Ateliers volet scolaire Politique d’aménagement linguistique pour les écoles francophones « Comment étre soi sans se fermer a l’autre et comment s’ouvrir a V’autre sans se perdre soi- méme ? » Ontario Cette citation de E. Glissant résume bien le défi de Vécole francophone en ce qui touche la réalisation de son mandat culturel et communautaire. Comment l’école peut-elle offrir aux éléves environnement dont ils ont besoin pour développer leur identité culturelle francophone, tout en restant ouverte sur la communauté qui l’entoure ? Tout un défi ! Se doter d’un cadre d’intervention commun pour tous les intervenants et intervenantes qui gravitent autour du systeme d’éducation francophone est un bon point de départ. C’est ce dont est venue nous parler Michelle Boucher, agente d’éducation au ministére de l’Education de l’Ontario. Mme Boucher a participé activement a |’élaboration d’ une politique d’aménagement linguistique pour les écoles francaises de l’Ontario qui vient tout juste d’étre adoptée par le gouver- nement provincial. On entend par aménagement linguistique la mise en ceuvre d’interventions planifiées et systémiques visant a assurer la protection, la valorisation et la transmission de la langue et de la culture de langue francaise en milieu minoritaire. L’intention de la politique de l’Ontario est de déterminer les principes guidant les interventions touchant l’aménagement linguistique des écoles. La politique est basée sur une série de fondements et de principes. Par exemple : « L’égalité des chances en matiére d’apprentissage de la langue et de transmission de la culture, d’accés a une éducation de qualité et de réussite scolaire en milieu minoritaire supposent l’apport continu d’ interventions de soutien spécifiques et de ressources adaptées aux besoins particuliers des éléves francophones ». Au cours de sa présentation, Mme Boucher a fait de nombreux rapprochements entre la réalité des francophones de l’Ontario et ceux de la C.-B. On peut dire qu’a part les nombres plus élevés en Ontario, le portrait est tres semblable. En fin d’atelier, les gens ont eu l’occasion de réagir a ce qu’ils venaient d’entendre. Quatre sous-groupes ont été formés et chaque groupe a répondu aux questions suivantes. Voici un bref compte rendu des discussions : 1. Ce que je retiens de la présentation ? Dans |’ensemble, les gens considérent que beaucoup de travail se fait dans ce domaine en C.-B., mais que le tout n’est pas organisé dans un systéme. Ils réalisent que si l’on n’intervient pas pour développer l’aspect culturel et commu- nautaire, on ne pourra pas ralentir l’assimilation des jeunes. 2. Ce que nous avons déja en place pour mettre en cuvre un politique d’aménagement linguistique en C.-B. ? Tous s’entendent pour dire qu’ici la réflexion est déja bien amorcée. Nous avons également un systéme de gouvernance, un réseau d’associations, d’écoles et de prématernelles fran- cophones bien développé. II existe aussi plusieurs outils de formation (la vidéoconférence par exemple) et une culture de partenariat bien ancrée au niveau provincial et dans les communautés-écoles. 3. Que pourrait-on faire pour aller plus loin ? * Se doter d’une politique semblable a celle de l’Ontario et obtenir l’engagement du ministére de Education vis-a-vis de sa mise en ceuvre + Evaluer ce que l’on fait déja et s’assurer que l’on a les ressources nécessaires pour faire mieux * Recruter la clientéle pour les écoles ¢ Avoir des animateurs culturels dans toutes les écoles ¢ Se brancher sur la francophonie britano- colombienne, canadienne et internationale En conclusion, en écoutant parler Mme Boucher, on avait V’impression qu’elle avait observé |’évolution de la communauté francophone en C.-B. et que la politique qu’elle nous présentait était basée sur les aspirations exprimées par les parents et les partenaires en éducation. On aurait eu le godt de prendre la politique telle quelle en ayant soin de remplacer « Ontario » par « Colombie-Britannique ». Mais ce serait trop facile. Une telle politique doit faire l’ objet d’une consultation en profondeur de tous les intervenants. C’est une condition essentielle au succés de sa mise en ceuvre ! Un dossier a suivre... Jufo-Parents 5