page 6 L?>APPEL Novembre 1967 TOUR D’HORIZON L’Alliance Frangaise de Vancouver A son assemblée du 31 octobre, |’Alliance Francaise de Vancouver recevait son premier conférencier officiel de la saison, M. Roger Gouze secrétaire général adjoint de ]’Alliance Francaise de Paris. Roger Gouze a parlé de sa Bourgogne comme le Bourguignon qu’il est. C’est-A-dire que, méme dans les salons “secs’’ de l’hétel Davonshire, l’effluve des vins de Bourgogne a grisé l’auditoire durant prés de deux heures sans qu’une bouteille n’y fisse son apparition. C’est que, voyez-vous, quand le verbe coule des lévres d’un Bourguignon au- thentique, ¢c’est tout le menu qui l’accompagne. Petit 4 petit, 4 mesure qu’il vous conditionne, vous étes transporté 4 sa table, dans sa cave ou dans ses vignes. Quand il vous a bien hypnotisé, il vous dit, ouvrez maintenant les yeux et regardez-moi ce paysage, ces toits qui vous marient les traditions du sud et du nord sans que l’une ni l’autre ne s’y confondent par Vivresse. . . Au cours de cette soirée, M. Gouze remit a Mme Phyllis G. Ross la médaille d’honneur de l’Alliance Frangaise, en reconnaissance des services insignes qu’elle a rendus. Voici un extrait du discours d’acceptation de Mmé¢ Ross: Monsieur le Président, Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs... Je ne saurais vous dire combien vos senti- ments et vos paroles m’ont touchée. Permet- tez-moi de vous dire simplement mais de tout mon coeur que je n’oublierai jamais ce moment et le grand honneur que vous venez de m’ac- corder. Nous sommes tous conscients du réle joué par la France dans le monde moderne. C’est pour cette raison que nous avons voulu créer ici 4 Vancouver un centre pour les études fran- caises, centre oti chaque citoyen intéressé pour- ra se mettre en contact avec la culture, la langue et la pensée frangaises. Un grand auteur a dit qu’une civilisation repose beaucoup sur “ces mystéres” que 1’é- tranger a d’abord quelque peine 4 pénétrer. Ce sont “ces mystéres” de l’esprit francais que nous espérons révéler ici. Donec, Monsieur Gou- ze, en me décernant cet honneur, vous saluez en méme temps tous les membres de 1’Alliance Frangaise 4 Vancouver qui ont travaillé avec tant de vision, avec tant de courage pour réali- ser un réve. Monsieur, je vous remercie infiniment, et j’espére que vous ne manquerez pas d’expri- mer mes hommages les plus respectueux 4 ]’Al- liance Francaise 4 Paris au moment ou vous serez de retour en France... Nous remercions Alliance Frangaise d’a- voir voulu préter son concours & une initiative de l’Office National du Film destinée 4 faire mieux connaitre le Québec a la population de Vancouver. En effet, c’est dimanche, le 19 Lettre a L’appel N.D.L.R. Cette lettre nous ayant été écrite en anglais, nous tenterons d’étre aussi fidéle que possible 4 son esprit en traduction. LES MAUX D’ESTOMAC DE L’ORCUMENISME Maintenant que la question baptismale a été réglée, oecuméniquement parlant, c’est le temps de passer 4 la Communion. La nétre s’appelle la Sainte Eucharistie. Je ne vois pas pourquoi nous deyrions changer ou adopter un autre rite dans cette pratique sacramentelle. Nous avons choisi le nétre, ils ont choisi le leur. A Vécole, il y a longtemps de cela, nous a- vions un plaisir fou a s’échanger les sacs de lunch. Combien je désirais les canapés au “salami” de Suzanne ou ceux de roti de pore de Grace. J’apportais des tranches de réti de boeuf juteuses et épaisses puisque nous a- vions toujours un roti a la table du dimanche. Savais-je, moi, que Joanne, Alice ou Gladys, qui apportaient du fromage, du jambon ou du canard, n’avaient d’yeux que pour mon boeuf? Un jour, lors que nous partagions 4 qui mieux mieux, la maitresse, une grande brune, bien frisée, vint s’asseoir avec nous et nous ordonna de remettre 4 chacun ses propres sandwiches. Avec l’aide d’une régle qu’elle savait diriger sur les parties les plus sensibles elle convain- quit les quelques récalcitrantes. “Vous voyez, mes chers enfants,” nous ser- mona-t-elle, “vos parents ont autorité sur vous jusqu’a ce que vous deveniez majeures. Je dois étre le prolongement de cette autorité a 1’é- cole; done, je dois respecter leurs désirs. Puis- quwils vous ont donné ces aliments e’est ceux-lA que vous devez manger. Ils veulent que vous leur obéissiez.” N’est-ce pas la méme régle qui doit s’appli- (suite 4 la page 7) aweejn.wrw[weres$™000000000 01 rmnmnnnnmnmmnmnmnnnnmnnnnnm novembre, 4 8.00 heures du soir, que 1’?ONF présentait une série de trois courts-métrages sur le Québec, au playhouse du théatre Queen Elizabeth et invitait Roméo Paquette, secré- taire général de la Fédération Canadienne frangaise de la Colombie Britannique, 4 com- menter et les films et le sens de lV’évolution actuelle du Québee et du Canada francais. Les films proposés étaient: Ville-Marie, une production ONF traitant de la toile de fond historique; Charlevoix, réalisation qué- becoise et Down Through the Years, de 1’?ONF Le point culminant de la soirée fut la présenta- tion de L'HOMOMAN, de Jean-Pierre Lefe- bvre, qualifié de cinéaste séparatiste du Qué- bec. C’est ce film qui servit d’entrée en matiére au conférencier qui tenta d’en tirer les réfle- xions objectives. Les autres patrons de la soirée, appelée: “A Quebec Evening’’, furent la Commission du Centenaire et le Vancouver Film Council.