Fo ew. ree ais ae = Le Soleil de Colombie, Vendredi 9 Septembre 1977 7 SO ——— LA GALERI DE VANCOUVER 1145, OUEST GEORGIA, VANCOUVER, C.B. 3 _ Peinture, sculpture et graphiques Now Blanck, Tom Burrows, Barry Cogswell, Share Corsaut, Allan Detheridge, DNR T TEL. 682-5621 _ John Dobereiner,Gathie Falk, Phyllis Green, Chris Hayward, Ann Kipling, Roy Kiyooka, Judith Lodge, Murray MacDonald, Al McWilliams, Eric Metcalfe, Sally Michener, Ann Morrison, Frank Perry, Leslie Poole, Richard Prince, Valerie Pugh, John Quinn, _ Bill Rennie, Gordon Rice, Rick Ross, Ranjan Sen, Jack Shadbolt, Lin Chien-Shih, _Arnold Shives, Ron Stonier, Richard Turner, Ian Wallace, Judy Williams, Rick Williams, Qu’il y ait une galerie d’art qui se met en téte de considérer 650 demandes qui lui sont, adressées en vue de la tenue d’une exposi- tion générale, incontestable- ment, par définition et compte- tenu du choix a faire. on pourra dire de cette galerie quelle fait face a des prohlémes d’ordre esthétique, pour ne pas parler des considérations logistiques, tout ceci également. ne tient pas compte du canal psychologique avec lequel i] faut éplucher les candidatures, les réduire a un nombre raisonnable (jusqu’a 58 artistes) sans mentionner aussi l'impératif de conserver ses fa- cultés critiques sur le qui-vive a travers une procession de paysa- ges, de panoramas sentimen- taux, de fleurs... tout, comme a travers a ce qui est. faussement considéré comme “abstrait”, tout comme également ce genre progressif populaire que nous pouvons qualifier de “surréalis- me pathologique”. L’un des premiers titres de exposition qui se suggérait de -lui-méme pour nous était: Pour- quoi ne pas avoir inclus (mettez le nom de l'artiste le plus négligeable pour vous)...?, mais on I'a rejeté presqu'immédiate- ment, puisqu’il était. trop alléa- toire pour une exposition se -voulant sérieuse, d’autant plus qu’il nous causait du tort en insinuant qu'on ayait choisi la ss voie facile, liche, nous permet- ‘tant de nous sonstraire aux questions inévitahles que nous poseront une foule de gens pleins de bon sens. Ainsi, nous avons fait ce que nous avons pu, de notre mieux — ce qui ne constitue pas une excuse, mais simplement une voie de fait. Que pensons-nous de ce qu'il en a résulté? : Nous sommes-nous aliénés dans une direction? Qu’est-ce que tout ca a valu? Ainsi vont des questions aussi légitimes que celles-ci. Cependant, il est beaucoup plus difficile d’y répon- dre. Pour tenter de répondre a ces questions méme superficiel- lement, cela présume un certtain niveau d’acceptation avec la dynamique artistique telle qu’el- le a existé pendant une période relativement longue. Aussi, voyons un peu ce qu’il en est. Le résultat, c’est un bagage de mélange comme quel- qu'un peut l'imaginer. Quelques- uns des meilleurs artistes de la C.B. font partie de l’exposition puisqu’ils possédent. assez d’oeu- vres récentes parmi lesquelles la galerie peut puiser en étant sire de leur valeur. D’autres artistes, peut-étre moins connus, figurent dans l’exposition précisément pour la méme raison. Evidem- ment, certains autres ne sont presque pas connus (du moins, pas pour nous), mais ils ont été } i‘ _ Alan Wood, Bernie Wren, Robert Young inclus dans ]’exposition sans favoritisme, considérant que leurs travaux reflétaient assez de vigueur, de fraftheur, d’ima- ination, d’esprit et de compéten- ce professionnelle. C’est notre sentiment que. “De ce point de vue’, comme c'est présentement. constitué, nous apprendra heaucoup sur l'activité artistique dans notre province. * Ca nous confirmera que l'art est vivant et raisonnablement bien, que la perpétuelle angoisse du monde n’interfére pas néces- sairement dans ]’élan et le début des flots créateurs. De plus, cette exposition nous en appren- dra un peu plus sur Ja situation de l’art aujourd’hni dans le monde. I.e message semble étre ‘que les années ’60 sont révolues: (de fait, les années '70 le sont elles aussi), que le drame et l'excitation de cette décade, avec son défilé de mouvements artis- tiques majeurs, ont été résolus par eux-mémes, Atravers une “solution” faisant appel a l’inves- tigation personnelle et privée, c’est-a-dire, des systémes de démarcation qui sont., aussi diffé- rents les uns des autres, n'ayant pas de direction claire et forte, l'un revendiquant parmi les au- tres. Le vidéo demeure établi, la photographie est omniprésente, -et les recherches artistiques ont souvent été utilisées pour..conti- a ae Se ee nuer leur sentier. Le corps de l'art, comme le corps humain, ne peut pas toujours aller ssselon son désir. Qu’est-ce que ca peut valoir? La réponse a ca en est une bonne. Quiet non. C’est “oui” parce que tout a une valeur, surtout si on embrasse l’inconnu et le non-vu afin de le rendre humain et palpable. Dit de fagon plus spécifique et positive, c’est “oui” puisqu’il est. essentiel que quelqu’un (ou qu'une institution) essaie de nous montrer oi nous sommes, de temps en temps, dans l’effort de nous garder a jour; tout comme également, il vaut mieux savoir qu'ignorer. Aucune exposition ne peut aspi- rer a étre définitive sur tout sujet, encore que celle-ci contien- ne beaucoup de matériel a ingurgiter et qu’elle nous améne a nous poser des questions qui, nous l’espérons, provoqueront des discussions, méme des polé- miques. La partie “non” de l’équation “oui et non” est trés sensible. Ce n’est pas amusant de regarder _les oeuvres des artistes, oeuvres ou ceux-ci ont mis leur amour et une généreuse portion d’eux-mé- mes, et d’avoir & les laisser tomber. Nous parlons évidem- ment du choix qu'il a fallu faire pour cette exposition. Tl ne faut pas se méprendre, certains des Wraygux avi ont pas ste choisis SHG RES EA a eee ne l’ont pas été A cause de l'absence de qualité et de profes- sionnalisme. Partant. du fait que nous ne voulions pas mettre sur pied une exposition convention- nelle of nous aurions pu_ €XPo- ser un tableau de chacun des 200 artistes, nous avons tenté de créer une combinaison entre plusieurs travaux de nombreux artistes. Pour certains artistes qui n'ont pas ¢té invités a se joindre a l’exposition. la raison était qu’ils ne possédaient pas assez de travaux récents. Mettre sur pied une telle exposition est une sorte d’expé- rience émotive pour les conser- vateurs, sans cependant concer- ner le public et les artistes exposant. I] nous faut, mention- ner, toutefois, que nous n’avons pas lassé place anx émotions pour guider notre sélection. C'est ainsi que nous nous som- mes efforeés: d’examiner froide- ment et sans passion les travaux que nous avions a choisir. Ce n’est pas une opération facile a faire. D’ailleurs, rien. concernant l'art n’est facile, contrairement 4 ce que bon nombre de gens croient. Nous pouvons supposer que si la vie était facile, i] en serait de méme pour l'art ov simplement peut- étre que l’art ne serait pas nécessaire. Toutefois, ne connaissons-nous pas quelque chose a propos de la vie? ipl i