Le Moustique Volume 4 - 6° édition ISSN 1496-8304 = Juin 2001 Une armoise avec laquelle on aurait pu créer un petit remontant bien typique pour la région - C’est comme pour le madrone ! - Que dis-tu ? - Excuse-moi, je pense tout haut. Je remarquais que c’était dommage qu’on n’ait pas davantage préparé de liqueur avec les fruits de l’arbutus, qui décore si jolimen’ nos cétes. Comme les Italiens |’ont fait avec leur arbousier. - Ah oui, la creme d’arbouse ! En Provence, on en fait méme de la confiture et des gelées. Les Anglais appelilent d’ailleurs l’arbousier, l’arbre a fraises. Je suppose que notre arbutus, le madrofo de |’Arizona et le madrone du Texas n’ont pas les qualités suffisantes pour leur consommation. - Bah ! J’ai entendu dire que les Indiens mangeaient les fruits de |’'arbutus. - Mais ils avaient des crampes quand ils en mangeaient trop. - |t mest arrivé d’avoir des crampes a manger trop de fraises et, pourtant, j’en mange encore. - Et bien, lance-toi dans la confection de confitures ou de liqueurs. On les appellera marmelade du Mont Douglas ou la fine Victoria. A moins que tu nous concocte une coliqueur de I‘ile de Vancouver. En attendant, ta plante, et maintenant jen suis sar, c’est une Artemisia campestris, variété pacifica. La "Northern wormwood" ou l’armoise champétre, si tu préfére. - Et elle, on la boit ? - Pas plus que l'autre espéce pour laquelle j’hésitais, Artemisia artica. Mais celle-la, on observe a plus haute altitude ou alors en Alaska. La "Montain sagewort” est une plante de plus grands froids. - Une armoise a glace ? - Si tu y tiens absolument ! Et cette derniére, on ne la boit pas d’avantage, vieil ivrogne ! Non, je ne suis pas un ivrogne ! Mais j’ai regu une mauvaise éducation. Je me souviens de quand j’étais gamin ; des que mon grand-peére avait bu deux ou trois verres de génépi, il se mettait toujours a chanter la méme chanson : Artémise, enléve ta chemise ; Artémise, on va faire des bétises, La, la, la, la... la, la...fa, la...la lére. Si je ne connais pas la fin de la chanson, cela tient sans doute a ce que mon grand-pére ne la connaissait pas nous plus. A moins que les circonstances aient fait que sa mémoire s’effagat dés le troisieme vers, ou verre, je ne sais plus. Toujours est-il que pendant longtemps j’ai cru que s’était Artemis la déesse grecque du Vin et de I’lvresse, et non pas Dionysos. J’ai été terriblement dé¢u, beaucoup plus tard, d’apprendre qu’elle défendait son éternelle virginité a coups de flaches et que c’était l’action abortive de certaines des espéces de l’armoise qui lui ont fait recevoir son nom d’Artémisia. Jack Blacke Paae 9 *% ~