VOYAGES Le Soleil de Colombie, vendredi 15 juillet 1988-17 Par Jean-Claude Boyer Suite de la semaine derniére Le tour se poursuit au «plus grand bas-relief du monde». Se détachent d’un rocher mille personnages et animaux, dont deux éléphants grandeur natu- re. Impressionnant! Unindien se pavane avec deux singes costumés a cheval sur des chiens. Un autre exhibe un singe savant. Et nous remon- tons vite dans le bus. Nous arrivons maintenant a Mahabalipuram, berceau de l’architecture dravidienne, répu- té pour ses temples monolithi- ques du Vile siécle sis sur les rivages de la baie du Bengale. Cette plage, une des plus longues et des plus belles du monde, dit-on, (une de plus!), offre une délicieuse fraicheur et une simplicité toute romanti- que; c’est l’envers de Madras la gigantesque. Que dire de ces temples? Ils sont, selon mon guide, parmi les monuments les plus photographiés de |’Inde. Que de merveilles! Ils ont souffert, au cours des siécles, des vents de la mer, mais ces ravages naturels mémes_ leur conférent un charme exception- nel. Je pourrais me perdre ici dans des descriptions détail- lées de ces nombreux rochers de granite sculptés en forme de temples. Dieu m’en garde! Je ~-eroque sur le vif des amoureux devant une vache en pierre, puis un groupe imposant d’écoliéres se préparant joyeusement a se faire photographier devant un de ces temples glorieux: images toute simples de |’Inde millénaire et de sa jeunesse heureuse. En remontant dans le bus, Gabriel me donne en souvenir un coquillage-porte- clé. Ouf! Quelle chaleur! Sur le chemin du retour, nous visitons un centre d’élevage de crocodiles. Il y en aurait 1,426, de toutes tailles, du nouveau-né au plus vorace, au plus féroce. La chanson «Ah! les cro-cro- cro, les crocodiles», que nous avons tant fredonnée autrefois, me revient vite en mémoire. Qui m’aurait dit qu’un jour j’en verrais autant en quelques minutes? Et nous revoila bientét au coeur de la jungle citadine, vers 18h00, aprés un périple de 230 km. En me précipitant, avec Gabriel, vers un bus de ville, je heurte une femme agée. «/’m sorry!» |ui dis-je, embarassé, en faisant un geste pour la toucher doucement. Elle me dévisage avec une expression de tigres- se. Nous montons vite dans le bus bondé. Oui, quelle jungle! - Ce soir-la, je m’étends sur mon lit, crevé, comme dans un cercueil, et m’enfilerai un bon dix heures de-sommeil profond. Le lendemain, aprés le petit déjeuner ascétique, m’acheter un billet pour le tour de ville de cet aprés-midi et d'autres cartes postales de collection. L’employé du bureau de tourisme meconseille de me rendre a tel magasin pour me procurer les cartes «rares» que jedésire. || me trace le trajet sur un papier, m’assurant que ce magasin n’est qu’acing minutes Récit d’un tour du monde Madras dix minutes et le dessin du trajet correspond peu a la réalité. Arrivé sur les lieux, trouvés comme par intuition, je dois me mettre a quatre pattes pour bien voir ces cartes, gardées sous clé dans une armoire vitrée. Aucun commis n’est disponible. J’at- tends donc. Finalement, je décide de faire semblant de partir. On accourt aussitét pour me dire queleseul commis qui a la clé niarrivera que cet aprés-midi. Petite frustration de plus parmi tant d’autres. Retour au «123 rue Sterling». Le bus rempli a craquer se faufile a travers rickshaws, vieilles voitures noires, charret- tes, bicyclettes, vaches sa- crées, chiens galeux, piétons circulant en tous sens... A un arrét, j’apercois, une fois de plus, des «tapoteuses de galettes»: des Indiennes ac- croupies en saris colorés aplatissent avec leurs mains des bouses de vache mélangées avec de la paille qu’elles laisseront sécher pour en faire de la matiére combustible. Le tour-éclair de Madras (en quatre heures) commence, comme il se doit, par le fort Saint-Georges, construit en 1653, autour duquel la ville s’est développée. Ce fort britannique comprend un musée riche en souvenirs qui remontent a ces temps lointains. Suit lavisite du musée du Gouvernement et des Beaux-Arts. Coup d’oeil rapide (nous ne disposons que de quarante minutes) sur une exposition archéologique fasci- nante et une grande collection de bronzes, absolument magni- fique. Arrét au mémorial Rajaji, puis a un «reptilium» peu impressionnant. En remontant dans lebus, j’entends un couple britannique souhaiter- que le tour comprenne la cathédrale Saint-Thomas (ot sont conser- vés, parait-il, les restes de l’apdtre) plut6t que ce «repaire d’horribles bétes rampantes». Derniére étape: le temple Kalapleeskwara. Il faut encore se déchausser dans le bus et s’abstenir de prendre des photos. Et me voici de nouveau devant un «gopuram» incroya- blement élaboré: des centaines de dieux et de déesses aux couleurs vives sont disposés en étage. On dirait un étalage colossal de gros bonbons sculptés! Les non-hindous ne sont pas autorisés a pénétrer a l'intérieur du saint lieu mais nous pouvons tout de méme observer, de |’extérieur, une cérémonie fort pittoresque, avec feu, musique, fronts poudrés, encens, colliers de fleurs, clochettes, prostrations, incantations... Avant de retour- ner au centre-ville, on nous ameéne fouler les sables chauds du bord dela mer. Une fraicheur saline accompagne les premié- res lueurs du soir. Autre repas frugal avec la communauté, promenade dans des rues mal éclairées, aux trottoirs souvent encombrés de sans-abri ou méme de familles s’entassant dans des petits «refuges» primitifs, et enfin, sommeil de bienheureux jus- qu’au premier matin du prin- temps, pourtant semblable au plus chaud de la canicule. Aprés le maigre petit déjeuner (les taquineries seule sont délicieuses et abondantes), j offre quelques dollars au frére indien responsable des finan- ces. Il refuse plus d’une fois avant de les accepter. Le frére Fernand a ensuite la gentillesse » = Travaux publics Public Works Canada Canada APPEL D’OFFRES de venir me reconduire a la gare en moto. Nous roulons en zigzag..., comme en état d’ébriété. Au départ du train, nos dermniéres paroles se perdent dans une infinité de bruits. Je me surprends a agiter encore la main bien aprés que mon ami, sur le quai, a disparu. Installé confortablement sur ma ban- quette, je me mets acompter les ventilateurs, au plafond, qui tournent a toute vitesse: 32 en tout dans ce seul wagon! Je partage mon baladeur avec I’Indien bien mis assis a mes cétés. Le train file allegrement vers Bangalore, la grande ville-jardin de I’Inde. C’est d’abord «Le printemps» de Vivaldi que je choisis pour accompagner les images toute vives de Madras qui me trottent par la téte. Cette ville de 3,500,000 habitants était, il y a plus de 400 ans, le principal comptoir britannique sur la cote orientale. Aujourd’hui, elle est devenue la quatriéme ville du pays et son plus grand port aprés Bombay et Calcutta, la capitale culturelle du peuple tamoul (46,000,000 d’habitants) et lamétropole du sud de !’Inde. Studios de cinéma (Madras est le Hollywood de_ |'Inde), architecture coloniale, églises, temples, université renommée, musées, plage de réve..., autant de raisons pour y séjourner plus longtemps que je ne |’ai fait. Si seulement on parvenait a restreindre le nombre de ses bidonvilles ou a freiner l’ac- croissement de sa trop forte densité de population. Mais hélas, c’est bien la le drame de ces grands pays d’Asie, une croissance démographique in- sensée. Madras : un mystére de plus dans ce beau pays de contrastes infinis. ‘femme ministre est La fée Morgane Suite de la page 4 parlons maintenant de votre grand pays vide. J’ai vu, dans mon miroir magique, qu'une venue surprendre de pauvres petits Turcs pour les «implorer» (C’est le mot de Radio-Canada) afin qu’ils repartent pour leur pays. Ils ont capitulé. Quelque-uns ont gagné le maquis. Deux d’entre eux se sont fait cueillir par les gens d’armes en sirotant un café-tasse a Montréal. Comme s’il n’y avait pas de place pour cet immense pays d'un océan a |’autre! Le bruit court que si l’un d’eux était milliardaire, i] pourrait demeu- rer. Quant a moi, je n’ajouterai que ceci: Fée et femme, parisienne par surcroit, on me voit séduisante, ma bienvenue au jour me rit dans tous les yeux. En France, au Mexique, aux Etats-Unis, au Japon, au Canada aussi naturellement. Les douaniers, sans |’ouvrir, font toc-toc sur ma valise. Ils sourient et je passe en souriant... Soudain la belle image s’évanouit dans _ |’éblouissant soleil. La fée Morgane avait disparue... iS =" Travaux publics Public Works Canada APPEL D’OFFRES Canada je vais. - LES SOUMISSIONS CACHETEES, visant les entreprises ou services 6numérés ci-aprés, adressées le Gestionnaire régional, Politique et administration des. marchés de la Région du pacifique, Travaux publics Canada, 601, 1166 rue Alberni, Vancouver, (Colombie-Britannique) V6E 3W5 seront recues jusqu’a |'heure et la date limite déterminée. On peut se procurer les documents de ‘soumission par l’entremise du bureau de distribution des plans, a l'adresse ci-dessus sur versement du dépét exigible. PROJET PR708051- Transports Canada, refaire la surface du mur de face, Ogden Point, Pier »B« (Crib B4], Victoria, C.-B. Date limite: le 03 aot 1988 4 11h00 (11a.m. PDST) Dépét: 50,00$ Les documents de soumission peuvent étre consultés a Amalgamated Construction Ass. de C.-B., Vancouver, et les Associations de Victoria et Nanaimo. - INSTRUCTIONS Le dépét afférent aux plans et devis doit étre établi a ordre du Receveur général du Canada: Il sera remboursé sur retour des documents en bon état dans le mois qui suivra le jour de | ‘ouverture des soumissions. ~ Le Ministére nes ‘engage a accepter ni la plus basse ni aucune des soumissions. G+8 Canada de marche. Or, il est a plus de LES SOUMISSIONS CACHETEES, visant les entreprises ou services énumérés ci-aprés, adressées le Gestionnaire régional, Politique et administration des marchés de la Région du pacifique. Travaux publics Canada, 601, 1166 rue Alberni, Vancouver, (Colombie-Britannique) V6E 3W5 seront regues jusqu a |‘heure et la date limite déterminée. On peut se procurer les documents de soumission par |'entremise du bureau de distribution des plans, a l'adresse ci-dessus sur versement du dépét exigible. PROJET PR707405- Péches et Océans, Construction de jetées rocheuses, bord de avenue Beacon, Sidney, C.-B. Date limite: le 4 aoit 1988 a 11h00 (11 A.M. PDST) Dépét : 250,00$ ‘Les documents de Scumtesion peuvent 6tre consultés a ‘Amalgamated Construction Ass. de C.-B., Vancouver; les Associations de Victoria et Nanaimo. INSTRUCTIONS Le dép6t afférent aux plans et devis doit étre établi a l'ordre du Receveur général du Canada. Il sera remboursé sur retour des documents en bon état dans le mois qui suivra le jourdel' ouverture des soumissions. ~ Le Ministére ne s'engage a accepter ni la plus basse ni aucune des _soumissions.. a+8 ¢ anada