mrs Bente dee fase ts et ee Littérature ~ Les deux visages de Simone de Beauvoir Suite de la page 1 Montréal prouve l’importance de son influence. En 1949, elle publie “Le deuxiéme sexe”, un essai de 1200 pages qui passera sans doute a la postérité comme son livre fondamental. Traduit dans le monde entier, l’ouvrage connait un succes considérable. Beauvoir y théorise la condition féminine, dénonce le mariage “Jitanie de droits et de devoirs” et inspire a ce qui va devenir le mouvement féministe quelques formules-choc (“On ne nait pas femme, on le devient”). Sa vie privée est 4 l'image de ses livres. Lorsque, en 1929 elle rencontre Sartre a la Sorbonne, elle a vingt-et-un ans et lui vingt-trois. Pendant cinquante- et-un ans et en dépit d’orages et de foucades passagers, ils resteront le couple symbole de l'union-libre. Un demi-siécle de vie commune pendant lequel les deux philosophes ont toujours habité des appartements voisins, mais bien distincts! _ Mais Simone de Beauvoir est aussi un écrivain brillant, une romanciére captivante, méme si ses romans sont loin d’avoir eu l'impact de ses essais philosophi- ques ou de ses prises de position politiques. C’est Beauvoir cété jardin. Cété jardin secret presquel C’est pourtant par un roman qu'elle a commencé sa carriére littéraire. C’est “L’invitée”, qui parait en 1948 et raconte la vie d’un ménage 4 trois. En 1954, le prix Goncourt couronne “Les Mandarins” - toujours un roman - ou Beauvoir décrit les intellectuels de gauche de Saint-Germain des Prés. Son monde 4a elle! Sila série de ses mémoires peut difficilement se classer parmi les romans, ce sont les qualités littéraires de Beauvoir qui ont fait leur succés: finesse d’analyse dans ses descriptions de son époque et de son milieu (“La force de l’age”, “La force des choses”), pouvoir évocateur de Vécriture dans les “Mémoires d'une jeune fille rangée”’. Jai tenu a garder pour la fin celle qui, quoique peu connue, reste une des plus belles oeuvres de Simone de Beauvoir: “Tous les hommes sont mortels”, un roman paru en 1947 Le titre est trompeur: le héros est immortel, tout simplement! Derriére ses passions, ses angoisses - Eh oui, pour Beauvoir, l’immortalité est dure a _ vivre! - C'est une philosophie de la mort que Beauvoir esquisse. Dans ce roman au suspense de polar, la philosophie de Beauvoir a su se ramasser, se concentrer, pour devenir plus accessible. Et cest ainsi qu’elle est la plus convaincante. ® Le film “Sartre par lut- méme” passe les 9 et 10 mai a 19h30 a la Cinémathéque Pacifique, 1131 rue Howe. Une bonne occasion de se rendre compte de la place qu’occupait Simone de Beauvotr dans la vie du philosophe. Entrée: 4f. La carte de membre annuelle est exigée a Tentrée. Renset- gnements: 688 8202. Avtation et politique Marcel Dassault On avait fini par le croire immortel, depuis le temps qu'il hantait la scéne économique et politique francaise. Mais le constructeur d’avions Marcel Dassault est mort vendredi dernier 4 Paris, emporté par une mauvaise grippe. Il était agé de 94 ans. Génial inventeur du Mirage, a la téte d’une des plus grosses fortunes de France, ce petit homme aux épaisses lunettes portait en toutes saisons chapeau, cache-col et lourd manteau. Il s’était lancé dans la politique et, en tant que doyen des députés, avait prononcé le discours d’ouverture des deux précédentes législatures de |’Assemblée na- tionale. I] avait été réélu en mars dernier, mais la maladie l’a empéché de gotiter une derniére fois ce plaisir. _A la tribune de 1’Assemblée comme dans son journal “Jours de France”, il cultivait un style est mort — bon enfant qui trouvait sa plus parfaite expression dans _ ses chroniques “Au café du com- merce”, qu'il faisait paraitre comme pages publicitaires dans les journaux. - L’ AGENDA Une exposition qui associe deux artistes francophones, il ne faut pas la laisser passer. Visages - Invasions présente des aquarelles de Claire Grover, qui peint depuis dix ans a Paris. Elle a enregistré des commentaires sur une musique au _ violoncelle composée par Sylvaine Martin, une Québécoise qui travaille a Banff. Du 29 avril au 13 mai, a la Grunt Gallery, 209éme Ave [% bloc a Vest de la rue Main}. Peintre, graveur et sculpteur, Honoré Daumier s'est adonné trés t6t au dessin: croquis vivants dans la rue, études dans les salles du Louvre. Mais c’est avec la lithographie, art relativement nouveau a son €poque, qu'il a - trouvé son moyen d’expression et de subsistance: quatre mille caricatures témoignent de son génie de la satire politique ou sociale. Jacques Bodolec enseigne la Civilisation Francaise a l’univer- sité de la Colombie-Britannique. Sa conférence de ce soir sera illustrée de nombreuses diaposi- tives. A VAlliance frangatse, le mercredi 30 avril a 20 heures. L’Alliance est sttuée au 6161 rue Cambie a Vancouver. 060. : La Cinémathéque Pacifique présente deux films de la regrettée Simone Signoret: “Cas- que d'or” et “Les diaboliques”. Le premier, de Jacques Becker, se passe a Paris en 1900. Casque d’or (a cause de sa chevelure blonde) est le centre d’un milieu des bas-fonds ow s’entrecroisent voleurs a la tire, prostituées et malfrats. Ce premier film tourné en 1952 © passe a19h30le mercredi 30 avril, alors que le second “Les diaboliques”, qui est dirigé par Henri-Georges Clouzot, est pro- jeté a 21h30. Film a suspens, il met en vedette Simone Signoret . et Paul Meurisse. Celui-ci joue le role d’un directeur d’école pas trés gentil, avec une femme et une maitresse (Simone Signo- ret) . Ce qu’il ne sait pas, ce brave homme, c’est que ces deux personnes veulent le tuer. A la Cinémathéque Pacifique, 1131, rue Howe, Vancouver, le 30 avril a 19h30 et 21h30. Une exposition printaniére a vous couper le souffle et des arbrisseaux du monde entier. Cinquante acres de jardins en plus des que soir le jardin entier en un pays enchanté. inpudez-lessde soleil Lorsque le monde assistera a cet €vénement international, il verra se déployer sous ses yeux un spectacle gigantesque. Mais il verra aussi une incroyable Province - notre histoire, nos paysages, nos talents, nos ressources - en vitrine dans le pavillon dela Colombie-Britannique. C’est que les efforts collectifs de plusieurs générations sont célébrésici: notre énergie, notre esprit, notre diversité culturelle, nos technologies d’avant-garde. Nous avons tous travaillé 4 construire cette province en contribuant asa phénoménale croissance et 4 son développement. Nous avons tous gagné notre place avec notre Province sur la scéne mondiale. Le pavillon de la C.-B. nous offre une occasion unique de partager notre histoire avec le monde. Et entre nous. C’est une vitrine, une bouffée d’oxygéne, le début _ d’un avenir lumineux. Une célébration dela Colombie-Britannique qui fait chaud au coeur. Hon, Patrick L. McGeer, Ministre responsable