VOL. 5 No. 32 VENDREDI 19 FEVRIER 1982 Les Beaux Dimanches Casino voleur le 21, 20h30 Comment préparer ses «vieux jours» ll est peu de gens qui échappent aux problémes soulevés par le temps de la retraite ou de leur mise au ran- cart parce qu’ils sont trop agés. Et les solutions envisagées different évidemment selon le pays, la classe sociale, les moeurs et la mentalité des peuples. C'est justement une situation de. . _ ce genre que |’écrivain André Ricard traite avec humour et finesse dans une dramatique intitulée Casino voleur, qui sera diffusée dans le cadre des Beaux Dimanches le 21 février a 20h30. En plus d’étudier le comportement typique de trois personnages de chez nous, |‘auteur, avec une impitoyable lucidité et une virulence inimitable, peint certaines de nos tares les plus spécifiques: nos moeurs politiques d’antan que certains, avec nostalgie, voudraient voir continuer... La piéce Quelque part au Québec, sur les bords d’‘une toute nouvelle auto- route, Aurélienne, Fleurimond et Gaudiose, tout en révant chacun a sa facon d’une destinée différente pour ses «vieux jours», ne cessent de se disputer et de ressasser des souve- nirs lointains. lls se remémorent cette époque paradisiaque alors que leur travail ne consistait en rien d’au- tre qu’a distribuer les faveurs de \Etat. * Aujourd‘hui, Aurélienne s‘acharne avec des «bébelles» a transformer leur «petit garage» et ses dépendan- ces en terrain public de camping. . Pour sa part, Fleurimont, son mari, habitué aux «ratourages» politiques, compte plutét sur une expropriation de ses «propriétés». Quant a leur ami de toujours, Gaudiose, il attend sim- plement, avec sagesse, prétend-il, une retraite douce et paisible, sans probléme. . Et chacun, dans un langage a la fois astucieux et naif, agressif ou flatteur, s‘essaie a se montrer plus rusé Ou plus intelligent que |’autre. Gaudiose ne cesse de se moquer: du supposé sens des affaires de ses amis qui «se croient assis sur une mine d’or». Par ailleurs, le couple raille continuellement celui qu’ils accusent de manquer d’ambition et d’enveraqure. Habitués a compter sur toutes sor- tes d’astuces et de combines, Auré- lienne et Fleurimont font feu de tout bois. lls s‘essaient méme a circonve- nir leur ami et tachent de le convain- cre d’«investir sa pension» et son Victoria: Bet 8 Chilliwack: 14 Kelownus 21 Kamloops: 50 Prince George: 4 Programme de la télévision francaise de Es 5 3 Radio-Canada Paul Hébert, Denise Dubois et Jean Guy assurance dans leur entreprise... lls continueront ainsi a se prendre, avec une candeur confondante, pour ce qu’ils ne sont pas, a s‘abu- ser, a se débattre jusqu’a ce qu‘un fonctionnaire demande a rencontrer Gaudiose... Les cartes seront alors distribuées autrement; joueurs seront toujours les mémes... La réalisation Cette dramatique d‘André Ricard est ainsi construite qu'elle nous tient en haleine du début a la fin. lly ala un suspense psychologique et un imprévu des situations qui maintient notre curiosité sans cesse en éveil. A cet effet, le réalisateur Jean-Pierre Ratté a tout mis en Oeuvre pour ren- dre le tout a la fois vivant et drdle avec une finesse et une sUreté de main exemplaire. C’est a la fois le compte rendu exact et authentique d’une tranche de vie et la mise en mais les valeur des dimensions psychologi- ques et philosophiques de l’oeuvre. Jean-Pierre Ratté et André Ricard, il faut le dire, ont été servis par trois excellents comédiens qui sont criants de vérité et qui incarnent d’étonnante fagon aussi, bien des symboles que des protagonistes de chair et de sang trés personnalisés. Casino voleur, une dramatique haute en couleur et d’une drdlerie qui, sous couvert de caricature, met bien a vif certaines plaies encore mal cicatrisées de nos moeurs québécoi- ses. Au générique Fleurimond: Paul Hébert Aurélienne: Denise Dubois Gaudiose: Jean Guy Jane: Marie-Christine Perreault Cheryl: Marie Dumais Le fonctionnaire: Louis-Georges Girard La /ogeuse: Jeanne B. Quintal Dialogues: André Ricard Adaptation: Paul Hébert Musique originale: Gilles Ouellet Décors: Jean Langlois Costumes: Yvan Gaudin Maquillage: Denise P. Voyer, Deliska Guérin, Norma Ongaro . Habilleuse: Jeannine Gingras Coiffure: André Perron Accessoiriste: Jean-Luc Bégin Chef machiniste: Jean Charron Eclairage: Yves La Rue Prise de son: Richard Théberge Assistante 2 la réalisation: Lise Thibaudeau Directeur technique: Claude Vézina Réalisation 2 Québec: Jean-Pierre Ratté . Perchistes: Jean-Louis Méthot, Bernard Genest Montage électronique. Benoit Demontigny, Yvan Lafontaine, André Claisse, Raymond Larouche Contréle de I'image: Denis Harbour Caméramans: Alain Cété, Roger B. Gagnon, Réjean Savard Assistant a la production: Bernard Ouimet Terrace: 11 CASINO © Casino: Un grand spectacle réali- sé au Casino de Genéve par la Télévi- sion suisse. Ce grand show qui réu- nira plusieurs vedettes nous sera présenté dans le cadre des Beaux Dimanches, !e 21 février 8 19h30. René Simard sera t'un des invités a ce spectacle dont Jean-Pierre Cassel sera le présentateur. Nous retrouve- rons aussi Sacha Distel, Vivian Reed, Plastic Bertrand, Rose-Marie et le groupe les Etoiles. Le grand orches- tre sera dirigé par Yvan Julien, et nous verrons aussi les ballets de Larry Vickers. Les Beaux Dimanches Direction an 2000 le 21, 22h00 Un reportage-synthése qui nous transporte en I’an 2000 Ce spectaculaire reportage nous sera présenté dans le cadre des Beaux Dimanches, le 21 février a 22 heures. , ll y a bon nombre d‘années que l'on s’intéresse a I'an 2000 et que des spécialistes de toutes sortes y vont de leurs prédictions. L’excellent documentaire, produit par Jack Zolov, que nous verrons aux Beaux Dimanches nous fournira l’occasion de nous faire une idée de ce qui nous attend dans un avenir trés rappro- ché. Il faut souligner la qualité excep- tionnelle des images comme celle du texte clair et précis sans étre aride, de ce film au contenu pourtant dense. Vaste apergu des recherches les plus avancées, Direction an 2000:nous révéle des faits qui nous aident a mieux cerner le monde vers lequel nous nous dirigeons, en nous faisant aussi prendre conscience de ngs responsabilités et des choix que > nous serons amenés a faire. Le réve devenu réalité Ce qui devient aujourd'hui possi- ble, et qui hier encore faisait partie de la science-fiction est devenu réa- lité. Déja |'age industriel est passé et nous entrons d e lui de I’informa- tique. Aprés s' 6 peoilss a l'ex- cés, l'homme poufra-t-il, comme on nous le prédit, revénirivers un savoir universel comme celui de la,Renais- sance? Nous ne faisons que com- mencer a mesurer |‘importance de l‘ordinateur dans nos vies et on ne soupconne peut-étre pas celle qu’il aura bientét dans notre quotidien. Car il y a quelques années, il était impossible de penser que nous serions un jour capables de rendre l’oule a des sourds et de fabriquer un appareil qui joue le réle du coeur Nous serions-nous aussi douté que. de jeunes enfants pourraient appren- dre les mathématiques et les langues a|'age ou ils ne font que commencer a aller a |’école? Pour la premiére fois de son histoire, I'‘homme peut faire exécuter par des robots des taches monotones et répétitives. On nous dit également dans ce film que bien- t6t, le travail n’existera qu’en fonc- tion de l'homme et de ses besoins et _ non l'inverse. Bref, si on ne tient compte que de ces découvertes, on peut croire aue le paradis est pour demain et que le développement technologique mene a I'épanouissement personnel. Mais tout nest pas si simple. Ce documentaire pourrait a la limite nous amener a réver d’une maniére démesurée, s'il relevé des dangers qui nous mena- cent. Et c’est d’ailleurs |’une des lignes de force du film que de nous présenter les possibilités alléchantes d‘un avenir possible, tout en nous avertissant des menaces qui planent sur nous. Car s’il existe un an 2000 a travers les lunettes d‘un optimiste, il en existe un autre que plusieurs ne veulent pas voir et qui n’en est pas moins vrai. On sait par exemple que 50% des espéces végétales et ani- males auront disparu de notre pla- nete en |l’'an 2000; qu’on compte par milliards les gens qui mourront de faim. Et que penser devant ces chiffres qui nous disent que 50% des savahts* fravaillent a \’heure actuelle pour la guerre... Avec six milliards d’individus, la moitié d’en- tre eux vivra dans des villes. Mais © comment aurons-nous alors résolu le probleme de la pollution et n‘avait . qu‘aurons-nous fait des déchets nucléaires? ll serait inutile de tenter de résu- mer un documentaire aussi frappant et qui illustre si bien chacune de ces idées. |] faut le voir et y réfléchir car méme lorsque l'on croit |'avoir oublié, il nous en reste encore quel- que chose. Sans doute remet-il en question toute notre maniére de vivre, de faire et de penser. Car si nous comprenons bien ce qu'on nous y montre et ce qu’on nous y explique, nous serons bient6t ame- nés a agir différemment et a conce- voir notre vie d’une autre maniére. “Comment communiquerons-nous avec les autres le jour ow nous paie- rons nos comptes, irons a notre ban- que, commanderons nos vétements et un tas d’autres choses a I’aide de notre ordinateur maison, sans avoir a nous déplacer? L'homme a déja amorcé certains changements et on peut sans doute dire que sa mentalité est moins matérialiste, comme on le souligne dans le film. ll n‘en demeure pas moins que les problemes qui se posent sont gigantesques et qu’ils ont la dimension de |’espoir que la technologie nous permet d’avoir. Car encore aujourd’hui, 40 000 enfants sont chaque jour victimes de la famine. Et en vingt ans, nous serons passés de quatre a six mil- liards d'habitants. Pour compliquer les choses, on pourrait ajouter que 75% de. nos ‘matiéres premiéres viendront du Tiers monde. Bien sir, on ne peut que souligner |'importance de la poli- tique et des décisions qui seront pri- ses par |'ensemble de la population. Ce n’est pas un hasard si ce n’est que vers la fin qu‘intervient le mot politique. Il pése alors beaucoup plus lourd que si on avait mentionné son rdle a. un autre moment du film: Les télévisions nous offrent sou- vent des documentaires et des reportages Sur les derniéres trouvail- les technologiques, mais on nous présente peu de synthése, peu de documents qui se prétent a la réflexion, tout en nous donnant une information juste. C’est l'un des grands meérites de ce film que de nous offrir un coup d’oeil général sur la situation & travers le globe. Car, nous voyons a |l’oeuvre autant les Japonais que les Allemands, les Frangais ou les Américains. C’est une émission a voir et a revoir, une émission qui ne peut pas ne pas nous atteindre et nous rejoindre en suscitant en nous autant de déses- poir et d’angoisse que d’espoir et de -volonté de lutte. GENIES EN HERBE DIMANCHE 21 FEVRIER & 18h30 Animateur: Pierre Claveau