Au Manitoba comme dans les autres provinces... L’assimilation se joue lors de l’entree en garderie par Jean-Pierre Dubé t-Adolphe, Manitoba, 1980: Joanne Poirier est la seule du village a prendre |’autobusal’age de cing ans. Pourquoi? Pour aller a 1a nouvelle école fran- caise du village voisin. Les années Suivantes, ils sont deux a faire le trajet. En 1984, ils sont tout 4 coup une dizaine 4 quitter leur village a : l’enfant, soutient madame Lagassé. C’esteffectivementace moment-la que les parents décident si leur enfant demeurera francophone.» Il y a deux ans, la prématernelle de St-Adolphe a perdu son local. L’année suivante, les inscriptions a l’école francaise ont chuté a un ou deux: les enfants de convaincus. Echec et mat? Non. D’autres pa- rents prennent les choses en main ces jours-ci pour trouver un nou- niveau de l’école il y a longtemps, par la mise en place de trois types d’écoles (frangaise, anglaise et immersion), et que les autorités devraient respecter ce choix au niveau du préscolaire. D’ailleurs les parents en général considérent que le préscolaire doit faire partie du projet éducation. A Lorette, le comité de parents a incorporé la Garderie Lagimondiére dans le but d’obtenir, pour les fran- hag Les aanisiies et le préscolaire: une préparation déterminante pour les jeunes en milieu minoritaire pour s’inscrire en maternelle 4 St- Norbert. _, Cela n’a pas surpris le comité fondateur du premier service pré- scolaire francophone de St-Adol- phe. Les parents avaient gagné leur pari: la mise sur pied d’une préma- ternelle allait permettre de sensibi- liser les parents a l’importance de Véducation frangaise. Dans la grande majorité des cas, oui, les enfants se voyaient inscrits dés la maternelle a l’école frangaise de la région, sauvés du moins pour le _ momentd’uneassimilation certaine 4 V’école anglaise et d’immersion du village. Leconstatestleméme al échelle nationale, selon une coordonnatrice du préscolaire 4 la Fédération pro- vinciale des comités de parents du Manitoba, Suzanne Lagassé: «Les parents nous aidenta les convaincre del’importance del’ éducation fran- caise. Il y.a bien des parents qui se rendent compte trop tard de la réa- lité de l’assimilation.» Un choix déterminant En effet, en dehors de 1’Ontario avec ses quelque 50 garderies fran- cophones etle Nouveau-Brunswick avec plus de 150 services de ce genre, les provinces 4 majorité anglophone comptent chacune une poignée de centres préscolaires. «Les francophones du pays ont commencé 4 comprendre que le choix de la langue de la garderie est _trés déterminant pour l’avenir de veau local a la prématernelle. A St-Vital, un quartier de Win- nipeg, lecomité de parents de l’école francaise a saisi l’urgence de l’af- faire et tente de mettre sur pied un service de garde pour assurer |’ave- nir de son école et de sacommunau- té. Mais les problémes sont nom- breux. Il faut s’incorporer, se coti- ser pour défrayer l’avocat, établir des réglements, obtenir un permis d’opération, trouver un local, du personnel et du financement. Au Manitoba, le soutien de la province n’est pas acquis: il faut moisir sur une liste en raison du nombre limité de projets acceptés 4 chaque année. Les problémes d’argentsontplus difficiles pour les francophones: le ministére ne financera qu’un seul centre préscolaire par milieu. Ain- si, 4 Ste-Anne-des-Chénes, on a établi une garderie bilingue pour servir toute la communauté. Consé- quence: les groupes linguistiques sont séparés tant bien que mal pour limiter les dégats. Il reste que les jeunes francophones sont les «don- neurs», tandis que les autres re¢oi- vent le bénéfice d’une langue se- conde. Les fonctionnaires aiment citer l’exemple de Ste-Anne a titre de solution créative aux problémes de fonds insuffisants. Pourtant, les parents les plus convaincus préfé- rent faire garder leurs enfants ailleurs. Ces parents soutiennent que le débat sur la langue a été réglé au cophones, la responsabilité d’un local préscolaire rattaché a la nou- velle école francaise. Assistera-t- on a une reprise de l’expérience de Ste-Anne-des-Chénes? Non, af- firme le comité de parents dans une lettre a Ja division scolaire: « II n’y apas d’impératifs économiques qui puissent justifier la conduite de nos enfants vers l’assimilation.» Des choix difficiles s’imposent aux parents de Lorette: céder le local flambant neuf (et le finance- ment assuré en 1990) a un groupe bilingue et chercher un autre coin (aucune chance de soutien finan- cier), ou bien contester les politi- ques du ministére des Services a la famille et empécher par la voie judiciaire la prise en charge des espaces par un groupe bilingue. Un tel recours se justifie par I’ article 23 de la Charte des droits et libertés qui définit les «établissements d’ensei- gnement de la minorité linguisti- que.» Droits des petits nombres Mais méme avec l’article 23 en sa faveur, la minorité doit obtenir une reconnaissance du droit des petits nombres. En ce sens, il y aurait essentiellement deux chan- gements de politique a opérer, se- lon les parents de Lorette: d’abord, reconnaitre le droit des francopho- nes a des garderies distinctes (comme en Ontario), et le droit 4 de Vaide financiére supplémentaire pour la minorité (pour les petites CENTRES DE FORMATION Rimouski (siége social) Tél.: Montréal Québec (418) 724-2822 Saint-Romuald Institut maritime du Quebec Cégep. de Rimouski Navigation * ag Mécanique de marine * Architecture navaie Communication et électronique maritime * Fonctions d'urgence en mer Transport de produits dangereux * Navigation de plaisance * Hydrographie Scaphandrier * Scaphandrier inspecteur * Transport intermodal et international garderies). A ce chapitre, la Fédération provinciale des comités de parents a obtenu quelques engagements de principe de la province, mais il faudra encore patienter plusieurs mois avant d’obtenir des réponses claires. Quant 4 une application concréte, il faudra attendre peut- étre des années. Les gouvernements sont financiérement sollicités de toutes parts. Il ne faut pas s’illusionner, a Lorette, comme dans les autres communautés rurales, les franco- phones sonten minorité. Méme avec un service de garde avant et aprés l’école pour les jeunes de6 4 12 ans, - il est peu probable de pouvoir ren- contrer les normes. Pour le moment, il n’y a qu’une seule garderie véritablement fran- co-manitobaine. Le centre présco- laire Le P’tit Bonheur de St-Boni- face n’accepte que les enfants capa- bles de fonctionner en frangais. Fondé il y a plus d’une dizaine d’années, le centre remplit facile- mentses 24 places a temps plein. La directrice Anita Vandale assure posséder une liste d’attente d’au moins 40 enfants. Ce quiestcertain, confirme-t-elle, c’est que les en- fants du P’ tit Bonheur aboutissent a l'une ou I’autre des écoles frangai- ses. L’exemple du P’ tit Bonheur est encourageant pour les parents ca- nadiens désirant fonder une garde- rie. Celui de Joanne Poirier égale- ment. Inscrite au secondaire fran- co-manitobain, elle a été choisie par sa radio scolaire pour intervie- wer le chanteur Richard Séguin, récemment en tournée du Manito- ba. Rien d’étonnant, quand on con- nait sa langue et qu’on se livre a la culture... Jean-Pierre Dubé est journaliste au Manitoba. La librairie Trillium, bonne premiére en francais laprairie [ri 321, rue Dalhousie, Ottawa (Ontario) K1N 7G1 (613) 236-2331 Parce que nos enfants sont importants... L’AEFNB: Une association professionnelle pour l'avancement de |’éducation et de la profession enseignante L’éducation de nos enfants représente un défi énorme a relever tant par notre société que par les enseignantes et les enseignants qui ont choisi de vouer leur vie a cette importante profession. LAEFNB et ses membres Iont a coeur ce défi et déploient sans cesse leurs énergies a faire de I’éducation en francais un monde dynamique et harmo- nieux... pour le bien de nos enfants et de notre société. On hue bo ert de otf Association des enseignantes et des enseignants francophones du Nouveau-Brunswick 6 O66] Siew g Np euleWes ‘| eWN|OA-«jeUOHeN Nefuy» :uo}}eonpZ