Si Ob ee Ee ge | _ alterna nucssastn atin tte > va: alin Shi whe Rae ples deinen 200 Oy eet ee L’auteure Jacqueline Dumas au Festival de Sechelt Récipiendaire du prix littéraire «Writer’s Guild of Alberta Best Novel Award» pour son premier roman Madeleine & the Angel, Jacqueline Dumas sera I’ une des 21 écrivains invités au Festival du Livre de Sechelt, sur la Sunshine Coast, du 7 au 13 aoiit prochain. Le Soleil |’a joint chez ellea Edmonton. PAR MARIE-AGNES MICHAUD Le Soleil : Vous écrivez en anglais, pourtant vous étes parfaitement bilingue... Jacqueline Dumas : Je suis née 4 Castor, en Alberta ,d’une famille trés francophone. Les Dumas sont arrivés au Canada au XVIle siécle et se sont installés 4 l’ile d’Orléans. Mes grands-parents matemels sont venus de France et ma mére est née ici. Avez-vous fait vos études en - frangais? J.D.: Mon secondaire oui, 4 l’Académie Assomption d’Edmon- ton, et mes études universitaires en anglais a 1’Université d’ Alberta et a Sir George Williams (Montréal). J’ai grandi dans un milieu quand méme trés anglophone, |’Alberta... C’estdoncplus simple pour vous d’écrire en anglais? J.D.: Non seulement est-ce plus facile, mais contrairement 4 mon milieu francophone catholique replié surlui-méme, jemesuis sentie libérée dans la culture anglaise. C’est peut- étre pour ga que j’écris en anglais. J’ai découvert chez les anglophones une société moins étroite d’esprit que la mienne. Cette collectivité franco- phone albertaine est-elle toujours aussi hermétique? J.D.: Nous accusons un retard d’une génération sur le Québec en ce quia trait 4 la religion et 4 l’ouver- ture d’esprit. Le groupement franco- phone, c’est bon....on se connait tous, mais c’est un monde fermé, ot méme les autres francophones d’Europe ou d’ Afrique n’y sont pas toujours les bienvenus. Cette culture de survivance n’est pas terriblement différente des autres cultures qui essaient de conserver leur langue et leurs traditions mais c’est affreusement restreint intellec- tuellement. Vous aviez déja publié un livre pour enfants And I’m Never Coming Back en 1986, avant d’écrire votre premier roman Madeleine & the Angel en 1989. Cette histoire d’une famille francophone de l’Quest est-elle autobiographique? J.D. : J’ai débuté ce récit pour expliquer 4 ma fille Louise (17 ans), ce que ma vie avait été, mais peu a peu je me suis mise 4 inventer, 4 mélanger la fiction et la réalité, a rendre |’histoire plus intéressante quoi! Michel, cet étre monstrueux et brutal a-t-il réellement existé? J.D. : Mon pére était alcoolique et violent. Ce fait a rendu mon histoire plus vraisemblable pour certains, mais il a été une cause d’embarras pour ma mére. Méme si les €vénements de ce roman ne sont ‘souvent que suggérés, l’atmosphére y est parfois _ étouffante etun peu morbide... J.D.: J’ai essayé d’imaginer un personnage, Pauline, qui prend conscience d’elle- méme, dans un monde trés intro- verti. Je cherchais une vérité psycho- logique : pourquoi les gens restent-ils ™ dans des relations malsaines? Pourquoi la situation dans laquelle ils se trouvent leur apparait-elle normale, quand elle ne Vest pas? Vous enchassez de temps en temps des mots et des phrases entiéres en francais, avec beaucoup d’ effet... J.D.: Généralement, le sujet détermine le style et le rythme de mes écrits. Ce livre a délibérément un rythme frangais dans la construction de ses phrases et de ses paragraphes. Votre second roman The LastSigh (1993) est beaucoup moins accablant... J.D. : J'ai écrit cette intrigue roman- tique 4 mon retour d’un séjour d’un an en Espagne. Avec un bon recul, j’y examine notre culture canadienne ainsi que le monde littéraire que je connais bien en tant qu’auteure et libraire de longue date. C’est beau- coup plus ironique que mon premier roman. Le personnage principal représente ce que j’aime le moins des Canadiens: notre passivité et notre supériorité 4 ]’étranger. Nous - voyageons avec notre petite feuille d’érable a la boutonniére, comme si ¢a pouvait nous protéger! Pourquoi écrivez-vous? Jacqueli e Dumas. J.D. : D’abord pour communiquer, pour soulever des problémes et poser des questions. Puis je m’interpelle en quelque sorte... Vous avezun troisiéme roman Me en cours... " J.D. : Qui, Mission Northwest, le titre temporaire d’une histoire qui se déroule au début des années 1870 a Fort Edmonton et dans ses environs. Il retrace la vie difficile des femmes del’époque, surtout le travail pénible et ingrat des religieuses, des femmes autochtones et métisses. Cette période est-elle bien documentée? J.D.: Pas trés bien en ce qui conceme ces femmes. J’ai trouvé mon information dans les archives dela Baied’ Hudson, des Péres Oblats et des Soeurs grises 4 Edmonton et 4 Winnipeg. J’ai découvert qu’elles mourraient trés jeunes, la majorité avant la quarantaine. Comment la vie des religieuses est-elle comparable a celle des femmes métisses et autéchtones? J.D. : Peut-étre 4 cause des abus... Les religieuses dirigeaient les Ecoles, les hdpitaux, les orphelinats et les presbytéres, comme maitresses de maison des curés. Ces jeunes filles de 18, 19, 20 ans, issues de grandes familles pauvres, s’étaient consa- crées 4 Dieu pour avoir une carriére d’enseignante ou d’infirmiére, ignorant tout de la vie dure qui les attendait dans 1’Quest canadien. On entend rarement parler des femmes aborigénes del’époque... J.D. : Pourtant, ce sont elles qui ont permis la traite des fourrures. Interprétes, elles ont enseigné aux voyageurs et aux trappeurs comment survivre dans ce rude environnement. Méme aprés les avoir épousées, ces hommes ren- traient généralement chez-eux, les laissant avec plusieurs enfants a élever seules. Il y avait aussi celles qu’on surnommait les «Maries», ces jeunes filles sans nom qu’on utilisait comme servante dans les congréga- tions religieuses surtout. Elles venaient de familles trés pauvres, elles étaient souvent «filles-mére» ou elles étaient simplement considé- rées comme des jeunes filles déver- gondées. Les documents en font mention pours ’étre enfuies ou quand elles sont rattachées 4 un événement en particulier. Vous étes_ Il'unique propriétaire de votre librairie Orlando Books Limited a Edmonton. Ce doit étre malaisé d’étreauteureet femme d’ affaires... J.D. : Effectivement! Ma recherche pour Mission Northwestestterminée, mais j’ai di en remettre la rédaction a plus tard 4 cause d’un manque de temps. Que connaissez-vous de Sechelt et de la Sunshine Coast? J.D. : Presque rien, sinonce que j’en ai lu dans les beaux romans policiers de la britanno-colombienne L.R. Wright. Je suis ravie et trés excitée a Vidée de participer 4 ce 13e Festival de Séchelt. Pourl’achatdes billets : Festivalof the Written Arts 1 800 565-9631. _- Un petit coin de paradis tout prés de Vancouver Quarante minutes de traversier vous séparent des mille trésors qu’ offre la Sunshine Coast, En toutes saisons, cette vuespectaculaire du traversier sur les montagnes Coast Range et sur Howe Sound vous fait oublier les bousculades et le tourbillon incessant de la grande ville. Cette traversée vous améne forcément a ralentir, a changer de rythme. Partez t6t le matin de Horseshoe Bay, sur le «Queen of Cowichan» qui fait la navette toutes les deux heures entre Vancouver Ouest et Langdale, sur Ja Sunshine Coast. Vous aurez |’impression d’arriver sur une fle, le traversier étant l’unique moyen d’accéder a ce petit paradis. La partie sud de la Sunshine Coast s’étend de Port Mellon, ot 1’on peut visiter ]’un des moulins a papier les plus modernes de Colombie-Britannique (pour visites guidées : 884-5223) jusqu’a Earl’s Cove. Ce parcours d’environ 80 kilométres renferme quelques-unes des beautés naturelles les moins connues de la province. Jacques Cousteau, dans son film The Emerald Sea qualifie l'eau de la Sunshine Coast comme une des trois meilleures au monde pour sa clarté et sa lumiére. C’est le paradis des pécheurs et des plongeurs. On y prend surtout de la morue et du saumon, particuliérement le coho, de la mi-juin a la mi-septembre. Vous n’avez pas besoin de posséder votre bateau ou vos propres agrés de péche. La céte regorge d’affréteurs de toutes sortes pour la péche ou pour les excursions enmer. Mais peut-étre préférez-vous les promenades décontractées 4 fouiller la plage sablonneuse, ou rocailleuse selon les endroits, pour cueillir des palourdes et des huitres, ou simplement y déposer au large les cages 4 crabes ou 4 crevettes que vous aurez louées... Peu importe vos intéréts, vous n’avez qu’a suivre la route 101 qui va de Port Mellon a Earl’s Cove pour trouver auberges, motels, chalets 4 louer, restaurants, cafés, galeries d’art, boutiques, petits musées, pistes de randonnées pédestres, parcs provinciaux et régionaux, terrains de camping, etc. Le parc provincial de Porpoise Bay, a 4 kilométres 4 |’est de Sechelt, posséde un terrain de camping bien équipé de toilettes et de douches. Chacun de ses 84 sites est muni d’une belle table de gros bois verni et d’un petit foyer de fer forgé et de biiches de bois. Les campeurs ont accés a la plage, sur la baie de Sechelt Inlet et aux 25 tables de pique-nique adjacentes. L’eau de Sechelt Inlet est formidable pour la baignade, le kayak et le canot. Laissez-vous voguer sur |’eau et vous serez bientdét suivi par deux ou trois phoques curieux. Le calme et la beauté de Ja Sunshine Coast sert d’inspiration et de refuge a toute une colonie d’écrivains, d’artistes et d’artisans. Les librairies et les galeries d’art de Gibsons et de Sechelt recélent leurs mille petits chefs-d’ oeuvre. Pour ceux qui apprécient les randonnées pédestres, vous serez gatés. Sur Soames Hill (Gibsons), un petit 20 minutes de marche vous offre une vue panoramique sur Gibsons, ce village pittoresque rendu célébre par V’émission _ télévisée The Beachcombers, sur les montagnes et sur Howe Sound. On s’y rend en empruntant North Road puis Chancellor Road. A Roberts Creek se trouve la piste trés populaire de «Cliff Gilker Park» avec ses chutes d’eau, ses petits ponts rustiques en cédre, un amphithéatre en plein air, un terrain pour feux de camp et de nombreuses tables de pique-nique. Plus au nord, il ne faut pas manquer une visite aux rapides de Skookumchuck, situés 4 une heure _de marche du stationnement d’Egmont. Cette piste bien entretenue vous permet d’aller admirer le sang-froid des propriétaires de kayaks ou de zodiaks qui naviguent sur ces rapides. Quand l'océan Pacifique se retire de ]’étroite embouchure du Sechelt Inlet, i] attire avec lui leseaux de I’Inlet, ce qui crée ce remous phénoménal, intéressant 4 voir. Par contre, si vous désirez une randonnée d’une journée ou plus, contactez Tony Greenfield (885- 2964). Ce Britannique a découvertla Sunshine Coast en 1969 lors d’un tour du monde et il n’en est jamais reparti. I] vous aménera dans la plus ancienne forét au Canada ou sur les hauteurs du fameux plateau Tetahedron. Ou encore, permettez-vous un petitluxe : une croisiére 4 Princess Louisa Inlet en bateau (1 800 870- 9055) ou en hydravion avec Harbour Airde Sechelt (885-0220). Ondit cet endroit f€erique avec ses escarpements et ses pics enneigés. } L’auteur du célébre avocat Perry Mason, |’Américain E.S. Gardner, disait qu’il doutait fort qu’un athéiste puisse le demeurer a la vue de Princess Louisa Inlet, ce fjord isolé et grandiose. Au nord de Sechelt se trouve la région de Pender Harbor, un vrai labyrinthe d’jlots et de petites criques. Wayne MacDonald, le gérant du bistro-restaurant de Irvines’ Landing, prés de Pendor Harbor, est un expert des attractions touristiques de la céte. I] se fera un plaisir de vous aider etde vous vendre un bon petit repas maison. La céte dispose de trois kiosques d’informations touristiques (Tourist Info Centre) a Gibsons, 4 Sechelt et 4a Madeira Park. Au bureau de Sechelt, on y parle méme frangais, bravo Robert! Deux livres 4 consulter pour en savoir plus sur la Sunshine Coast et ses habitants: «Sunshine and Salt Air» et «The Story of the Sechelt Nation» par Lester Peterson. Bien sir, les premiers habitants de cette céte étaient autochtones. On a découvert des testes d’habitations vieilles de 3000 ans dans les caves des montagnes au-dessus de Sechelt Inlet et- de Jervis Inlet. Ces Indiens Salish, connus sous Je nom de Sechelts (She’shalt, qui signifie le peuple ou les gens), possédaient un systéme de castes avec des princes, des nobles, des roturiers et des esclaves. Aujourd’ hui, ils sont l’un, de seulement deux groupes autochtones au Canada, 4 posséder leurs propres terres et 4 s’auto- gouverner. Enfin, je vous laisse le plaisir d’aller vous-méme explorer le passé et le présent de cet endroit magnifique. Marie-Agnés Michaud | | ge eee ee ge ee Oe RE Te NN ER TREE vere