Février 1968 L’APPEL page 7 Demers écrites par Mer Seghers, son succes- seur. Bibliographie: La Vie de Mer Seghers, par Maurice De Baets.) A la suite du meurtre de trois colons de race blanche, la tribu de Kwamoutsin fut som- mée de livrer les coupables. Devant le silence de cette derniére, les “mariniers” anglais se préparérent 4 engager une attaque armée. Une révolte semblait imminente, quand le chef de police supplia l’évéque, Mgr Demers, d’interve- nir. Ayant accepté de se porter en médiateur, celui-ci refusa passage au détachement britan- nique et se rendit seul au campement indien. II y trouva un prétre, le pére Rondeault. Toute la tribu se rassembla, immédiatement, autour des deux prétres. Surmontant son émotion, Mgr Demers s’adressa 4 eux en ces termes: “Tl y a longtemps, quand je vivais encore dans mon pays (le Québec), mon coeur pleu- rait sur le triste sort des Indiens, parce qu’ils ne connaissaient pas la parole de Dieu. Oui, mon coeur pleurait parce que le Grand Chef du Ciel avait mis en ce coeur l’espoir et le désir de vous apporter la priére de Jésus- Christ. Dieu eut pitié de moi et me rendit heu- reux. Il me donna les moyens de venir & vous. J’ai passé vingt-cing hivers parmi vous. Je vous ai apporté, avec mes prétres, la bonne nouvelle; nos langues se sont usées A force de vous parler. Quand Jésus-Christ vint sur terre il fit la méme chose: Lui aussi apporta la bon- ne nouvelle aux hommes. Ceux qui voulurent devenir bons laissérent tomber la bonne paro- le dans leurs coeurs; ceux qui voulurent rester méchants recurent ces paroles par leurs oreil- les mais ne les laissérent pas tomber dans leurs coeurs. Et il en est ainsi de vous. Vous avez tous entendu la grande Priére, mais plusieurs d’entre vous |’entendirent en vain; elle mourut dans leurs oreilles, leurs coeurs n’en furent pas atteints. Et vous, jeunes hommes, vous avez . écouté cette bonne parole. Quand vous étiez petits, vous avez recu 1’Eau de Dieu sur vos tétes — c’est moi-méme qui vous l’ai donnée. Mais, en grandissant, vous avez détourné vos yeux de vos bons compagnons; vous les avez braqués sur les mauvais et vous étes devenus mauvais vous-mémes. Vous avez apporté la honte 4 Eau de Dieu. Maintenant, vos coeurs sont peinés et malheureux — ils pleurent — et le mien pleure avec eux. Mais, ¢’est votre faute et non la mienne. J’ai essayé de vous faire du bien, et vous vous étes fait du mal.” Aprés quelques minutes d’un silence lourd, lun des coupables s’avanega et dit: “Siam — Chef — nous avons été affolés. Si nous vous avions toujours écouté nous ne serions pas maintenant si malheureux. Mais, puisque nous avons été assez braves pour faire le mal, nous Serons assez courageux pour nous livrer a 1’au- torité. Comme preuve, nous demandons de ne pas étre enchainés.”’ (& suivre) Votre chose... Votre Secrétariat est ouvert. Les nouvelles locales manquent. C’est vrai! Mme Pierrette Paquette se fera un plaisir d’y faire paraitre vos baptémes, noces, voyages, décés, qu’on se le dise. Tél: 526-9114. Heures du bureau: 9h. a 11h.45 1h.15 a 5 p.m. Rés.: 936-8439