EDITORIAL DISPARITION? Sommes-nous vraiment en danger? Mme Payette, a l'autre bout du pays, nous dit que oui. Les raisons sont nombreuses. Les communications qui nous ont ouvert la porte sur le monde et qui nous ont mis a l'heure jus- te ont aussi exposé la minorité francophone canadienne au dan- ger de l'assimilation accélé- rée. On ne se barricade plus a l'intérieur des murs de nos forts, de nos paroisses ou de nos régions intouchables; tout est devenu sujet a 1'assimila- tion. Il n'y a plus de foyer de résistance comme la famille ou la religion. C'est d'ail- leurs au méme moment que la fa- mille et la religion ont écla- tées pour faire place a la va- gue d'individualisme que nous connaissons et que nous vivons. Mais nous, franco-colombiens, sommes-nous une société appelée a disparaitre? Dans la mesure ou le Québec disparait, oui, car nous ne tiendrions strement pas le coup longtemps’ sans ce peuple qui nous nourrit de sa culture, de ses professeurs, de ses inventions, de ses communi- cations et surtout de sa pré- sence politique. On n'a qu'a penser que méme au moment ot la francophonie représentait prés du tiers des canadiens, les politiques n'étaient pas assez solides pour protéger cette imposante minorité pour s' ima- giner le poids ‘on aurait en tant que mini-minorité sans le Québec. . Nous sommes donc, 4 1'instar des baleines et des éléphants, une espéce en voie de d'extinc- tion. Que faire pour réagir? Il nous faut transformer les foyers de résistance d'antan en forces individuelles. Nous sonm- mes mieux informés, plus ins- truits et plus conscients de nos droits. Le fran¢gais est une langue officielle au Cana- da, quoi qu'en disent certains. Je pense qu'ten conclusion, il nous reste deux choix; prendre l'attitude de Robert Charlebois qui disait récemment; "...dis- paraitre, so what!" ou décider d'offrir une image plus fiére a nos enfants... ah oui, les en- fants, ... mais quels enfants!? Denis Lambert Rédacteur