Par Keith SPICER Courtoisie du Vancouver Sun Vancouver - Vous y étes? Regardez & 3,300 km 4 l'Ouest d’Ottawa, 4 Vancou- ver plus exactement. Cette semaine, dans la capitale, vous avez vu Pierre Trudeau essayer de reconquérir le Canada en éclipsant Sterling Lyon, René Lévesque et huit autres premiers ministres provinciaux. ‘Ce week-end, au pied des Rocheuses, vous assisterez peut-étre a la victoire d’Ed Broadbent sur un nombre bien plus grand de Canadiens puisqu'il parta- gera une scéne a relief mondial avec Willy Brandt, Olof Palme et les dirigeants de presque 50 autres pays. Au yeux de la plupart des Canadiens, le Congrés de l'Internationale socialiste Vancouver peut passer pour une manifestation assez exo- tique de folklore politique, un genre d’assemblée plus 4 sa place & Blackpool, Stock- holm ou Hambourg qu’en Amérique du Nord, ce fief du capitalisme. Mais c’est la premiére fois que le congrés de 1'Interna- tionale socialiste se tient hors d’Europe et pour cette raison, précisément, l’événe- ment est de taille pour le socialisme démocratique mondial, le Nouveau Parti Démocratique et le chef NPD Ed Broadbent. Les Canadiens que tout cela fait bailler ou sourire feraient bien de réfléchir 4 l’ampleur de la rencontre. Plus de 400 journalistes. . seront aux trousses des 300 ou 400 délégués et observa- teurs envoyés par la plupart des pays non-communistes. Les partis attendus mobili- sent 15 millions de membres et 80 millions d’électeurs dans le monde entier; 15 de ces partis sont actuellement au pouvoir - ouils y parti- cipent, en coalition - dans leur pays. Parmi les participants, on compte I'ancien chancelier allemand Brandt, 1’ex-pre- mier ministre suédois Pal- me, le président du Sénégal, Léopold Senghor, le premier ministre finlandais Kalevi Sorsa et son collégue jamai- cain Michael Manley, deux autres anciens premiers mi- nistres (le Portugais Mario Soares et le Hollandais Joop den Uyl), et une ribambelle de leaders de partis (dont le chef socialiste francais Fran- cois Mitterrand). Derriére les délégués de Vancouver, on trouve une organisation qui remonte a 1864, date a laquelle ses péres ~ fondateurs, inspirés par Karl Marx, se réunirent pour la premiére fois. L’In- ternationale fut reconstituée en 1951; aujourd’hui elle combat toujours “toutes les formes d’exploitation” mais rejette avec véhémence le totalitarisme a la soviétique ou a la chinoise. La décla- ration de Francfort de 1951 affirme que “le communisme se réclame a tort de la tradition socialiste (...) Alors que les socialistes recher- chent liberté et justice (...) les communistes veulent ai- guiser ... les divisions de classe pour établir la dic- tature d’un parti unique”. -M. Broadbent déclare que si le congrés se tient au Canada, c’est que Willy Brandt, le président de 1’In- ternationale, souhaite faire sortir le mouvement de “sa perspective européenne” et renforcer ses liens avec “les partis socialistes démocrati- ques naissants” des autres pays, particuliérement ceux des régions en voie de déve- loppement. : Le calendrier s’étale sur trois jours; on y compte encore une majorité d’ora- teurs européens. Mais ses préoccupations universelles touchent le Tiers-Monde africain, asiatique et latino- américain a chaque tour- nant: “l'économie mondiale” (particuliégrement les rap- ports Nord-Sud), “la situa- tion en Amérique latine et aux Caraibes”; “les entrepri- ses multinationales”, “l’ Afri- que australe”, “la situation dans les régions du Pacifi- que asiatique”, “le désarme- ment” et “les droits de !'Homme” (ce dernier débat sera ouvert par l’ancien diri- geant NPD David Lewis). Des personnalités du NPD - M. Lewis, le premier ministre de la Saskatchewan Allan Blakeney et l’ancien premier ministre de Colom- bie-Britannique Dave Bar- rett - sont trés en vue au congrés, ce qui souligne la valeur politique du rassem- blement de Vancouver pour les socialistes canadiens, et Vhonneur qui leur est fait. Le congrés de Vancouver montre aux électeurs cana- diens que le NPD a sa place dans un mouvement mondial éminemment __ respectable. Aprés avoir passé pour un simple instrument du mé- contentement des Prairies, puis plus récemment, des grands syndicats, le NPD devrait assumer un peu la patine d’une tradition philo- sophique universelle et bien établie. ; Le congrés comptera de nombreuses _ personnalités de résonance mondiale ayant Vexpérience du pouvoir, ce qui renforcera |’impression que le NPD fait partie des poids-lourds politiques. Van- couver ne sera pas un ras- semblement de doctrinaires fantaisistes. On y trouvera autant d’hommes d’action que de penseurs, des hom- mes et des femmes dont les états de service au gouver- nement donnent a penser qu’aprés tout il n’y a aucune raison que le NPD reste éternellemennnt le buffet idéologique des libéraux et Ed Broadbent dans les ligues majeures des conservateurs, un point c'est tout. La nature dees réalisa- tions socialistes, du moins en Scandinavie et en Allema- gne, pourrait également améliorer l'image du NPD lors des élections du prin- temps prochain. “Ce sont des partis du développe- ment économique”, dit M. Broadbent, avouant seule- ment un léger parti-pris. Leurs chefs sont des straté- ges industriels - tout comme M. Broadbent est en train d’essayer de le devenir - et non les concierges d’un Etat- Providence. Tous ces facteurs pour- raient rendre plus séduisan- te la perspective du NPD, “troisieme option” de la poli- tique réactionnaire des con- servateurs et l’opportunis- me des libéraux; comme augure d’une combinaison plus sensée, plus juste et méme plus efficace des inté- © réts travailleurs-patrons, La conférence s’attache a définir un nouveau style de relations industrielles; on voit tout le bénéfice poten- tiel que M. Broadbent peut en tirer pour son role de dirigeant national. M. Broad- bent - un homme 4 princi- pes, et l’un des chefs poli- tiques les plus intelligents et les plus courageux du pays - ala semaine derniére joué en coulisse un réle diploma- tique non négligeable dans l'apaisement du conflit. pos- tal. Lé congrés arrive “au moment idéal’’, avoue M. Broadbent avec une joyeuse modestie. Voyez un peu ce crescendo de victoires au cours des trois derniéres semaines: gains aux élec- tions partielles de Terre- Neuve (une percée dans la région atlantique) et 4 To- ronto, le barométre de l’hu- meur nationale; seconde pla- ce aux élections partielles en Colombie-Britannique, autre indicateur sensible; enfin re- couronnement triomphal des NPD d’Allan Blakeney en Saskatchewan. M. Broad- 751 rue Denning Vancouver. C.B. Tél: 687-1418 bent précise qu’accueillir les fréres étrangers a Vancou- ver c’est “le dessert et le pousse-café réunis”. M. Broadbent, l’un des 14 vice-présidents de |’Interna- tionale et son héte cette fin de semaine, sortira forcé- - ment grandi chez nous de son copinage avec Willy Brandt et compagnie. Quel- ques journalistes canadiens ont tendance a expédier le chef NPD, un simple “eriard” _(I’étiquette-boulet de M. Broadbent), un rous- péteur, le Cassandre de Sta- tistique-Canada selon eux; peut-étre verront-ils Ed d'un autre oeil dans la course ‘électorale s'il prouve vrai- ment qu’il peut mettre le développement économique avant l’aum6ne. Mais le public canadien, lui, le regardera-t-il 4 nou- veau? Vancouver attirera des observateurs et des “sroupies” d’une eau beau- coup moins rassurante que Brandt et Palme: les simples noms des divers “fronts de libération” et “authentiques partis révolutionnaires” pourraient suffire a faire tort aux néo-démocrates en les rendant victimes de leurs fréres-épouvantail. Si a Vancouver M. Broad- bent peut éviter d’étre écla- boussé par l’inévitable rhé- torique anti-capitaliste et anti-yankee, s'il peut se gar- der d’étre associé de trop - prés aux apOotres du prin- cipe “Ie gouvernement, c’est - Dieu le Pére” qui est si mal vu au Canada aujourd’hui, il pourra faire un bon grand surfing sur les vagues de la cdte ouest. Qui sait? Il commencera peut-étre 4 prendre l’allure du gars qu’on ne déteste- rait pas voir tenir |’équili- bre du pouvoir au Parle- ment: le genre de type vers qui on pourrait se tourner, sinon pour ses idées, du moins pour ses qualités, quand on trouve que Tru- deau est “tannant” mais que Clark est “quétaine”. ye leiele x ANSAn~ fr pA) 9 i Ouvert 7 jours par semaine de sag 4 14h30 de 18hO0: a 23h00 Dimanche de 17h00 a 22h00 Mi fil at, LRT DEFENSE DE LA T.V. Nous parlons tous le méme francais, mais presque tous avec des accents et des intonations différentes. C’est ce qui fait le charme et la beauté de notre langue. Cela nous permet aussi de reconnaitre la nationalité ou le terroir de notre interlocuteur. Ainsi quand j’entends prononcer C’matin 4 la télévision, je ne vois 1a aucun snobisme, mais un adoucissement, un léger accent de la région parisienne. Nous ne. pouvons pas prononcer CHE Matin, quant a S’matin, cela est une vue de esprit comme disait le professeur Philippe. Vouloir faire parler avec similitude un Lillois ou un Marseillais, un Belge ou un Canadien Francais est impensable. Chaque syllabe que nous pronongons entraine avec elle un peu de notre 4me, de notre province, de notre généalogie méme. Seules les langues mortes sont uniformes parce que mortes. La seule chose importante ici au Canada (ailleurs aussi) est de ne pas mélanger les mots et la syntaxe anglaise 4 notre langue. Ceci est difficile, nous le savons tous. Etre francophone, ce n’est pas citer Hugo ou Apollinaire, mais parler frangais le plus souvent et le mieux possible. Et que celui qui n’a jamais commis de faute de prononciation nous jette le premier dictionnaire 4 la téte. HISTOIRES DROLES Vous connaissez tous cette blague méridionale, qui ne fait rire que les gens qui ne savent pas ce qu’est le midi: Celui qui ne passait jamais au soleil de peur de trainer son ombre. Mais il est une histoire bien plus triste et qui fait rire tous ; les anglophones: CELUI QUI NE PASSAIT JAMAIS AU SOLEIL DE PEUR DE PAYER SON ABONNEMENT _ DE LA PRIMAUTE Si nous partons du principe que ce qui a le plus de valeur pour la francophonie se refléte le plus a la télévision il faut déduire que l'on peut juger de l'importance d'un événement par les changements qu'il occasionne dans les programmes. Devinez donc quelle a été la chose la plus vitale pour la francophonie il y a quelque temps: LES SERIES MONDIA- LES DE BASEBALL. — OFFRE D’EMPLOI Les Guides Catholiques du Canada [secteur Paaaicie “recherchent un agent de développement FONCTION: Sous la responsabilité de la commis- saire nationale adjointe, mettre sur pied et diriger un programme d’expansion et de développement du mouvement guide. Organiser par le secrétariat, travailler avec des bénévoles au niveau de |’anima- tion et de l’organisation des équipes diocésaines. QUALIFICATIONS: Expérience dans |'animation, connaissance du guidisme ou de tout autre mouvement analogue. : QUALITES PERSONNELLES: Maturité, initiative, leadership, motivation. SALAIRE: Selon l’expérience et See ENTREE EN FONCTION: Immédiatement. LIEU DE TRAVAIL: Colombie-Britannique. A MI-TEMPS. Un stage complet de formation sera offert au (a la) candidat(e) choisi(e). Les personnes désirant poser leur candidature doivent faire parvenir leur curri- culum vitae avant le 5 novembre 1978, a la COMMISSAIRE NATIONALE ADJOINTE, 3827 rue St. Hubert, Montréal, P.Q., . H2L 4A4. ou téléphoner [514] 524-3753. re the sbed Atiiacdiciags is I tae