Le Soleil de Colombie, vendredi 18 janvier 1985 —13 Lettres, arts et spectacles Editions du Boréal Express «Quelle douleur!» de Monique Larouche- Thibault Ce sera I|’événement de sa vie a Rita. Le nez par-dessus le ber- ceau elle contemple in- tensément le specta- cle... Il en sort de partout! Pour la plu- part, des curieux, de parfaits inconnus. Cer- tainement pas des Amis: Simone n’‘en a pas! Elle est méfiante, Simone. ‘‘Les autres, décréte-t-elle, ca veut toujours fourrer leur grand nez dans vos affaires!’’ Mais la vé- rité vraie, c’est que le monde la terrifie, Si- mone. Si elle prétend qu’elle est timide, il ne faut pas la croire. Elle est égocentrique... par malheur, & cause du malheur. Faut la com- prendre! Le malheur, ga vous replie, ca vous fripe. Voici un roman é- tonnant qui fait enten- dre une voix nouvelle _ dans la littérature qué- bécoise. Bousculant les sujets les plus graves — la maternité, |’a- mour, la souffrance, la mort — avec un hu- mour parfois féroce, Monique Larouche Thi- bault exprime aussi une tendresse authen- tique pour les étres et un attachement pro- fond a la vie. 136 pages — $9.95 —. pique Larouche. Thibaud QUELLE DOULEUR! «La détresse et l’enchantement» Autobiographie de Gabrielle Roy Ce livre est la toute derniére oeuvre que nous ait laissée la gran- de romanciére. Com- portant deux volets in- titulés respectivement “‘Le bal chez le gouver- neur’’ et ‘‘Un oiseau tombé sur le ‘seuil’’, La Détresse et |’En- chantement retrace les années de formation de Gabrielle Roy, depuis son enfance manitobai- ne jusqu’a son retour d'Europe a la veille de - la Deuxiéme Guerre mondiale, c’est-a-dire trois ou quatre ans avant qu'elle commen- ce a écrire Bonheur * d’Occasion. C'est donc l'histoire de sa jeunes- se obscure, de la dé- couverte de son identi- té et de sa venue progressive a |’écriture qu’évoque ici la ro- manciére, en entremé- lant le récit de sa pro- pre vie jusqu’a |’age d’environ trente ans, a \‘évocation de sa famil- le (d’ou se détache particuligrement la fi- gure de sa mére), du milieu ou elle a grandi pris conscience d’elle- méme, pratiqué le thé- tre et |’enseignement, puis de |’Europe de la fin des années 1930 ow elle a passé deux an- nées qui pour elle ont été décisives. Editions du Seuil La sélection de la semaine «Pologne» de James A. Michener Dans ce nouveau ro- man historique, James A. Michener puise son inspiration dans les épisodes héroiques et tragiques qui marqué- rent I’histoire de la Po- logne. Sept siécles d’histoi- re, depuis les incur- sions mongoles’. du Xllle siécle & la sujé- tion soviétique, en pas- sant par la disparition de ce coin du monde de la carte de l'Europe pendant un siécle et le déferlement de la ter- reur nazie, ont fait de la Pologne le centre d'un conflit perma- nent. Sept siécles qui, a la faveur de |’éparpil- lement politique et du déchirement culturel, on vu se révéler, s’af- firmer la conscience d‘une_ nation, d’un peuple. Trois généalogies exemplaires, trois fa- milles révélatrices d’u- ne structure sociale et James A. Pologne | dont les destinées se confondent avec les é- vénements, incarnent ici le peuple polonais. Les Lubonski (l’aristo- Cratie), les Bukowski (hobereaux désargen- tés au service de la noblesse ou d’un Etat autoritaire) et les Buk (paysans) sont de tou- tes les baitailles, de tous les désastres. Et chaque fois, a peine ont-ils posé 1|’épée qu’ils' reprennent la truelle et la charrue. Mais aprés le der- nier cataclysme, le plus tragique de tous — l‘Ooccupation nazie et les atrocités de Lublin, d‘ Auschwitz et de Maj- danek —, quelle Polo- gne ont-ils reconstruite sous la menace des chars soviétiques? L’économie _s’effon- dre, les gréves se suc- cédent, les files s’al- longent devant les ma- gasins, et les paysans grondent. Mais n’est-il Pas dans |’ordre des choses que le conflit 6clate aprés avoir été trop longtemps conte- nu? Des questions aux- quelles James A. Mi- chener, dans ce roman solidement documenté, se garde bien de répon- dre mais auxquelles il nous invite a réfléchir. 684 pages — $19.95 —. En ville ~Le “Malade imaginatre” de Moliére joué en anglais au théatre Frederic Wood de I'uni- versité de la Colombie britan- nique du 16 au 26 janvier a 20h. Pour information et billets: 228-2678. Le 19 janvier et le $1 janvier a 20h, le Vancouver Society for Early Music présente Bernard Lagacé, organiste qui interpré- tera les préludes de chorales de Bach au Ricital Hall, batiment de la musique. Information et billets: 782-1610. : “L’Orchestre symphonique de Montréal et son chef d’orchestre Charles Dutoit seront 4 Vancouver pour un seul concert le mardi 29 janvier 4 20h a |’Orphéum. s interpréteront “La Valse” de Ravel, le “Concerto de violon” de Sibelius et la “Symphonie n°1” de Mahler. Les billets sont en vente aux guichets habituels. Editions de Minuit 3 ok OP 5 Il ne faut pas racon- ter ‘I’Amant’’, pas da- vantage qu’on ne doit raconter un podéme, parce que cette tranche de vie, ce noyau d’au- tobiographie est, com- me tout ce qu’écrit Duras, construit com- me un poéme. L’amour-conflit, |’a- mour-combat de la pe- tite Marguerite pour sa _mére, cette folle de «L’amant» de Marguerite Duras Saigon; le grand frére , voyou et le petit frére. mort si t6t; |’Amant miitiardaire — chinois, auquel on dirait qu’elle demande d’étre celui ’ qui l’arrachera & |’en- gluement dans _ le Grand Fond Malempia de la tribu natale, Mar- guerite Duras traite ces * revenants en sorceres- se, en évocatrice-con- juratrice. Un studio francais de musique d Vancouver - Initiation 4 la musique pour les tout jeunes (3-5 ans). - Cours de musique pour enfants; théorie rythme, interprétation, improvisation... - Approche musicale pour la période prénatale et les tout jeunes. (S’adresse aux futurs parents et _ personnes s’occupant de trés jeunes enfants. ) - Musico-thérapie pour handicapés physiques ou mentaux. - Musico-thérapie pour personnes fgées. - Cours pour adulte d’initiation 4 la musique. POUR RENSEIGNEMENTS ET INSCRIPTION: 684-4697 BSii.~ i Vancouver, V6G 1B2 Prochaine session début février. 28) Drame _ ppsychologique de Jean Becker, avec Isabelle Adjani et Alain Souchon. Eliane (I. Adjani) et Florémond (A. Souchon) ha- bitent une petite ville ot la vie ne réserve jamais beaucoup de surprises. Florémond, attiré surtout par le physique d’Eliane, fait de son mieux pour se rapprocher delle, mais il restera quand-méme surpris de la facilité avec laquelle il parvient a la sé- duire. La raison deviendra peu a peu claire: née aprés le viol de sa mére par trois hommes, Eliane cherche sur- tout a venger sa famille. Pour elle, Florémond n'est que le premier pas vers sa_ven- geance. La critique de Germain ‘wend RIDGE Bs: “L’Eté Meurtrier” est l'un des meilleurs films sur les écrans en ce moment et le fait que se soit une production fran¢aise ne fait qu’augmen- ter son intérét auprés des francophones et francophiles. Isabelle Adjani est, bien sar, superbe dans ce film et le chanteur Alain Souchon, au début de sa carriére en tant qu’acteur , se montre trés capable, ce qui est promettant pour le futur. L’histoire est trés bien développée et sa traduction en film est rendue trés intéressante tout d’abord en intégrant des scénes du passé montrant le drame qui entoure les parents d’Eliane, Suite page 15 PIERRE RICHARD Un film irrésistant, 4 voir absolument 19h30 et 21h30 Votre argent sera intégralement remboursé si vous n’aimez pas LE FILM FRANCAIS LE PLUS DROLE DEPUIS LA CAGE AUX FOLLES GERARD DEPARDI Un film de FRANCS VEBER créateur de La cage aux folles