, ee ee a ee ee a a aa 9 ede att agg D ae a” alt ae ae a a SO ee a ne 14 te ht tt tht at Arts et Spectacles Festival international du film de Vancouver L éditition 1990 du festival international du film de Vancouver est sur le point de se terminer. A son actif, un succés toujours grandissant et plus particuliérement, cette année, un cinéma de langue frangaise qui a fait salle comble. On s'est notamment bousculé pour aller voir Gérard Depar- dieu dans le réle de Cyrano de Bergerac. Mais le festival international, c'est aussi la venue de nombreux réalisateurs. Le Soleil a rencontré Pierre Falardeau (Le Party ) et le duo Florence Quentin-Etienne Chatiliez. ( Tatie Danielle ). Pierre Falardeau: " Je suis un voleur professionnel " Montréalais, Pierre Falardeau réalise des films depuis 20 ans. Des courts et longs métrages engagés sur l’aliénation ou la guerre d’ Algérie notamment. En 1983, la série des Elvis Gratton remportait un vif succés, aujourd’hui il récidive avec le Party. Le Soleil de Colombie: Com- ment est né ce film? Pierre Falardeau: J’aiundemes chums, Francis Simard, felquiste qui a fait 11 ans de prison. Depuis de nombreuses années, on parlait de la prison et il m’avait raconté Vhistoire de ce «party». Le film, c’est un résumé de sa pensée, des phrases volées a lui telles quelles. Je suis un voleur professionnei. Dans mes films tout est volé de A aZ. Le S.C.: C’est un milieu qui vous attirait? P.F.: Oui, depuis longtemps. La premiére fois que je suis rentré dans une prison, c’était il y a 20 ans pour présenter un film. De plus, je suis ethnologue de forma- tion. Je regarde vivre les étres humains, ils me passionnent. Les prisonniers, c’est une tribu. Le S.C.: Les gentils prisonniers, les méchants gardiens, c’est un peu Caricatural. P.F.: Tout au long de ma vie, j’étais toujours pris parti. Et puis, si tu fais un film sur la prison, il y a les lois du genre. J’ai jamais lu un livre ou vu un film qui se situait du cété des gardiens. Le S.C.: Mais il est quand méme immonde, ce gardien-chef par exemple? P.F.: Non, je ne crois pas. C’est un fonctionnaire qui fait son tra- vail. Mémes’ils viennent souvent du méme milieu, gardiens et déte- nus sont deux mondes différents. En prison, c’est blanc et noir. I n’y a pas de position intermé- diaire. Le S.C.: Que faut-il faire pour changer cette machine a4 broyer les humains? P.F.: Je ne crois pas qu’il y ait de solutions, cela fait partie de la tragédie humaine. C’est horrible mais cela ne veut pas dire qu’il faut fermer les prisons. De toutes facons, la détention, cela ne peut pas étre gentil. Récemment, un prisonnier qui venait de sortir a tué un gars a coups de barre de fer. Tout le monde était horrifié. Et Francis m’a dit: «Mais qu’ est- ce que vous pensiez? Qu’ il allait vous aimer en sortant!» Le S.C.: On peut quand méme améliorer les conditions? P.F.: Aujourd’hui, les murs sont roses, les prisonniers ont la télé- vision et des douches, mais c’est pareil.La technologie, c’est en- core plus horrible. Il y a des gens qui veulent croire, comme Mi- chel Bros, qu’on peut améliorer la prison. Mais Francis me disait et cette phrase est dans le film: «Ce qui est effrayant, c’ est le temps quin’ existe plus.T’ es arrété dans le temps. Toutes les journées sont pareilles». Le S.C.: Quand on regarde votre filmographie, vous avez souvent fait des films trés durs. P.F.: Ce qui m’a fasciné dans la prison, c’est comment la vie réus- sit 4 percer dans tout cela. La vie, c’est a la fois trés dur et trés ten- dre. La société actuelle a enlevé tout horrible, le tragique pour garder le mou, le confortable. J’en suis venu a détester la propreté. En prison, les gens sont plus cha- leureux, ils viennent directement Pierre Falardeau vers toi. J’aime les choses sim- ples. Le S.C.: Si l’on vous qualifie de cinéaste militant, cela vous con- vient? P.F.: Oui, sauf que souvent, ciné- ma militant égal cinéma chiant. Et puis aucune organisation poli- tique n’a jamais voulu de moi. Je me fais engueuler par l’extréme gauche, la gauche, la droite et l’extréme droite. De toutes fa- ¢ons, je serais incapable de tra- vailler sur commande. LeS.C.: Cela fait quel effet de rentrer dans le circuit commer- cial? PEt -J'al l’impression que je n’ai pas changé. Mainte- nant peut-étre que les étres hu- mains m/inté- ressent plus que la politique. Par exemple, j’ai envie de faire un film sur 1’enleé- ' vement de La- porte mais sous l’angle des mecs quiontfaitcela. Qu’on me donne 3 millions pour réaliser les conneries que j’ai dans le cerveau, je trouve ¢a fantasti- que. Avant je faisais des films avec des bouts de ficelles. Au- jourd’hui, je veux parler au monde, 4 ma mére, aux voisins, je veux les rejoindre. Propos recueillis par Francois Limoge ‘Oui Non 4 35 ans? Tu es un francophone ou un francophile 4gé de 19 _ Tu as envie ae rencontrer d'autres francophones dans une atmosphére détendue? Tu aimes la danse? Tu as des talents de technicien? Si tu as répondu oui a l'une des questions ci-dessus, donne-nous un coup de fil au 325-7396. Nous sommes toujours a la recherche de personnes dynamiques pour compléter notre équipe. Quentin-Chatiliez, le tandem gagnant Ils ont fait un malheur avec " La vie est un long fleuve tranquille ". Aujourd'hui, ils frappent de nouveau avec une vieille dame trés méchante. «Quand elle écrit, je suis la. Quand je réalise, elle est la», voila comment Etienne Chatiliez résume les relations du couple. Formule un peu lapidaire mais qui a fait ses preuves comme en témoigne la vitalité du premier bébé issu de l’union. Aprés avoir fait un tabac en France, «La vie est un long fleuve tranquille» multiplie, aujourd’hui, les succés a l’étranger. «Les gens sont atti- rés par le cété exotique. Et puis, les riches et les pauvres, cela existe dans tous les pays», explique Florence Quentin. Triomphe surprenant d’un couple atypique dans le cinéma. En effet, tous deux arrivaient en droite ligne du monde de la publi- cité. Une profession qui a visible- ment mal accepté la fugue de ses deux enfants: «C’est un réflexe normal. Notre réussite, c’ était la preuve de leurs propres limites. Je considére que faire de la pub toute sa vie, c’ est un échec». Pas trés tendre le sieur Chatiliez avec ses anciens petits camarades: «Avant, la pub c’ était: faites nous rire. Aujourd’ hui, c’ est devenu Vendredi 12 octobre “Lé ‘Soleil de Colombie Offre d'emploi TRADUCTEUR / TRADUCTRICE La Certified General Accountants’ Association of Canada est a la recherche d'un traducteur expérimenté pour occuper, 4 compter du 22 octobre 1990, un poste nouvellement créé dans son service de traduction. Le candidat idéal devra faire preuve de maturité, montrer un degré élevé de professionnalisme et posséder les qualités requises pour travailler au sein d'une équipe de cinq traducteurs. Fonctions Traduction, principalement de l'anglais au frangais, de textes administra- tifs (procés-verbaux, directives, rapports) et techniques (normes de comptabilité et de vérification, examens de comptabilité, de fiscalité, de gestion financiére, etc.). Conditions de travail - Salaire concurrentiel; - Gamme compléte d'avantages sociaux; - Excellente bibliothéque de référence; - Milieu entiérement informatisé; - Lieu de travail: auy siége national de]'Association, 4 Vancouver (centre- Ville): : Exigences - Dipléme universitaire en traduction; - Plusieurs années d'expérience; - Appartenance a une association reconnue de traducteurs; - Parfaite connaissance du frangais et de l'anglais. Une expérience exceptionnelle et une compétence reconnue peuvent ‘suppléer a l'absence de dipléme universitaire. Les candidats sont priés d'envoyer leur curriculum vitae, avant le 18 octobre 1990, a l'adresse suivante: Chef du service de traduction CGA-Canada~ 740-1176 West Georgia Street Vancouver (Colombie-Britannique) V6E 4A2