ichiah dite soul bin | eae le monde étudiant SD aS OE SEEN SR res Les bdatisseurs du Canada Par Mme R.B. McBride Marguerite Bourgeoys est née a Troyes, ville historique, autrefois capitale du comté de Champagne, célébre pour ses beaux monuments, ses splendides églises et ses maisons anciennes. Le pére de Marguerite était Matitre-chandelier et tenait un commerce de chandelles et bougies. La ville de Troyes fournissait l’éclairage 4 la plus grande partie de la France, cependant l’opulence ne régnait pas dans la famille Bourgeoys, la concurrence était grande et il fallait travailler dur pour gagner quelques sous. Les petits fabricants ne roulaient pas sur Yor, Marguerite perdit sa mére a l’Age de douze ans et pendant son adolescence elle dut, tout comme Jeanne Mance, prendre soin de ses fréres et socurs. A vingt ans c’était une trés jolie fille, toujours souriante et gaie, apportant le plus grand. soin a sa toilette. Extrémement croyante elle allait réguligrement a l'église et assistait A toutes les cérémonies religieuses, lesquelles ne faisaient pas défaut a Troyes, 4 une €poque encore hantée par des querelles de religion et ou toute la France priait avec erent, Fille d’ouvrier Un jour pendant une procession, en passant devant une statue de la Vierge, la jeune Marguerite eut une vision qui la frappa a un tel point que sa vie en fut complétement changée. Fini les cols de dentelles, les guipures et les robes fleu- ries. Jamais plus de coquetterie dans les vétements, mais une tenue sobre et sombre. Marguerite avait fait le voeu de chasteté et décidé de consacrer sa vie a Dieu, elle allait entrer au couvent. Hélas, ni chez les Carmélites ni chez les Clarisses on ne voulut d’elle. Trop rieuse, trop espiégle paratt-il, elle aurait pu dissiper ses compagnes, mais plus vraisemblablement, fille d'ouvrier elle ne pouvait étre admise dans ces institutions. Son confesseur qui avait reconnu en elle une ame d’élite fut plus affligé que Marguerite de ce refus. Sous la direction de ce brave prétre elle décida de fonder une petite communauté avec deux de ses amies. La communauté n’eut pas longue vie, une des jeunes filles la quittant pour entrer au couvent, l’autre pour se marier, mais l'expérience acquise allait étre trés utile plus tard a Ville-Marie. Niécole,nienfants __ En 1653 Marguerite se rendit a Paris et logea chez une des soeurs de Maisonneuve, 1a elle apprend que ce gentilhomme recherchait des religieuses pour aller au Canada convertir les jeunes indiennes et instruire les enfants. La jeune femme aussitét entrevoit son destin et prend la résolution de partir se dévouer corps et Ame a cette cause. Ce ne fut pas chose facile, parents et amis essayérent de s'opposer a ce départ. On alla méme jusqu’a lui proposer l’appui nécessaire pour la faire entrer dans un de ces couvents ov on I’avait refusée, mais en dépit de toutes les difficultés et les obstacles qu’elle trouva sur son chemin, Marguerite s'embarqua pour la Nouvelle- France le 20 juillet 1653. A son arrivée a Ville-Marie qui n’était alors qu’un village, Marguerite ne trouva ni école, ni enfants, ces derniers ayant tous péri victimes des privations ou des incursions iroquoises. Elle ne se découragea pas et soutenue par I’affection de Jeanne Mance, car dés leur premiére rencontre les deux femmes s‘étaient liées d'une amitié qui allait durer jusqu’a la mort, elle miarit le projet de faire batir une chapelle. Pour se procurer de l'argent elle fit des ménages et des raccommodages pour les célibataires de I'tle. Aidée de Maisonneuve elle recueillit les amendes que celui-ci infligeait 4 tous ceux qui commettaient quelque action répréhensible. \ 1658, cing ans aprés, elle eut enfin son école. C’était une petite étable de pierre cette premiére école du Canada. Quel chemin parcouru depuis lorsqu’on voit nos belles univer- sités! Les enfants arrivérent et un jour il fallut de I’assistance. Marguerite dut refaire l’horrible traversée de l'océan. Elle ramena des recrues. Puis l’école-étable devint trop petite. On construisit un batiment que l'on nomma La Congréga- tion de Notre-Dame. Pour donner une solidité juridique a cet édifice, qui allait abriter non seulement l’école, mais aussi le personnel enseignant et plusieurs pensionnaires, Marguerite retourna en France chercher les Lettres-Patentes. Louis XIV s'intéressait enfin a la Nouvelle France et son ministre Colbert aimait bien cette idée, des reli non-cloftrées qui en plus de leur travail d'apostolat défrichaient et cultivaient la terre subvenant ainsi a leurs besoins sans cotter un sou A I'Etat. Marguerite obtint la signature des Lettres-Patentes 4 Dunker- que oi le roi se trouvait avec sa cour en mai 1671. Mais ce ne fut qu’en 1698, aprés maintes démarches de la part de Marguerite, aprés bien des affrontements avec l’évéque de Québec que la Congrégation put obtenir les régles si nécessaires: pour maintenir l’ordre dans la maison, Marguerite entreprit un troisitme voyage en France, toujours dans l'intérét de la communauté, mais cette fois elle ne ramena pas de novices. Elle n’en avait nul besoin. Désormais les Soeurs chargées d’instruire les enfants et les jeunes filles allaient étre des Cana- diennes-Francaises. La premiére école au Canada Lorsque Marguerite Bourgeois, Soeur du Saint-Sacrement, mourut, le 12 janvier 1700, elle avait passé quarante-sept ans en Nouvelle-France. Quarante-sept ans de dures épreuves, de ee ee _ Le Soleil de Colombie, vendredi 7 janvier 1983 — 5 ae [A tous ses Marguerite Bourgeoys (1620-1700) contrariétés, de tourments mais jamais sans se plaindre, sans cesse de bonne humeur, voyant dans l'adversité comme dans la joie la seule volonté de Dieu. La Congrégation de Notre- Dame avait été complétement détruite par un incendie et reconstruite 4 nouveau. Tant de travaux importants avaient été accomplis sous sa direction que S,S.le pape Pie XII dit un jour: “Sans Marguerite Bourgeoys le Canada serait-il ce qu'il est?” I n'est pas possible de parler ici de toutes les guérisons qui lui ont été attribuées depuis sa mort. Elle vient d’étre canoni- sée en 1982 par S.S.le pape Jean-Paul II. Nous pouvons donc aujourd’hui honorer une Sainte, mais reportons nous un instant en cette année de 1653 et saluons aussi l'intrépide, la courageuse petite Francaise qui vint de si loin fonder la premiére école au Canada. affligé: qui éprouve un grand chagrin incurstons: invasions des gens de guerre dans un pays faire des ménages: nettoyer la maison apostolat: action de propager et de défendre une doctrine Lettres-Patentes: lettres revétues du sceau de |’Etat que le roi adressait ouvertes au Parlement. novice: personne qui a pris nouvellement l’habit religieux canoniser: mettre au nombre des Saints. EXERCICES DE COMPREHENSION Qui est Marguerite Bourgeoys? Oi est-elle née? Comment s’éclairait-on au XVIéme siécle? Nommez trois modes d’éclairage de nos jours. Comment était Marguerite Bourgeoys pendant son adolescence? Pourquoi changea-t-elle sa facon de vivre? Comme s’habilla-t- elle désormais? Que fit-on pour empécher la jeune femme de partir au Canada? Comment Marguerite s'occupa-t-elle aprés son arrivée a Montréal? Comment était la premiére école du Canada? Vous semble- t-elle plaisante et confortable? Que garde-t-on d’habitude dans les étables? Quel est le nom de la premiére communauté religieuse du Canada? Combien d’années Marguerite Bourgeoys passa-t-elle en Nouvelle France? En quelle année fut-elle canonisée Sainte et par qui? LANGUE Les mots suivants sont un groupe de mots de la méme famill¢. éclatr, éclairage, éclaircie, éclairer, éclaireur. Complétez lé phrases suivantes par un de ces mots: Pour bien s’, il faut une bonne lampe. Avant la pluie il y a souvent des gateau a la créme s’appelle aussi un Une est une courte interruption du mauvais temps pendant un orage. Un est un jeune garcon qui fait Enrichissons notre vocabulaire ‘Synonymes Synonyme: mot qui a la méme signification qu’un autre mot. _Foyer, n.m. — Endroit de la cheminée od I’on allume le feu. — Atre. : Grogner, verb. int. — Manifester son méconten- tement. — Bougonner, grommeler, gronder, hogner, maugréer, pester, ronchonner. Gémir, verb. a. int. — Exprimer sa douleur par des sons plaintifs. — Geindre, se lamenter, piauler (fam.), se plaindre. Glace, n.f. — Congélation de l'eau. — Gel, gelée, givre, verglas. Inquiéter, verb. a. t. — Troubler le calme moral. -- Alarmer, tourmenter. Inscription, n.f. — Caractéres gravés sur la pierre, le marbre, pour évoquer un souvenir. — Epigraphe, épitaphe. Insensibiliser, verb. a.t. — Priver de la sensibilité. — Anesthésier, assoupir, chloroformer, endormir, engour- dir, éthériser. Insinuer [S’—], verb. pron. — S'introduire adroi- tement, pénétrer avec souplesse. — Se couler, se faufiler, se glisser, s'infiltrer (au s. fig.). Les femmes au Canada _ En 1880, Emily Stowe a été recue membre du Collége des médecins et chirurgiens de l'Ontario, devenant ainsi la premiére femme a obtenir un doctorat en médecine au Canada. Kit Coleman fut la premiére correspondante de purrre au mance: A l'emploi du Mail and Empire de oronto, elle fit des reportages sur la guerre hispano- américaine a Cuba, en 1898. En 1951, Charlotte Whitton, d’Ottawa, est devenue la 2 premiére mairesse du Canada. Connue pour son esprit mordant, elle devait déclarer un jour: “Quoi que fassent les femmes, elles doivent le faire deux fois mieux que les hommes pour qu'on les considére deux fois moins capables. Heureusement, ce n’est pas difficile.” En “1945, le premier roman de Gabrielle Roy, Bonheur d'occasion, publié en anglais sous le titre The Tin Flute, a connu un énorme succés au Canada et a l’étranger. Ce roman lui valut la médaille du gouverneur général du Canada et le prix Femina de France. _ En 1918, Mary Ellen Smith a été la premiére femme a étre élue député de la Législature de la Colombie- Britannique. Trois ans plus tard, a titre de ministre sans portefeuille, elle fut la premiére femme a accéder au Cabinet fédéral. Helen Creighton, de Nouvelle-Ecosse, est reconnue dans le monde entier pour sa collection de folklore. Elle a recueilli 4 travers les provinces maritimes plus de 4 000 chansons, contes, jeux, danses, musique instrumentale et échantillons de dialogues; ce travail remarquable lui a mérité quatre diplémes honorifiques. partie des Scouts. Pendant le XVIéme siécle une grande partie de I’ se faisait avec des chandelles et des bougies. Avec l'aide du dictionnaire trouvez un mot de la méme famille que bougie, chandelle, école, instrutre, régle. Faites une phrase avec un de ces mots. SS KD <> Sh ee ee ee Connaissons notre pays Le gouvernement fédéral © Comment se nomme I’édifice a Ottawa od siége le gouvernement fédéral? © Quel est le nom de l’endroit od siégent les députés fédéraux? © Combien de députés fédéraux y a-t-il? © Combien de partis politiques représentent-ils? © Nommez ces partis politiques? © Qu’est-ce qu’un parti politique? © Qui est le premier ministre du Canada? © De quel parti politique est-il le chef? © Qui est le Chef de l’Opposition? © De quel parti est-il le chef? © Quel autre parti est représenté? © Quel est le nom de son chef? © Comment sont choisis les chefs des partis politiques? © Comment devient-on député? Répondez et discutez ces questions avec votre professeur.