Assimilation des Franco-colombiens, crise des associations... Le poids du passé Un entretien avec Jean Riou «Le mélange des francopho- nes en Colombie-Britannique crée une certaine mentalité, une vision différente de celle du reste des Canadiens frangais. Il n’y a pas encore de culture Franco-colombienne, mais ily a bien une identité». Successi- vement acteur et observateur du mouvement associatif franco- en Colombie-Britannique Jean Riou a 6té lun des fondateurs du Soleil de Colom- bie. Directeur de la Fédération des Franco-colombiens dans .membre sh Nous ‘avons interrogé sur le phénomeéne, d’assimilation des francophones en Colombie- Britannique. L'indicateur utili- sé pour mesurer le taux d’assimilation -la langue parlée a la maison - est franchement dans le rouge pour les provinces de |’Ouest. Alors qu’au Nou- veau-Brunswick, 94% de ceux dont la langue maternelie est le francais parlent le frangais chez eux, en Colombie-Britannique, actif du Centre Culture! Franco- phone par le passé, il s’attache aujourd’hui a Pidentité de Maillardville. Ses responsa- bilités communautaires sont nombreuses: Jean Riou gére le Foyer Maillard, est vice-prési- dent de la Caisse Populaire du meer francophone de Coquit- am. ll parle calmement des errements du passé et des perspectives d’avenir des fran- cophones, un petit sourire au coin des lévres, le regard sage fixant Pinteriocuteur. == mis en place. Conséquence: i/ y apeu de petits francophones. Ensuite. la province posséde une image anglophone trés forte. Les gens viennent sy installer et se disent quil ny a pas moyen de fonctionner en frangais. Ouencore, ils veulent vivre en anglais, succomber ala pression de_ / assimilation: l'anglais, ¢as‘attrape comme la varicelle!...Et puis, on arrive pas a créer une communauté Jean Riou, contre la pression de l’assimilation. 61% des résidents «francopho- nes» ne parlent pas, ou ne parlent plus, le frangais «a /a maison» (source: Statistique Canada). Acette assimilation galopante des Franco-colombiens, Jean Riou voit plusieurs explica- tions: «Tout d’abord, cela fait peu dé temps qu'un systéme d‘éducation en francais a été unie, avec une image commune, ici... beaucoup de gens viennent en Colombie-Britanni- qué pour faire un stage, pour une expérience. Vancouver est un point de passage vers un meilleur travail. Les gens ne simpliquent pas, ou simpli- quent superficiellement dans les associations» ~ Suite en derniére page’ Radio-Canada VOL. 22, NO. 18 VENDREDI, ter SEPTEMBRE 1989 Pas de licence pour le service d’informations continu en francais OTTAWA(APF): Alors que les anglophones ont accés depuis le ter aoit au service de nouvelles 24 heures «News- world», le Conseil de la radiodiffusion et des télécom- munications canadiennes (CRTC), juge qu’l] n’est pas «dans l’intérét public» d’octroy- er un licence a la Société Radio-Canada pour un service semblable en langue francaise, du moins selon la formule proposée par ses dirigeants. Le Conseil reconnait toutefois le bien-fondé du concept. — Dans une décision rendue publique le 25 aodt dernier, fe président intérimaire du CRTC, Louis (Bud) Sherman, indique que le Conseil n’a pu en venir a la conclusion que le service de télévision de nouvelles continu de langue francaise tel que proposéparlaSRC, aurait offert aux Canadiens une programma- tion de grande qualité, ni qu'il aurait suscité |’intérét des téléspectateurs. M. Sherman ajoute que la Société Radio- Canada n’a pu prouver qu'il existait une demande pour ce service, et qu’elle n’a fourni aucun contrat signé avec les télédistributeurs. Le CRTC critique surtout la programmation proposée pour ce nouveau service. Plus dela moitié du temps d’antenne, dit le Conseil, aurait été consacrée a des reprises intégrales des étudié émissions de nouvelles de lheure du souper préparées pour les auditoires des stations régionales et des stations privées affiliées a la Société Radio-Canada. Toujours selon le Conseil, les émissions originales n’auraient compo- sées que 22 pour 100 de la grille-horaire du nouveau servi- ce, alors qu’il est de plus de 50 pour 100 pour le service de langue anglaise. «Malgré les prétentions de la Société, le nouveau service ne peut étre considéré comme | ‘équivalent francais de Newsworld, a cause des lacunes au chapitre_de la programmation», conclu le CRTC. AlaSociété Radio-Canada, on a |'impression que le CRTC a » cette demande en fonction des lois existantes du marché, et non en fonction dela diffusion d'un service d’intérét national. Les dirigeants sont Suite en derniére page. Alain Peyrefitte en visite a Vancouver: «Le Canada, un véritable laboratoire social» Invité par le gouvernement fédéral a visiter le Canada, M. Alain Peyrefitte était de passage & Vancouver les 22 et 23 aoit demier au terme d’un voyage d’un peu plus de trois semaines a travers tout le pays et ultime étape en terre nord-américaine avant de s’envoler vers la Chine. Par Patrice Audifax Précisons d’emblée que M. Peyrefitte connait bien la partie est du Canada pour y avoir séjourné a divers titres et a maintes reprises depuis plus de 20 ans, mais qu’il s’agissait du premier voyage qu'il effectuait: dans les provinces situées a l'Ouest de l’Ontario. Ainsi M. Peyrefitte a, en quelque sorte, boucléla boucle, retrouvé des provinces qui lui étaient familiéres, le Québec, |’Ontario,le Nouveau-Brunswick et les “Maritimes, et découvert’ les autres, celles qu’il faut aussi connaitre pour avoir une vision d’ensemble assez juste de ce vaste pays. ll s’agissait donc d'un voyage de retrouvailles et de découver- “4 oe Alain Peyrefitte: PGR rere Ss promo m Frangais l’oublient...» :tes, mais aussi et surtout d’un " voyage d'études qui lui apermis d’observer, «de visu» et sur le terrain, deux phénoménes qui, dit-il, «/ui sont particuliérement. chers», en l'occurence de multiculturalisme et le bilin- guisme. M. Peyrefitte, a cet égard, n'a pas manqué de rappeler que dans ces deux domaines le Canada faisait Suite page 9 { 1 | { | -