Lexte de création Le document interdit Une silhouette solitaire qui déambulait tranquillement s’arré- ta. La lumiére jaunatre d’un lampadaire révéla la physionomie d’une jeune femme aux cheveux noirs, courts et qui entou- raient sa figure comme les mille traits fins d’un artiste utilisant son pinceau le plus souple. Certaines personnes auraient pu dire que ses yeux étaient trop clairs, trop transparents ; mais, dans la clarté de la nuit, ils faisaient un mariage parfait avec la lune et dansaient gra- cieusement la valse avec les étoiles scintillantes du ciel. La lumiére de la lampe descendait du cété droit de son corps pour dévoiler une main aux doigts allongés tenant un petit sachet. Sa robe longue et foncée la cachait bien des yeux curieux des habitants de cette petite rue d’habitude paisible, d’habi- tude respectable, ... d’habitude sans crime. Alors que dans cette nuit d’octobre, au numéro 96 de cette rue, dans le salon confortablement décoré, était étendu le corps de Mme du Chalon. A ses cétés, se trouvait un petit coffret velouté sur lequel les initiales G.D.C. étaient inscrites. Ce coffret était ouvert et son intérieur ne révélait qu’une ta- che de sang ayant sans doute provenu du corps. La jeune femme, au coin de la rue, se retourna. La lueur d’un réverbere laissait voir une tache de sang luisant sur sa traine qui se faufilait comme un serpent puis s’enfonga dans la nuit accompagnant sa maitresse. Quelques minutes plus tard, la voiture de police et l’ambu- lance arrivérent faisant leurs bruits infames et reveillant la majorité des voisins qui accoururent de leur logement pour voir cet événement si hors du commun dans Ia rue. A suivre ... Eléonore Lecocq