2 - Le Soleil de Colombie, vendredi 3 aodt 1990 INFORMATION A propos de ... Réflexions sur la gréve de la faim et la menace de suicide comme moyens de coercition Six médecins - certains encore étudiants - d'origine étrangére (Inde, Philippines, Tchecoslo- vaquie, Roumanie et URSS), les uns immigrés, les autres canadiens, viennent de terminer une gréve de la faim de 16 jours, a Vancouver, aprés avoir été expulsés del’église qui les avait accueillis; 16 jours pendant lesquels ils avaient menacé de selaisser périrs’ils n’obtenaient pas du gouvernement de Colombie-Britannique |’admis- sion a l’internat des hépitaux - internat d’un an, obligatoire, pour pouvoir exercer la méde- cine au Canada. Tous avaient réussi a |’examen de |'internat de la Colombie-Britannique. Le gouvernement provincial, n’étant pas disposé a se soumettre a ce genre d'ultima- tum, n’avait accepté de les recevoir que s’ils arrétaient leur gréve de la faim, considérée comme une forme de chantage. Le porte-parole des protesta- taires affirme maintenant que cette gréve sera reprise si leurs revendications ne sont pas satisfaites dans une limite de temps raisonnable! Le mot raisonnable n’a pas été précisé. L’émissaire a ajouté qu'il y ade tout évidence racisme et discrimination dans le choix des candidatures a |'internat. Deux aspects du probléme sont a considérer: tout d’abord la validité de la gréve de la faim aggravée par une menace de suicide, ensuiteles réactions de l’église. La validité de la gréve de la faim et la menace de suicide pour faire aboutir des revendi- cations sont discutables selon lecamp ou l’on se place. Disons seulement que, lorsque Gandhi ° faisait lagréve de la faim, c’était pour l’unité de I’Inde. Sa prise de position transcendait |’indi- vidu. Les moines bouddhistes qui s’immolérent pour protester contre l’intervention des Etats- Unis au Vietnam sont un autre exemple de sacrifice pour une grande cause. Les deux cas présentaient une dimension ontologique qui n’est vraiment pas évidente chez les médecins étrangers. Bien que certains puissent sympathiser avec les protesta- taires, les accusations de racisme et de discrimination ne ‘sont pas nécessairement fon- ‘dées. Il n’'yaméme pas assez de postes pour les candidats de Colombie-Britannique qui doi- vent souvent quitter la province . pour faire leur internat. Nous faisons face a une situation ot il y a déja pléthore de médecins. De plus, une question de langue et de culture intervient quand il s'agit de communiquer avec des collégues et des malades dans une profession confrontéeaune population beaucoup mieux informée qu’auparavant, qui pose des questions et exige des réponses et ne voit plus le médecin comme |'autorité su- préme. Pour la question de I'asile par l’église, il faut dire qu’il est, pour le moins, inattendu, de voir une église accueillir des gens qui menacent de se suicider, vu que cette menace met ladite église dans une position intenable! On ne peut que conjecturer en la matiére, mais est-il possible que I’église ait compté sur ses bons offices pour détourner les protesta- taires d’une aberration qui ne peut 6tre vue par elle que comme la négation méme de son postulat religieux? ll faudrait pouvoir penser que, méme si le Premier ministre de la province a fait pression sur le clergé, |’église, en renvoyant ses Ouailles dans leurs pénates, a recréé la parabole du Bon Samaritain, avec un paradoxe: Elle leur a sauvé la vie en les expulsant! Claudine Letourneur-Kershaw Téléphone (604) 736-5056 Association des parents du programme cadre de francais 1555, ouest 7e avenue; piéce 223 Vancouver, Colombie Britannique, V6J 1S1 vous souhaite une Joyeuse Féte Télécopieur (604) 736-1259 Alliance Francaise L’Alliance Frangaise de Vancouver est heureuse de vous souhaiter une trés Heureuse Féte. 6161 Cambie, Vancouver V5Z 3B2 Tél. 327-0201 Le Soleil de Colombie, ainsi que tous les annonceurs publicitaires, souhaitent un heureux «B.C. Day» a tous les lecteurs. Le journal souhaite également une joyeuse féte nationale a tous ses lecteurs suisses. COURRIER: Les voies de la traduction Monsieur, Jevois par votre article dans le Soleil du 6 juillet que vous vous intéressez & la question de la traduction en Colombie-Britan- nique. Je m’en réjouis fort car c'est aussi a quoi je m’intéresse moi-méme depuis plus de vingt ans, ainsi que d’autres, au point d’avoir participé a la fondation de l'association locale qui regroupe tous les traducteurs professionnels delaprovince (la $.7.|-Bi G3): Je crains par contre que votre article, bien que placé sous la rubrique «information», informe trés peu sur ce qui devrait faire l’essentiel de l’article — et sur quoi il ne faut jamais cesser d’insister pour guérir le mal en question — 4a savoir, la qualification professionnelle des traducteurs(trices). Vous «plantez» en effet les deux sujettes au beau milieu d’un texte qui fait le silence parfait sur ce point pour insister uniquement sur |’esprit d’entre- prise de nos «femmes di’affai- res», vous révélant par la, au passage, la victime de ce que j‘appellerai, pour faire image, «le virus tulipant» qui sévit dans la province. Les lecteurs sérieux et qui se désolent de |’état du francais — et pas seulement sur les 6tiquettes de boites de conser- ve, mais dans les journaux (et pas seulement dans le courrier des lecteurs), les panneaux a l'intention du public, les textes administratifs, voire les com- munications _d’universitaires, etc -- auraient aimé savoir, non pas tant |’age des traductrices en question, ni leur bel esprit d’«entreprise», mais si elles sont qualifiées pour pratiquer la traduction. On ne nait pas traducteur, et pas davantage traductrice (a quoi Simone de _ Beauvoir souscrirait sans peine!). On ne s'improvise pas _ traducteur (trice), on le devierit, fort simplement, en donnant la preuve qu'on est capable de l’étre. C’est-a-dire en passant avec succés les épreuves des examens officiels canadiens (STIBC-CTIC),américains (ATA) ou internationaux (ATA-FIT) qui Sanctionnent la compétence minimale des candidats(es) a cette exigeante profession. Examens auxquels on se prépare au besoin en suivant des cours universitaires. Voila, me semble-t-il, des éléments essentiels a tout article tou- chant a la traduction et aux traducteurs dans la province et ailleurs. A vous lire, on voit bien qu'il s'agit de tout autre chose: ce journalisme au coup par coup, hélas trop fréquent dans la presse locale, ala fois partiel et partial (voir le titre) revient a faire une publicité gratuite et, ce qui est plus inquiétant, peut- tre trompeuse et immeéritée, a une «entreprise» qui semble n'avoir pour mérite que de -vouloir «entreprendre». A ce compte-la, la langue francaise est bien-mal prise, oe De grace, rassurez-vous et, ‘vous appliquant résolument a ce grave sujet, faites-nous un article solide qui dépasse le particulier et le personnel pour soulever les vrais problémes: le grand malheur de la langue francaise dans ce pays, les heurs et malheurs de la traduction en francais en Colombie-Britannique, les di- vers efforts de certains pour soulager ces maux. Bref un article qui invite a la réflexion et qui lance un débat, et non point seulement qui appelle a des bravos. Claude Bouygues Professeur de francais We Sols Le 8 journal en eae | ¢., de la-Colombie-Britannique. Président-Directeur: Jacques Baillaut Journaliste responsable de l'APF: Yves Lusignan Photocomposition: Suzanne Bélanger Coordonnateur administratif: Jacques Tang Journaliste-Coopérant: Francois Limoge “Publié par le Solelt de Colombie Ltée 980 Main, Vancouver, V6A 2W3 683-6487 Fax: 683-9686 Aborinement 1 an: Canada, 20$ - Etranger, 25$. Numéro denregistrement : 0046 Courrier de 2éme classe Les lettres adressées au Soletl de Colombie signées par leur(s) auteur(s). La rédaction raccourcir le texte s'il est trop long. Les | numéro de téléphone et d'une adresse afin d ‘nos correspondants. Toutefois, ala deman pourront ne pas étre publiés. . ettres doivent étre accompagnées d'un! € pouvoir, au besoin, communiquer avec: de, les adresses et numéros de téléphone., par ses lecteurs doivent étre lisiblement: se réserve le droit de Corriger ou de