Information Allegresse neo-democrate Les néo-démocrates avaient choisi de célébrer leur (probable) victoire 4 Robson Square, 4 quelques centaines de métres de I’hétel Vancouver, quartier général du Crédit Social. Une rue seulement a traverser pour passer de la nuit au jour. Un brouhaha indescriptible, une chaleur insupportable mais quelle ambiance! La salle, occu- pée au début de la soirée par seu- lement quelques journalistes, se remplit peu a peu avec |’arrivée des militants et des candidats venus de leur circonscription. La tem- pérature, au sens propre commme au figuré, monte proportionnelle- ment a l’accroissement du nom- bre de siéges que la télévision attribue aux néo-démocrates. C’est évidemment I’explosion de joie lorsque la télévision, toujours, annonce un gouvernement néo- démocrate majoritaire. ~ A ce moment, créditistes et libéraux sont encore au coude a coude et on ne sait encore qui formera l’opposition officielle. Chacun dans la salle pense la méme chose, et exprime une nouvelle fois sa joie lorsque |’avance du parti libéral sur le Crédit social finit par se préciser. Une petite déception cependant: selon les premiéres estimations, Rita John- ston serait légérement en téte dans sa circonscription de Surrey. La victoire ne serait donc pas com- pléte? Mais tout arrive a point a qui sait attendre et les sarcasmes en tout genre accueillent ]’annonce de la défaite de la premiére minis- tre. La cerise sur le gateau, en quelque sorte. Une pancarte sur- git de quelque part dans la foule: «Rita J. is history». Justement, la perdante de la soirée prononce son discours de concession. Le chef néo-démocrate peut alors faire son entrée. ; Le délire néo-démo- crate atteint son paroxysme lors- que Mike Harcourt arrive enfin a Robson Square. Dans la salle noire de monde, il est totalement im- possible de se mouvoir tant la foule est compacte. Celui qui est désormais premier ministre dési- gné se fraye difficilement un passage, entouré par une nuée de photographes, de caméras et de micros qui semblent ne plus pou- voir se détacher. «We want Mike, we want Mike!» hurle la foule. Mike Harcourt, radieux comme on l’a rarement vu, prononce son discours qu’il termine par un tonitruant et innattendu «Tonight we celebrate. Let's boogie!». Mike Harcourt, aprés avoir improvisé une mini-conférence: de presse avec les joumalistes, s’éclipse discrétement. Mais la féte n’est pas terminée pour autant. Les heureux candidats suivent assi- diment les conseils de leur chef etse mettent a danser sur la scéne. Devant eux, la foule chante pour les accompagner. Il est déja minuit et demie et la féte se prolongera tard dans la soirée. Dehors, le froid est saisissant aprés la chaleur qui régnait 4 Robson Square. Une voiture bariolée d’autocollants NPD passe sur la rue Robson en klaxonnant. Aucune autre voiture ne lui répond. Les passants conti- nuent leur chemin, indifférents. Vancouver semble digérer en douceur le nouveau premier mi- nistre qu’elle vient de s’offrir avec le reste de la province. Renaud Hartzer Bienvenue au XXeme siécle! «Bienvenue dans la nouvelle Colombie-Britannique! Bienvenue au vingtiéme siécle! Enfin!» Ces paroles prononcées en francais par le Docteur Tom Perry, ont soulevé l’enthou- siasme de plus de 300 de ses partisans réunis a la Maison de la francopho- nie pour suivre la soirée électorale a la télévision. Tom Perry a été réélu dans la circonscription de Vancouver Little Moun- tain, l’ancien comté de Grace McCarthy. Accolades chaleu- reuses, embrassades émotives, poignées de mains fermes et cris stri- dents de joie ontaccueilli un des héros du jour vers 22h00, en cette date his- torique pour le parti de Mike Harcourt. Se frayant difficilement un passage pour atteindre l’estrade, le docteur Perry, fier, heureux et soulagé, a pris le micro et a remercié tous les travailleurs de l’ombre, ces infati- gables: fourmis de l’idéologie so- cialiste qui ont contribué au succés de cette campagne. Il a aussi remercié toute sa’ famille pour l’appui incondition- nel qu’il a regu. Malgré leurs diffé- rences politiques, il a souligné le caractétre «humain» de Grace McCarthy qui était venue lui sou- haiter bonne chance un peu avant la fermeture des bureaux. Les yeux du docteur Perry scintillaient de joie et de satisfac- tion alors qu’il a commencé son discours Un discours qu’il a eu Les partisans de Tom Perry applaudissent sa victoire. peine a terminer son discours, sa -voix s’affaiblissant et ses mains devenant moites et tremblotantes. L’émotion était trop forte. La foule délirante depuis Vannonce officielle au réseau anglais de Radio-Canada de la victoire néo-démocrate s’est alors calmée pour écouter leur candidat. La soirée s’annongait pal- pitante a la Maison de la franco- phonie. Dés 20h00, la salle four- millait d’activités. Les partisans néo-démocrates qui avaient tra- vaillé aux différents bureaux de Vendredi 25 octobre 1991 Le Soleil de Colombie votes arrivaient tranquillement. En jetant un coup d’oeil plus ou moins distrait 4 la télévision, les gens se remémoraient certains moments de : cette campagne électo- = I rale. Be |} = «Je remets en ques- a tion la formule du dé- bat télévisé. C’ est ridi- cule qu’ un parti (les li- béraux) devienne si po- pulaire en une semaine. I faudrait peut-étre les interdire,» affirme un homme d’une quaran- taine d’année. Au méme moment, les premiers résultats apparaissent a Vécran. Le recul du ministre de la santé John Jansen déclenche la premiére vague d’ap- plaudissements et fait disparaitre un peu de tension dans la foule. Les résultats chan- gent rapidement et les néo-démo- crates semblent se diriger vers la victoire. 20h43, le chiffre magi- que, 39, est atteint: les néo-démo- crates auront la majorité en cham- bre. Quelques instants plus tard, Radio-Canada confirme tous les espoirs, le NPD formera un gou- vermnemnet majoritaire. Pour les partisans du doc- — teur Perry, il ne reste plus qu’a attendre le résultat de 1’élection dans Vancouver Little Mountain. Les premiers résultats (20h53) placent le docteur Perry devant le ’ «C’ est une bonne soi- Emergence libérale «Je veux travailler de fagon constructive avec les néo-dé- mocrates.» C’est en ces termes que le nouveau chef de l’opposi- tion, le libéral Gordon Wilson, entend s’acquitter de ses nouvel- les fonctions. Vainqueur sans équivoque dans sa cir- conscription de Powell - River-Sunshine Coast, Gordon Wilson a d’abord remercié tous ses partisans en disant rée, ce soir. C’ est tres excitant pour le parti libéral. C’ est une véri- table percée.» Un peu plus tard, il quittait sa circonscription pour rejoindre le quartier gé- Le sourire de la victoire pour Gor- néral des libéraux 4 don Wilson. Burnaby. A son arrivée, une nuée de journalistes, de micros et de caméras était présente pour accucillir le nouveau chef de l’oppo- sition a Victoria. Bien entassés dans une voiture intermédiaire (reflet fidéle des finances du parti), le chef et sa famille ont regu un accueil trés enthousiaste de leurs nombreux partisans (plus de 350) qui les attendaient dans une salle trop petite et surchauffée par l’émergence.du parti. Pourtant la soirée s’annoncait difficile, les premiers résul- tats ne confirmaient pas les sondages. Dans la salle, l’inquiétude a fait place a la confiance quand on a annoncé que Gordon Wilson menait facilement dans son comté. «Ce ful comme le signal de départ, la poussée initiale qu’ il nous fallait pour y. ~ croire,» a déclaré un partisan. La victoire d’Art Cowie, le” premier candidat libéral officiellement élu, comblait tous les espoirs et cristallisait l’appui de la population au parti. La foule de partisans n’a pas hésité 4exprimer toute sa joie etsaconfiance dans l’avenir. «Je me sens extrémement bien. Vi- vement la prochaine élection et plus aucun néo-démocrate au pouvoir,» s’est écriée une adolescente en sautant dans les bras d’un ami. Daniel Bélanger libéral. Sa victoire n’est confirmée que vers 21h25. Entre temps, les discussions vont bon train, «La percée des libé- raux montre comment les Britan- no-Colombiens changent d’ idée ra- pidement,» explique une dame qui assiste avec son bébé dans une poussette. «39 ans, c'est assez,» exulte un jeune homme. La revanche est complete lorsqu’on apprend que la premiére ministre Johnston tire de l’arriére. D.B. Le Président-directeur: Jacques Baillaut Rédacteur en chef: Daniel Bélanger Journaliste: Renaud Hartzer Jean-Claude Boyer Marie Michaud Soleil de Colombie Le seul journal en francais * de la Colombie-Britannique Gestion, administration, publicité: Jacques Tang Réalisation, mise en page: Suzanne Bélanger Correctrice: Monique Truchon-Cashman Correspondant national: Yves Lusignan (Agence de presse francophone) Collaborateurs: Claudine Lavallée, Tima Sekkat, Jean-Claude Arluison, Collaborateurs Arts et spectacles: Marie-Louise Bussiére, Nigel Barbour, Ouverture du journal: 9h 4 17h, du lundi au vendredi Toute correspondance doit étre adressée au Soleil de Colombie, 980 rue Main, Vancouver, C.-B., V6A 2W3. Les lettres a la rédaction seront publiées a condition que leur contenu ne soit pas diffamatoire et qu'elles soient signées. Tél: (604) 683-7092 ou 683-6487. Fax: 683-9686. 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