonie associative compte une quarantaine d’associations, dont une trentaine regroupée au sein d’une fédération porte-parole. La troupe de la Seiziéme nous offre du théatre et des ateliers en francais, deux sociétés d’ histoire nous aident 4 conserver notre patrimoine. Les Danseurs du Pacifique et nos centres culturels contribuent au maintien et al’épanouissement de notre culture. Nos jeunes seregroupent en clubs jeunesse et jouissent également d’un réseau scouts/ guides. Nos parents bénéficient de l’appui et de la vigilance de I’ Association des Parents du Programme Cadre de Francais. Parmi nos alliés on compte les parents de l’immersion. Tout ceci représente le résultat d’efforts concertés. Si on pouvait comptabiliser les heures innombrables de bénévolat consacrées au maintien de notre langue et de notre culture, les La Fédération des Franco-Colombiens sommes versées par nos membres d’associations, les clients de nos entreprises, les gouvernements et sociétés de la Couronne, l’actif au bilan nous porterait peut-étre a croire qu’il n’y a pas matiére a s’inquiéter. Alors comment expliquer le plus haut taux d’assimilation au pays? Comment expliquer la participation souvent restreinte aux activités de nos associations et de nos centres? Comment expliquer l’essoufflement des bénévoles, l’isolement des régions, les conflits 4 l’intérieur de notre mouvement associatif? Il n’y a pas de réponse universelle, mais il faut souligner quelques facteurs: V’accroissemeat de la technologie et de la communication globale en anglais, le durcissement de I’ opinion populaire et politique en Colombie- Britannique vis-a-vis les questions linguistiques; si nous continuons au méme rythme, trois sur quatre d’entre nous risquons de ne plus parler le frangais d’ ici quelques années! Il n’existe pas de solution magique mais il y a toutefois une possibilité: lechoix de rester francophone. Chacun et chacune d’entre nous doitchoisir des’ impliquerasafacgon. Répondons al’ invitation denos associations et de noscentres, identifions- nous figrement comme francophones, informons-nous des questions qui nous affectent, ouvrons-nous aux nouveaux arrivants. Ceux qui militent déja pour un meilleur avenir ne peuvent continuer seuls. Nous avons tous et toutes une contribution a apporter. L’avenirpeuts’annoncer prometteur, on pourrait envisager une francophonie dynamique accueillant l’An 2000, une francophonie ayant relevé les défis, ayant réussi ensemble, non seulement a survivre en frangais, mais ayant accompli le quasi-impossible: le fait francais solidement ancré sur la c6te du Pacifique. Le Conseil des présidents approche _ Rendez-vous 4 Vancouver au Sheraton Pla ra les 23, 24 et 2 février prochain :