'- ¥ ne Ta Le S Colombie Hebdomadaire fondéengoos 55 cts par André Piolat TPS incluse Courrier 2éme classe/ Second Class Mail n °0046 vol 24 n°39 980 rue Main Vancouver Té1:683-7092 Fax:683-9686 Vendredi 7 février 1992 Lettre ouverte a I'honorable Brian Mulroney Premier ministre du Canada Copies conformes a I'honorable Perrin Beatty, ministre des Communications honorable André Harvey, ministre des Postes ainsi qu’aux sous-ministres, conseillers et fonctionnaires de toutes sortes impliqués dans I'affaire qui nous concerne. Contraint de se plier aux exigences absurdes de Postes Canada, Le Soleil de Colombie devra réduire sa parution 4 47 numéros par an. Contusion, injustice, chantage, plutét que de disparaitre suite a des reglements postaux aussi injustes que sont ridicules les tarifs qu'ils imposent, Le Soleil de Colombie réagit en s‘adressant aux plus hautes instances du pays. Monsieur le premier ministre, *affaire qui nous concerne est Vadoption, par votre gouverne- ment et les Postes canadiennes, de mesures qui Si- _ gnent l’arrét de mort d’une bonne ~ partie de la presse minoritaire d’ex- pression francaise au Canada. Par ~ droit 4 l’information dans leur langue maternelle, d’un grand nombre de citoyens ayant droit aux services garantis par la loi sur les langues Officielles. Il est question d’un drame qui affecte un grand nombre de publications. Je m’en tiendrai ce- pendant a notre seul cas pour la clarté de l’explication. Permettez-moi d’abord de nous présenter: Le Soleil de Co- lombie Ltée est une société privée, fondée en 1968 par le regretté juge André Piolat. Publié 50 fois par an, Le Soleil de Colombie est la seule publication d’ expression francaise au service des francophones en Colombie-Britannique. Depuis cing ans, nous publions également Rayon-Jeunesse, un mensuel des- tiné a la jeunesse canadienne. Notre équipe se compose de trois personnes et demie rénu- mérées, auxquelles s’ajoutent un coopérant qui nous est accordé par la France, ainsi qu’un cercle de collaboratrices, chroniqueurs et cor- respondantes totalement bénévo- les mais combien précieux. Nous n’avons ni argent ni dette, ce qui fait de nous un «ci- toyen corporatif» modéle puisque nous réinvestissons tous nos ac- quis dans l’économie canadienne de semaine en semaine. En 1991, l’Association de la presse francophone nous décer- nait le titre de journal de l’année dans notre catégorie. Mais hélas, trois fois hélas, depuis mars... devenu juin 1991, votre gouvernement, le ministre des communications et la société canadienne des postes balancent au dessus de notre téte une sinistre épée de Damoclés (elle vient d’ailleurs de tomber sur l’un de nos confréres). Il s’agit de la menace de nous faire payer un rappel de 25 cents par journal depuis juin 1991, puis de nous appliquer le «tarif négocié» de 31 cents par journal expédié a l’avenir si nous mainte- nons notre appel contre la décision de la société des postes. fait appel a cette décision ridicule et inhumaine qui nous acculerait a la faillite en nous faisant payer plus de frais de poste que nous coiite V’impression du journal. Il s’en est suivi une confu- sion telle que les politiciens les plus avertis, 4 qui nous avions tenté d’expliquer notre probléme, répon- daient, aprés enquéte, avec bonne volonté 4 nos doléances... mais a cété du sujet, tant les explications données par les Ministéres et la Société des postes canadiennes étaient un ramassi de bla-bla-bla pondu par des gens quine semblent pas savoir de quoi ils parlent, a moins qu’ils ne tentent, volontaire- ment de brouiller les cartes. Je regrette de dire, Mon- sieur le Premier Ministre, que les lettres adressées A votre bureau n’ont pas donné de meilleurs résultats. Il est résulté de ces incom- préhensions, dues me semble-t-il a un manque flagrant de communi- cation entre tout ce beau monde, une situation tragi-comique digne de Moliére, La Bolduc et Courte- line. Exemple: suggestion avan- cée par un de vos sous-ministres. Vous pouvez conserver votre tarif no 3 en ne publiant que 47 jour- naux - OU moins - par an. Pour atteindre votre chiffre de 50, il vous suffit de créer une seconde publi- cation que vous ne publierez que quelques fois l’année. Devant un tel raisonnement, je me permets, Monsieur le Pre- mier Ministre, de vous poser quel- ques questions afin que nous puis- sions publier les réponses. 1) Pourquoi nous imposer une surcharge de 25 cents par jour- nalal’expédition sous prétexte que nous publions 50 fois par an au lieu de 47 fois? 2) Pourquoi, s’il y a une logique en cela, nous obliger 4 fonder une seconde publication afin de servir nos lecteurs en conservant un tarif qui nous est dénié quand nous publions 50 numéros du méme journal? 40 Soleils tarif no 3 + 10 Lunes tarif no 3.= 50 Soleils.tarif . no 3. Ou est le bon sens économi- que? 3) Les difficultés rencon- trées par les publications rurales ont été reconnues, on leur a donc accordé des conditions spéciales dans toutes les agglomérations de 10 000 habitants et moins. Exemple: expédition gratuite de 2500 journaux et bénéfice du tarif no 2 pour les copies supplé- mentaires. Pourquoi ua journal comme Le Soleil de Colombie, faisant face -a des difficultés au moins aussi graves que celles de ses confréres de la campagne, doit-il étre pénali- sé du fait qu’il habite la 3¢me ville du Canada, alors qu’il ne demande simplement qu’a payer le tarif no 3 qu’on veut lui refuser. Ce tarif augmentera d’ailleurs de 4,5% le ler mars prochain. 4) Pourquoi ne pas nous _accorder letarifno2sanslaclause vem¢ des expéditions gratuites? 5) Pensez-vous que notre disparition serait profitable au pays? Malgré tout, nous faisons vivre plus que nos trois salaires et demi. Bien minimes semblent nos problémes face 4 ceux de la Nation toute entiére, cependant une accu- mulation de petits problémes mal compris et non résolus peuvent - mener & des catastrophes nationa- les. Dans notre petit monde du Soleil, nous l’avons compris, c’est pourquoi, chaque semaine nous nous réunissons et par une communica- tion humaine, nous résolvons ces petits problémes afin de mieux faire face 4 ceux plus importants qui menacent notre équilibre délicat. Nous comptons sur vous Monsieur le Premier Ministre, pour nous aider a résoudre celui que j’ai tenté de vous exposer le plus brié- ep ponse, je vous prie d’ agréer |’assu- rance de nos sentiments distingués. Démocratiquement votre, Jacques Baillaut (24 ans de bénévolat) Président-Directeur, Editeur _ P.S.: Jeserai a Ottawa dans le courant du mois et je me tiens a votre disposition pour vous donner plus de détails de vive voix. oto: Le Soleil. Un jeu pour apprendre a survivre Une centaine de jeunes écoliers de 5éme et 6¢me année ont participé lundi 3 février a Science World au lancement national du jeu «Survie». Ce jeu éducatif est destiné a sensibiliser les jeunes aux difficultés quotidiennes auxquelles sont confrontées leurs camarades des pays en développement. Pour le recevoir gratuitement et en francais, écrire a la Fondation Aga Khan, Waterpark Place, 10 Bay St., Ste 610, Toronto, Ont. MS5J 2R8. Dans I’attente de votre ré-_ sie