Cette semaine, la Péninsule acadienne Qui donc dans le monde des communications oserait lancer un quotidien dans une ville de 5000 habitants en s’ap- puyant uniquement sur des fonds privés, installer la salle des nouvelles dans le sous-sol d’un ancien couvent visité par des rats et entretenir la secréte ambition de desservir un jour les lecteurs francophones de toute une province? Pourtant, aprés toutes sor- tes de péripéties et une guerre a finir avec un journal concurrent qui partageait les mémes ambi- tions mais pas les mémes ressour- ces, le quotidien l’Acadie Nou- velle loge aujourd’hui dans des locaux neufs et spacieux, peut compter sur sa propre presse et peut se vanter d’étre le seul vé- ritable quotidien francophone de l’extérieur du Québec. Tout cela a Caraquet, Nouveau-Bruns- wick, dans un coin de pays ou la premiére tempéte hivernale dé- bute autour du 20 novembre et oi le réseau routier laisse a dési- rer. Avec ses 75 000 francophones solidement retranchés derriére un nationalisme A tout crin, la Péninsule acadienne - rappelle justement ce «village peuplé d’irréducti-_ bles gaulois qui résistent encore et toujours a l’envahisseur». S’il y a un trait de carac- tére propre aux Acadiens vivant dans le nord-est du Nouveau- Brunswick, c’est bien 1’entéte- ment. Et ce n’est pas faire injure aux Acadiens de la Péninsule d’affirmer qu’ils sont tétus comme des mules. En vérité, c’est proba- blement cet entétement qui leur a permis de traverser les crises contre vents et marées et de réaliser des projets qui, franchement, laissent le visiteur pantois et perplexe. Comme dans ce Musée des pa- pes, situé dans le village de Grande- Anse, la porte d’entrée de la Péninsule acadienne. Ici, il n’est pas nécessaire d’organiser un gala annuel pour ~ célébrer la fierté d’étre franco- phone. La fierté, les Acadiens de la Péninsule sont tombés dedans quand ils étaient petits, comme Obélix. Avec ses 75 000 franco- phones solidement. retranchés derriére un nationalisme a tout -crin, la Péninsule acadienne rap- pelle justement ce «village peu- - plé dirréductibles gaulois qui résistent encore et toujours al’en- l'autre du pays, ceux qu'on appelait jusqu’a tout récemment "les francophones hors Québec"? Qui sont ces enfants du divorce qui pourrait survenir entre le Canada, pére et pourvoyeur de I'aide financiére aux communautés de "langue officielle", et le Québec, la mére patrie? Quels sont leurs attentes, leurs espoirs, et leurs craintes face a l'avenir? Cinquiéme d'une série de quatorze articles d'est en ouest: l'Acadie. Tetus comme des Gaulois vahisseur» de la célébre bande dessinée des auteurs Uderzo et Goscinny. «Contrairement a d’ autres régions du Canada, les Acadiens de la Péninsule n’ ont pas a se préoccuper du probléme de I’ as- similation. Bien stir, il faut tou- jours faire preuve de vigilance. Ce qui explique la ténacité dont font preuve les gens de la Pénin- sule» explique Percy Mallet de Shippagan, agent touristique pour la province du Nouveau-Bruns- wick. Le chémage fait partie du mode de vie. De par ses fonctions, Per- cy Mallet a la chance de voyager un peu partout au Canada. Pour lui, il ne fait aucun doute que la Péninsule acadienne représente le symbole acadien pour |’ensem- ble des framcophones hors Qué- bec. «Il m’ arrive souvent, dit- il, d’entendre parler des franco- phones de Terre-Neuve, de Van- couver, et méme de I’ Ontario. Ces gens-la connaissent notre histoire et la lutte que nous avons menée pour survivre en tant que peu- ple». _La Péninsule attire chaque année des milliers de touristes grace 4 ses attractions touristi- ques comme le Musée des papes, l’Aquarium, le Centre marin de Shippagan, et surtout le Village historique acadien. C’est ce dér- nier qui attire le plus de visiteurs, principalement du Québec. «A la sortie du village, explique Percy Mallet, les gens comprennent mieux toute la si- gnification que représente une région comme la Péninsule». Les Acadiens de la Pénin- sule ont aussi un goit prononcé pour la féte. A preuve, la piéiade © de festivals et de carnavals qui permettent aux visiteurs de dé- couvrir l"hospitalité et la chaleur qui caractérisent les Acadiens. L’emplol: une préoccupation constante Bien que les habitants de la région aiment festoyer, 1’em- ploi demeure une préoccupation constante. Malheureusement, la population doit composer avec les inconvénients propres a |’exploi- tation de ressources naturelles. Que ce soit dans le domaine de la péche, de la tourbe, de l’agriculture et de l’aquaculture, les Acadiens ne savent jamais 4 quoi s’attendre avant le début de la nouvelle sai- son. Le chémage fait partie du mode de vie. I] y a quelques an- nées, avant la réforme de |’assu- rance-chémage, on vait l’habi- tude de dire qu’il y avait deux sortes de billets de loterie: 1a 6/49 et la 10/42: 10 semaines de tra- vail, et 42 semaines de chémage! La 6/49 c’est le réve, la 10/42 c’est la réalité quotidienne pour des milliers de travailleurs sai- sonniers. A cet égard, la Péninsule a des objectifs bien précis pour assurer sa prospérité. Le mot d’ordre dans la bouche des Aca- diens est maintenant: diversifica- tion des entreprises. C’est ce qui explique l’implantation- d’une usine de textile 4 Caraquet qui emploie plus de 100 personnes a plein temps. Si la province du Québec se sépare du reste du pays, ce sera extrémement . dramatique pour notre peuple sur tous les plans». «La Péninsule prend un virage important sur le plan éco- nomique. On ne veut plus se fier uniquement. a nos ressources naturelles. Nos efforts sont orien- tés vers la diversification de nos emplois» souligne le directeur de la Commission d’expansion éco- nomique de la Péninsule (CEE), Gérard Brideau. Peur de perdre le Québec _ La question constutionnelle souléve bien des interrogations dans la PéninSule, comme ailleurs au pays. S’il y aun consensus qui semble se dégager au sein de la population, c’est que personne ne souhaite le départ du Québec de la Confédération canadienne. Pour le pére du Mouve- ‘ment coopératif acadien, Martin J.Légére, de Caraquet, l’ Acadiea beaucoup plus a perdre qu’a gagner dans le débat constution- nel: «Qn ne veut plus se fier uniquement 4 nos ressources naturelles. Nos efforts sont orientés vers la diversification de nos emplois». «Si la province du Québec se sépare du reste du pays, ce sera extrémement dramatique pour . notre peuple sur tous les plans. Au niveau linguistique, comment voulez-vous que nos droits soient respectés dans un Canada an- glais? Et sur le plan économique, nos institutions auront bien du mal arecevoir leur argent prove- nant du Secrétariat d’ Etat. Ce dernier pourrait étre porté a se montrer moins généreux sans la présence du Québec». L’autre crainte exprimée a trait au projet de l’union politi- que et économique des provin- ces maritimes. Pour plusieurs ob- servateurs, cela pourrait signifier un net recul pour le peuple aca- dien. «On a toutes les miséres du monde a se faire entendre dans notre province, bien que nous représentons le tiers de la popula- tion, reléve avec justesse Martin Légére. Imaginez alors la situa- tion si l’on doit vivre a l’intérieur des Maritimes. On va étre totale- ment noyé dans une marée anglo- phone. POur nous, c’est un scé- nario innaceptable». Bertin Couturier, avec la collaboration d’Yves Lusignan. Bertin Couturier est jour- naliste pigiste 4 Caraquet, Yves Lusignan est journaliste et res- ponsable de l’Agence de presse francophone. L’Eau vive est a la recherche d’un(e) Graphiste-maquettiste Contexte : l’eau vive est un journal hebdomadaire francophone de format traditionnel. Son territoire est |'ensemble de la province de la Saskatchewan. Fonctions: * Mise en page assistée par ordinateur - Entrée des textes, conception et montage des annonces publicitaires * Conception graphique et montage des cahiers spéciaux. Qualifications: * Connaissances des environnements informatiques IBM (Windows) et Macintosh * Connaissance des logiciels Microsoft Word et Page Maker * Connaissance des principes de mise en page publicitaire, de graphisme, de typographie et d’imprimerie * Capacité de travailler efficacement dans un contexte ou les échéanciers sont trés serrés ; * Créativité, sens de l’organisation, esprit d’équipe ¢ Bilinguisme. Salaire a négocier. Envoyer votre curriculum vitae ainsi qu’un portfolio de vos travaux originaux au plus tard le 6 décembre 1991 a: CPau cive> Coopérative des publications fransaskoises 2606 Central Régina, Saskatchewan S4N 2N9 1. Choilssissez vos sauces et Ingrédients favoris. Comment créer une crépe mongole. 2. Apportez votre bol pour qu'on le pése et nous ferons griller votre mélange. 3. Roulez ies ingrédients dans la crépe mongolienne. 4. Dégustez votre composition et pensez a la prochaine. & The Mongoliz Guill Lundi - Mardi 11 a 22h30 Vendredi 11 a minuit Samedi 16 a minuit Dimanche 16 a 22h30 Le Soleil de Colombie Vendredi 15 novembre 1991 (id