VOL.13 No8 VENDREDI 13 JUIN 1980 Notre nouvelle rédactrice Huguette Décarie-Desjardins Vous avez probablement remarqué dans le numéro précédent du Soleil, une: nouvelle signature en premiére page, Huguette Décarie-Desjardins. Huguette est la nouvelle rédactrice du Soleil. Uriginaire du Québec ot elle a travaillé dans le monde journalistique, Huguette est venue ensuite en Colombie Britanique, 4 Vernon. Déja correspondante du Soleil pendant 10 mois, elle est maintenant _rédactrice. Ses loisirs sont le golf et le théatre. aa effectue en Allemagne -- rester: Montréal, Toronto . d’ajusteur-mécanicien L’abonné de la semaine... Il était une fois, il y a 20 ans, un Frangais de Normandie qui partit de son pays natal pour le Canada. Un jour, durant ses vacances, il rencontre sur la plage d’'Hawai une belle japonai sé de Tokyo. Et aprés 2 ans de correspondance, il I’épouse et ils ont maintenant une adorable petite fille de 10 mois, Maiko-Sophie. Ce n’est pas un début de conte, mais une partie de la vie de notre abonné de cette semaine, Bernard Martel. M., Mme et la Petite. Né dans la région du fameux Haras du Pin, B Martel vient au Canada, puis est appelé pour son service militaire qu’il anti-francophone, particu- ligrement parmi certaines ethnies européennes, “Ils _ prennent les Canadiens- francais pour des imbéciles, je suis seul francophone et c’est dur!” m’a dit Bernard Martel. Il a appris l'anglais en lisant et ilarrive souvent que plusieurs ouvriers anglo- phones viennent lui demander |l’orthographe de mots anglais. “Les ouvriers critiquent notre télévision francaise et s’imaginent que l’on puis en Algérie, pendant la guerre. Ensuite il re- vient au Canada, pour y et ensuite Vancouver. II exerce le métier avec lequel il n’a jamais eu de probléme pour trouver unemploi. Ila travaillé plusieurs années dans les mines d’amiante, de zinc essaie de leur imposer le et de plomb dans le __francais*'le canadien Yukon. Actuellement il frangais ne sera jamais _travaille 4 la Weldwood. chezluidans le reste du Parmi la classe ouvriére, Canada, mais cela ne fait il rencontre souvent rien, il faut se battre!” beaucoup d’animosité Annie GRANGER LE MINI-QUOTIDIEN DE LANGUE FRANCAISE DE LA COLOMBIE- BRITANNIQUE Le 12 Septembre 1980 SECOND CLASS MAIL COURRIER DE 2e CLASSE No. 0046. 25 CENTS | La derniére des derniéres chances Huguette DECARIE— DESJARDINS Aprés plus d’un siécle d’attente pour la reconnaissance des droits linguistiques, que vont apporter ces 3 mois de discussions et de rencontres? Cela fait déja 13 fois que les premiers ministres provinciaux et fédéral essaient de réviser la constitution. D’ici cette date fatidique du 12 septembre prochain que va-t-il se passer? Bien que beaucoup espérent aboutir a un renouveau du fédéralisme, pour M. Lévesque, “ceci ne représente qu'un délai dans un sursis”. Aprés huit heures de débat, les premiers ministres des provinces et M. Trudeau sont tout de méme parvenus a un accord pour discuter sur certains points. Durant ces prochains trois mois, ils devront trouver un terrain d’entente sur onze termes principaux:-La décla- tion des principes d’une nou- velle constitution-Une charte des droits, incluant les droits linguistiques-Un engage- ment a la péréquation-Le repatriement de la consti- _ tution-La propriété des res-, sources naturelles-Les res- sources au large des cétes- Les pouvoirs qui touchent l'économie-Les communica- tions,incluant la radiodiffu- sion-Les droits de la famille- Une nouvelle chambre haute avec participation des pro- vinces-La cour supréme. Il faudra beaucoup de bonne volonté dela part des premiers ministres pour modifier les propositions du gouvernement fédéral ou des provinces, ou alors ce concensus pourrait échouer. Le premier ministre Trudeau a rappelé au nom de son gouvernement:-Nous nous sommes engagés, tous, a refaire le fédéralisme et dans un délai rapide. Si nous ne bougeons pds, les consé- quences politiques peuvent 6tre assez graves.” En cas d’échec des négoti- ations y aura-t-il un re- La famille Hua d Vancouver naenioanae unilatéral de la constitution ou une consulta- tion directe de la population par référendum? C’est dans le domaine du possible!M. Trudeau l’a souligné lundi dernier a la Chambre des Communes. D’ailleurs conservateurs et néo-démocrates se pronon- ceraient égaleement pour une telle décision si les André PIOLAT $300 millions _ pour 115kmderails négociations venaient a échouer. Les points les plus contro- versés et les plus contestés restent les richesses natu- relles et les droits linguis- tiques. Ace-sujet, M.Trudeau a dit que:“‘Sur les langues un certain nombre de premiers ministres sont prefs 4 bouger mais ce n’est pas le cas pour tous.” - (suite page 5) Le cotit de la construction des 115km de ligne ferroviaire pour le transport du charbon des champs charbonniers du Nord-Est de la Colombie britannique | _ sera de $300 millions, c'est ce que déclarait le Sénateur Ray Perreault, vendredi dernier au cours d’une conférence de presse. Ce montant qui est 40% plus élevé que les $215 millions prévus par le ministre provincial de l'industrie M. Don Phillips, n’est pas définitif, car il y aura cing tunnels a creuser d'une longueur totale de 15km et aucun sondage n’a encore été fait sur le genre de terrain que ces tunnels devront traverser. Au montant de $300 millions, il faut ajouter un autre $60 millions pour la réfection des voies ferroviaires entre Prince George et le port de Prince Rupert. suite p. 5 Une nouvelle vie qui commence Claude TRONEL Le 17 février dernier, la paroisse St-Sacrement langait une campagne de souscription en vue de parrainer une famille Vietnamienne. Cette famille est arrivée. Mme Cécile ‘Hua et ses deux enfants Cuong, 17 ans et Luong, 16 ans, sont établis a Vancouver. Ils commencent une nouvelle vie, non sans difficultés. La famille Hua vient tout droit d'un camp de réfugiés - asiatiques. D’abord, ils habi- taient Hanoi au Vietnam; aprés la guerre, étant non communistes, ils ne pou- vaient ni travailler, ni acheter de la nourriture dans les magasins. C’est pourquoi, comme beaucoup de réfugiés, ils ont décidé de se trouver une nouvelle terre d'accueil. Pour sortir de Hai Phong 4 Hong Kong, ils ont pris un petit bateau, le Sam Pan; mais pour cette traversée, il a fallu payer 150 grammes d'or par personne, alors ils ont tout vendu pour s'offrir ce voyage. _ Aujourd’hui, la famille Hua commence une nouvelle vie a Vancouver. Pour l’instant, ni la mére, ni les deux enfants . ne parlent anglais. Mme Hua connait un peu le francais... mais le probléme majeur est qu'il faut trouver un emploi. _ Au Vietnam, Mme Hua était enseignante, elle aime- rait avoir un. emploi plus manuel. Pour l’instant, la famille Hua vit dans une petite - maison 4 Vancouver est. La Paroisse St-Sacrement paie le loyer et Cécile, Luong et Cuong ont environ $50.00 par semaine pour vivre. Ce parrainage durera un an. C’est pourquoi Mme Hva doit trouver un emploile plus tét possible pour subyenir a ses besoins. Un nouveau pays, une nou- - velle culture, un nouveau langage... c’est difficile de communiquer avec les autres lorsque l’on ne parle pas la méme langue. La encore, _ pour les Hua, il y a une période d’adaptation et d’ = epee Bas demande d'inscription pour les enfants a été faite dans une école... mais la direction a répondu qu’il n’y avait pas de place... peut- étre, plus tard! Pourquoi ont-ils choisi le Canada, comme terre d'accueil? Eh bien. sur les conseils de la famille. Mme Hua a deux soeurs aux Etats-Unis et un frére a Paris. Tout trois lui ont conseillé d’aller au Canada; la, il sera plus facile de s’adapter et de trouver du travail... Et puis Vancouver n'est pas si froid! Bien que découvrir un nou- veau pays ne soit pas chose facile, les Jua né sont pas complétement dépaysés... Ils mangent comme s’ils étaient chez eux en Asie et vont faire leurs achats dans le quartier chinois 4 Vancouver. ie adoo adraile ia ble Cusun: Mme Cécile Hua et Luong. pour une nouvelle vie.