Comme pour biend’ autres batiments de la presse canadienne, I’ été s’est montré peu clément pour le bateau Soleil. Chargé d’une cargaison de revenus publicitaires trop maigres, il fut sans cesse menacé de naufrage par les nombreux écueils rencontrés sursa route, augmentation des char- ges, du prix du papier, des tarifs postaux et de ]’imprimerie. Poussé par des vents politiques con- traires, celui tant attendu de Ja repri- se ne se manifestant toujours pas 4 lentrée de |’automne, il est alors devenu nécessaire de prendre des mesures d’urgence pour sauver le navire, mesures vénibles qui, tout 4 coup le privérenta’une partie impor- tante de son équipage. Les machines se turent, un silence pesant envahit la coursive, interrompu seulement par lecliquetis du télécopieur qui s’acharnait a dé- biter des communiqués de presse devenus inutiles... Et puis, soudain, les quel- ques loups de mer qui avaient survé- cu 4 la marée basse, crachérent dans leurs mains, et décidérent, que, faute de carburant, il fallait ramer pour remonter le courant. Crest alors qu’un vent de courage, d’amitié et de solidarité se mit a souffler, amenant avec lui une foule de personnes amies qui se mirenta la tache avecferveur pour remettre le navire a flot- quelle belle expérience, aprés 27 ans, que de revivre |’effervescence qui _régnait aux premiers jours du Soleil ainsi que cette bonne volonté par- Abonnez-vous au seul hebdomadaire de langue francaise en ee fois malhabile mais tellement compensée par un enthousiasme débordant. Ce sont ces personnes merveilleuses et en grande partie bénévoles qui ont permis la publication des deux demiers nu- méros. Nous parlions plus haut de bateau, vous n’étes pas sans sa- voir que celui de la francophonie bat de I’aile, lui aussi poussé par les vents contraires de Ja politique - avec des Preston Manning 4 P’horizon. Dans les jours difficiles qui nous attendent nous aurons be- soin d’outils de défense et de com- munication qui ne dépendent pas pour leur existence du bon vouloir des politiciens. Publication indépendante, le Soleil est un de ces outils; il atteint déja plus de 10,000 lecteurs - soutenez-le, utili- sez-le. Ses pages vous sont ouver- tes, livrez-lui vos opinions, soyez généreux, ne le laissez pas mourir pour une «pincée de dollars» - Dans quelques mois, un plan de redressement sera sur pied -l’avenir est prometteur - citoyens, citoyennes groupes,organisations, personnes d’affaires, vous étes invités 4 une belle aventure - soyez du voyage - NEMANQUEZPAS LEBATEAU! Ainsi a |"heure-de la reléve, a la maniére d’une grande artiste 4 la volonté aussi forte que le talent, je pourrais dire en lisant Votre Soleil, Non je ne regrette rien! Date exp.: : Envoyer au: de Colombie, 1645, 5i¢me avenue Ouest, Vancouver, Y6J 1N5, tél: (604) 730-9575 CURETIEN PROMET DU CHANGEMENT.. CHANGEMENT2. GENS aoeale CHAN CEMENT: NOM Vancouver, le 2 novembre 1995, Monsieur Lucien Bouchard, Nous voudrions connaitre votre position sur le discours du Premier Ministre Jacques Parizeau au soir du référendum ow il a cité “argent et vote ethnique” comme responsables de la défaite du -“oui”. On se serait cru dans un autre temps et dans un autre lieu, durant les années trente... Les propos du Premier Ministre LETTRE OUVERTE A MONSIEUR LUCIEN BOUCHARD” Jacques Parizeau ont mis en danger les minorités ethniques et linguistiques du Québec. On ne peut pas se contenter de son explication du lendemain qui n’a eu d’autre effet que de répéter, sous une autre forme, les mémes accusations. Les remarques de Jacques Parizeau et votre vision raciale de la population québécoise nous aménent 4 poser la question suivante: le projet du gouvernement du Québec et du Bloc Québécois est-il bien d’obtenir une séparation d’avec le Canada ou une séparation d’avec les minorités, dont les droits sont actuellement et en partie garantis par les lois fédérales? Dans |’attente de votre réponse, nous vous prions d’accepter, Monsieur Lucien Bouchard, l’expression de nos sentiments distingués, Stéphen Steele, Anne-Frangoise Bourreau-Steele J’ai envie de le dire Sara Léha Ilyades moments oii l'on se doit de faire connaitre son opinion. C’est ce que je fais professionnellement en tant que critique de théétre pour Le Soleil de Colombie et pou; Radio Canada, depuis maintenant 10ans. Je fais la critiquesurce quejevois au théatre 4 Vancouver. Cette fois j'aime- fais dire ce que je pense sur une question dactualité. OUI ou NON pour la séparation ! Des mots qui engendrent la peur! Tout ce que jentends autour de moi c'est: ouf! On I'a 6chappé belle ! Personne ne pense une minute que les Québécois ont le droit de choisir leur destin. J’espérais seulement qu’ils ne se laisseraient pas influencer par le vent de panique qui a soufflé vers rEst. Je suis québécoise d'origine. J'ai adopté la Colombie Britannique et j'ai joint la communauté francophone d'ici. C’est un choix personnel. Je n’oublie pas pour autant mes origines et je comprends trés bien les raisons des Québécois qui pen- sent que la séparation est une solution. C'est un réve légitime pour eux que de vouloir évoluer comme ils l’entendent et non comme les autres voudraient le leur imposer. Je ne pense pas que les franco- phones du Canada disparaitront pour autant. Au contraire, un Québec souve- tain pourra mieux soutenir les Cana- diens francophones. N’oubliez-pas que les 49.4 % du OUI signi- fiaient un vote pour la séparation. Encore quelques années et ca passera. Les gens qui ont voté pour un changement al’intérieur du Canada ne font pas partie de ces 49.4 % mais plut6t des 50.6 % du camp du NON. Colin Baiers, un anglophone et un de mes bons amis aécritune lettre a ses compatrio- tes anglophones. Je|'aitraduite car je pense qu elle démontre une grande compréhen- sion de l'avenir face a un oui éventuel du Québec. Je suis entiérement d’accord et je n’aurais pas su le dire mieux que lui. Lais- sons-le donc parler ! “L'unité canadienne et I'unité dans le maria- ge 6taient de puissantes obligations pour moi. J'ai toujours eufoien I'unité du Canada ! J'ai aussi cru a I'unité dans le mariage. Cependant, aujourd'hui, je suis divorcé. Les disputes et les stratégies adoptées par nos gouvernements et celui du Québec me rappellent mon mariage et mon divorce. Durant mon divorce on parlait d'argent, de _ propriétés et d’organisation de la vie des - personnes en cause. Les avocats et les comptabless’affrontaient ayant comme mis- sion de laisser aller le moins possible dans l'autre camp. La considération et la compré- hension devenaient des termes juste bons 4 camouffler la boucherie en cours. Je ne voyais que la douleur de la séparation, résultat d’habitudes conditionnées. L’amour passé avait fait place a la guerre. Je peux maintenant prendre du recul face a mon mariage et reconnaitre sa valeur pen- dant une courte période de ma vie. (...) Aujourd’ hui, j'ai de nouveaux buts. Je me __ respecte etjesuis ma vision dela vie. Je peux comprendre le sens d'un serment s'il est exprimé comme ceci: «jusqu’a la mort des buts qui nous unissent, nous restons en- semble». Tout le reste est obligation. Il semble maintenant que I’humanité approche de sa maturité, laissant derrié- reson adolescence. Nous commengons a peine & nous connaitre aux niveaux scientifique, spirituel et émotif. (...) L’unité nationale fut utile pendant un certain temps et continuer de la mainte- nir cause désormais la souffrance d'une population qu’on tente deforcer Aaccep- ter ce qui est dépassé pour elle. Malgré _ CettelogiqueleCanada,commedautres pays, essait de plier les populations aux anciens besoins et aux réglements dé- passés.(...) Il est de plus en plus évident que nous nous dirigeons vers le village planétaire. L'unité nationale n’était pour nous qu'une 6tape dans le processus qui établira une unité planétaire. Plusieurs des frontid- res existant entre les pays ont été déter- minées par les guerres et non par les besoins de ses habitants. Se conformer aux demandes des vieux traités c'est comme demander aux gens de ne porter © que les vieux vétements de leurs ancé- tres. La géographie change — continuellement. Au Canada nous nous battons pour le territoire en utilisant comme soldats, les politiciens, les avo- cats et les comptables. Nous devons comprendre!'importance de laisser tom- ber lunité nationale afin que I'unité pla- nétaire existe un jour en réunissant des peuples libres etautonomes. Nousavons la chance en tant que Canadien de don- ner l’exemple au reste du monde en démontrant comment on peut réorgani- ser le territoire pour répondre aux be- soins deses habitants. Gardons al'esprit que nous nous dirigeons vers le village planétairec’est a dire 'unité planétaire et le bien-€tre de I’humanité.” : Le Soleil Toute correspondance doit étre adressée au Soleil. 1645, Séme avenue Ouest, Vancouver, C.-B., V6J INS. Tél: (604) 730-9575. Fax: (604) 730-9576. E-Mait: 102627.2172@Compuserve.com OPSCGM = =4P Ess: Tél. :(613)241-5700 | Membre del'Association Téléc. :(613) 241-6313 | delapressefrancophone Fondation Donation Fremont, Inc Tél. : (613) 241-1017-Teéléc. : (613) 241-6193 Président-directeur : Jacques Baillaut Assistant a la direction: Jean Pierre Poissant Administration et gestion : Sandrine M. Lejeune Infographisme: Joseph Gaétan Laquerre Correspondant national : Yves Lusignan (Agence de presse francophone) Collaborateurs : Nigel Barbour, Sara Léha, Marie Michaud, Richard Beamish, , Constantin Zaharia, Odette Morin, David Bond, Caroline Tessier, Danielle Dufour, Huguette Gagnon, Jeanne Baillaut, Yvan Tremblay, Maurice Gagnon, Genevieve Gouin-(Correspondante de Montréal), Christian Thibodeau, Caroline Fleury, Serge Moreau. Ouverture du journal : 9h a 17h, du lundi au vendredi L'abonnement annuel cofite 28$ au Canada, 58$ a l'étranger. Le journal Le Soleil de Colombie-Britannique est publié par Le Soleil de Colombie Ltée. Enregistré comme courrier de deuxiéme classe. No 0046. - TPS No R 103242624 Impression : Horizon Publications Hebdomadaire fondé en 1968 par André Piolat