4 Le Soleil de Colombie, vendredi 16 novembre 1979 Economie axée sur |‘homme: la coopération par Roméo PAQUETTE, Conseil de la Coopération de la Colombie britannique Depuis quelques années, la formule des coopératives d’alimentation s'est propa- gée de facon intéressante dans plusieurs milieux ur- bains. Le phénoméne dont nous parlons est un peu différent des initiatives pri- ses, A cet égard, depuis une quarantaine d’années. Il s’agit d’une forme de contestation assez etroite- ment liée a celles qui se sont manifestées au cours des années 60. [SUITE] Le lendemain, Jo se mit, comme il avait promis de le faire, au lavage complet de notre poudre. Nous étions curieux de le voir opérer, et aussi un peu inquiets, car il nous semblait qu’a ce stade, pas mal de poudre jaune devrait étre entrainée. Mais quelle surprise pres- que émerveillée, en le vo- yant manier la pan, la sien- ne, plus grande et moins profonde que les nétres. Il en avait d’ailleurs plusieurs, de forme et de tailles diffé- rentes, suivant la consistan- ce de la poudre et sa teneur en légers graviers. Ses mouvements étaient d'une telle douceur que, ses bras restant immobiles, seuls les poignets impri- maient a l'assiette un mou- vement de rotation qui fai- sait s’étaler la poudre jus- que sur les bords. Et peu a peu s’évacuait le sable sans valeur, et apparaissait au centre, comme un petit soleil, la poudre nette et légérement dorée. Quand il eut terminé et que la poudre fut séchée au soleil aprés de fréquents brassages, la pesée indiqua sur la balance de Jo dont le fléau était fait dans un os d’orignal finement travaillé, dans les 22 onces prétes a passer sur le comptoir du changeur. Crétait donc 1a au prix du jour un rapport net trés inté- ressant, toutes dépenses et frais divers déduits (provi- sions, avoine, location des poneys, voyage...). : Il y avait donc la de quoi nous satisfaire, puisque no- tre petite expédition avait été pour nous. une source d’agrément et d’enrichisse- ment moral. Nous pouvions donc re- prendre le cours des affai- res sérieuses, avec un petit peers papel, pendent Les coopératives d‘alimentation ARTICLE NO.17 Il existe une chaine de magasins Co-op en Colombie Britannique que l'on retrou- ve surtout dans les milieux ruraux. Ils sont, pour la plu- part, affiliés aux B.C. Fede- rated Co-ops. Ils continuent tant bien que mal a exister, malgré la forte concurrence que leur font les chaines Safeway, Super-Valu, Shop Easy et d’autres de moindre importance. Toutefois, ils sont 4 peu prés absents des plus gran- des villes: Vancouyer et Victoria et leurs banlieues. Toutefois, depuis une di- zaine d’années, une nouvelle génération de coopérateurs est apparue. C'est celle des mouvements qui contesteat la société de consommation - et des grands monopoles. s’ajouter, pour moi, le gain sur mes prochains travaux de routes d’Athabasca. Le vieux Jo souriait, de son sourire amusé et peut- étre un peu méprisant, de- vant nos mines extasiées, contemplant cette poudre magique. Et dans cette der- niére soirée, en bavardant comme d’habitude, pendant que la lune faisait sa lente ascension a l’horizon noc- turne, il ne pouvait s'empé- cher de nous parler des ancé- tres qui parcouraient, dans les ans révolus et déja si lointains, leurs territoires de chasse jusqu’aux Montagnes Rocheuses. Ils savaient ot gitait le « métal jaune », et de pére en fils se trans- mettaient le message, en gardant jalousement le secret devant les hommes blancs pour éviter l’enva- hissement de leurs territoi- res par leurs bandes assoif- fées de profit. Malheureusement le pro- grés — ou ce qu'il est conve- nu de nommer ainsi — avait peu a peu et inexorable- ment, poussé sa route vers l'ouest. Les rails du C.P.R., du C.N.R. ou G.T.P., avaient suivi les découvreurs et les arpenteurs, trainant avec eux leurs chantiers et leur hétéroclite populace, les traiteurs et leurs combines, les colons créant des em- bryons de villages qui deve- naient bien vite, avec la spé- culation, des villes prospé- res. Les Rocheuses elles-mé- mes, pourtant fiéres monta- gnes, avaient subi le viol de la dynamite, et n’avaient pu arréter le colosse en marche. Et c’est ainsi que la tribu du vieux Jo, branche de la grande tribu des Crees, avaient dQ subir le choc de la ‘colonisation, pour disparai- te pey, a pews comme pales. ee ae ere be re Ee ee Ce qu'il y a de commun chez eux c’est qu’ils ont découvertt la formule coopé- rative — pourtant déja la, bien rodée —, tout simple- ment parce quiils_ cher- chaient le retour vers la société a taille d’homme. La formule coopérative est apparue, a leurs yeux, comme possédant toutes les qualités requises pour une pratique réelle de la démo- cratie sociale. Ainsi sont nés des clubs coopératifs. Les uns cher- chant a se rendre indépen- dants du pouvoir des gran- des chaines; d’autres pour éliminer les intermédiaires entre le producteur et le consommateur; d’autres, en- core, pour accéder a des sources d’aliments plus natu- rels, moins truffés de préser- vatifs et d’additifs, la plu- part sans valeur nutritive et souvent dangereux 4 la lon- gue pour la santé. foréts sous l’incendie, ou se retirer dans une réserve, en acceptant l’Indian Act du Gouvernement. A écouter le vieux Jo, on se rendait bien compte que, s'il l'avait voulu, il aurait pu retrouver pour lui-méme, la vieille piste de l’or de son peuple. -Son collier de. grif- fes de grizzly et de belles pépites prouvaient que, en quelque lieu caché, il avait da visiter le trésor des ancé- tres. Mais sa vie était faite de la pleine nature dans laquelle il retrouvait et revivait toute histoire de son peuple, et le parfum subtil de la liberté. Aux lumiéres artificielles et violentes de la ville et aux mille bruits de ses rues, il Plusieurs de ces coopéra- tives ont été fondées par des gens de bonne volonté, mais souffrant de la naiveté des “purs”. Dans la plupart des cas, ces initiatives n’ont pas eu de lendemain, tout sim- plement parce qu’elles ne s’appuyaient que sur des missionnaires qui assu- maient tout le fardeau, alors que les autres en profi- taient. Autrement dit, il y manquait la maturité néces- saire. Depuis quelques années, toutefois, quelques-unes de ces expériences se sont ro- dées et se sont assuré une viabilité. Il y en a un exem- ple frappant: celui de la Hub- Co-op de Nanaimo qui re- groupe 7.000 membres. A Vancouver, plusieurs petites coopératives d’ali- mentation existent et fonc- tionnent de facon extraordi- nairement démocratique. C’est-a-dire que la formule préférait la dowce splendeur des nuits étoilées et la paix des grands bois, dans le fris- selis des feuillages et le bavardage incessant des. eaux. Fidéle 4 la parole du clan, il n’avait jamais aecepté de servir de guide a des pros- pecteurs d’or ou autres mi- néraux. ‘ Nous avions fixé au lende- main notre départ pour Edmonton, jour que nous avait indiqué le. chef du poste du mile 176 pour le passage d’un train de freight qui devait déposer sur la lgine en construction, quel- ques miles plus loin, du matériel et de la « grub » pour le camp de téte. (A suivre) IL CAPPUCCINO RISTORANTE ITALIANISSIMO! 774 rue Denman, Vancouver Bienvenus a déguster la vraie cuisine italienne! 669-0545 sy ED Conseil de la Goopération de la Colombie Britannique COURS DE COOPERATION Le Conseil de la Coopération de la Colombie Britannique offre trois sessions de fin de semaine aux personnes intéressées la formule coopérative. La premiére de ces sessions se tiendre du vendredi soir, 16 novembre, au dimanche, 18 novembre, a I'Hétel Doric-Howe, Vancouver. Cette premiére session portera sur l'histoire du coopéra- tisme et sur l'information coopérative en général. Ceux qui sont intéressés a s'inscrire peuvent téléphoner aux C.C.C.B., 525-3336. Coordonnateur: Roméo Paquette. Par écrit: C.P. 1130, Maillardville, V3J 624. Le Conseil de la Coopération de la Colombie Britannique. coopérative y est respectée a la lettre. Les Francophones - Chez les francophones, quelques initiatives ont été lancées vers la méme épo- que. Pour la raison citée plus haut, elles n’ont pas eu de lendemain. Toutefois, il y a raison d’espérer qu'une nouvelle initiative, présentement en cours, aboutira au succés. La raison de cet espoir réside dans le fait quelle est main- tenant en gestation depuis environ un an, que des en- quétes sérieuses ont, été entreprises, et que person- ne, parmi les initiateurs, ne veut inventer la roue. Il s’agit d’une coopéra- tive prospective dans le quartier St-Sacrement. Dé- ja, trois réunions ont eu lieu et chacun des participants sest sensibilisé aux condi- tions 4 remplir pour qu'une Naguére un nouveau bébé était considéré comme une addition. Maintenant il cor- respond a une déduction. La seule fois — ou pres- que — ou il est plus amu- sant de perdre que de ga- gner, c’est quand on lutte contre la tentation. coopérative d’alimentation fonctionne. Ces réunions ont eu lieu le 27 septembre, le 4 et le 18 octobre, dans le jubé de l'église St-Sacrement. Des animateurs d’expérience ont exposé les diverses possi- bilités, et les participants ont opté pour une formule a leur taille, c’est-a-dire, une ‘sorte de club d’alimentation, formé d’une vingtaine de familles, au début, qui se regrouperont pour préparer leurs commandes, dont la © majeure partie sera achemi- née vers une coopérative en gros, la Fed-Up Co-op Who- lesalers, 4 laquelle ils s’affi- lieront. Le propre d’une coopé- rative de ce genre consiste a éliminer les intermédiaires, les frais de réclame, de ma- nutention, etc. Les membres contribueront donc de leurs personnes de facon active. Ils devront donner de leur temps, se déplacer, en un mot, ils formeront une com- munauté. Et c’est 1a l'objet principal d’une coopérative. Cette coopérative fonc- tionnera en frangais. (a suivre) On ne saurait asseoir sa réputation sur ce qu’on a Vintention de faire. — Henry Ford. Centre Culturel | ~ Colombien 795, 1}6eme Avenue Ouest, Vancouver Tél. 874-9105 Pour adultes: — romans — livres de cuisine — livres d'art Pour enfants: — livres — jeux éducatifs — dictionnaires pour enfants Croque-Bouquins — collections de livres québécois — revues hebdomadaires et mensuelles — revues hebdomadaires et mensuelles, etc. Bibliotheque. _ pour adultes et enfants Vous pouvez emprunter des livres francais: auteurs canadiens-francais (Félix Leclerc, Gabrielle Koy, A. Maillet) auteurs francais (Camus, Bernanos) (Le petit Prince, Tintin,) Lucky Luke, etc...) Café-croissants qu'on sert “Le déjeuner des paresseux’ LE DIMANCHE, DE 10h A MIDI Café en musique Littérature d gogo “Jazette” dominicale Anna sera présente pour lire votre avenir dans le marc & cake et les lignes de la main. x VERRRR © | i | j | j q een RESET