12 Le vendredi 4 juillet 1997 a un de mes collégues me de- mica nm dsiaiit récemment « Comment cela se fait-il que le prix des terrains, dans les centres urbains, soit beaucoup plus élevé que celui des terrains dans les Prairies ? Pourtant, le sol est trés fertile A cet endroit. Il permet de produire la nour- riture nécessaire A notre survie. N’y a+-il pas la quelque chose d’anormal ? » Le prix des terrains, comme c’est le cas pour tout ce qui se vend et s’achéte, est déterminé par le jeu de loffre et de la demande. En ce quia trait 4 Poffre, nous savons que la disponibilité des terrains est déja fixée, tant du point de vue de la quantité que de emplacement. D’un. autre cdté, la demande pour un terrain, ou plus particuliérement pour les services qu'il peut offrir, dépend de son emplacement par rapport & une population donnée et des ressources que Pon pourrait trouver dans son sous-sol. Un terrain situé au coeur d’un centre urbain comme Tokyo atteindra une valeur élevée car il est possible d’y construire un immeuble qui produira des revenus importants. En effet, le ‘dans la toundra. propriétaire d’un immeuble situé dans un quartier central, ou le trafic piétonnier est intense, pourra exiger des loyers élevés. En outre, dans ce cas particulier, une forte demande ne peut entrainer une augmentation de l’offre puisque les terrains ne sont pas quelque chose que l’on peut fabriquer. Par ailleurs, la demande sera pratiquement inexistante pour des terrains de dimen- sions semblables, mais situés Aussi pit- toresque soit-il et quelles que soient ses qualités en matiére de paturage pour les caribous, un tel endroit est trop éloigné pour attirer les investisseurs. Toutefois, la découverte d’un riche gisement de minerai ou de toute ressource présentant un intérét commercial en ferait immédiatement grimper la valeur. En fait, le prix atteint serait proportionnel a l’impor- tance du gisement de minerai ou de pétrole découvert. Le prix des terres agricoles est déterminé selon les mémes principes. Une « section » (qui représente un mille carré ou, en systéme métrique, 25,6 hectares) se vend aux environs de 250 000 $ dans l’ouest du Manitoba. Utilisé A des fins agricoles, ce terrain générera des revenus d’a peu prés 125 000 $. toutefois des frais d’exploi- tation d’environ 65 000 $ Il faut compter lesquels comprennent les semences, les engrais, la dépréciation de la machinerie agricole et la main-d’oeuvre. Une fois déduits les impéts fonciers, cette terre rapportera donc environ 55 000 $, soit un rendement de 22 % avant imp6t, ce qui se compare favorablement & celui d’autres secteurs industriels. LE MEILLEUR INVESTISSEMENT ? Le méme montant investi dans des obligations du gouvernement de 30 ans, a un taux: de 6 %, rapporterait 15 000 $. Bien entendu, comparer un placement de un quart de million de dollars dans les obligations gouverne- mentales & un placement du méme montant dans une terre agricole revient 4 peu prés a comparer des pommes et des oranges. En effet, les obliga- tions représentent un place- ment beaucoup plus sir. Le gouvernement peut toujours imprimer de largent pour payer les intéréts. Par contre, la valeur de la récolte peut grandement d’une année 4 l’autre. Les écarts de varier température (une année, il pleut trop ou pas assez, l’hiver est précoce ou n’en finit plus), les insectes, les calamités naturelles, comme les récentes inondations, et les fluctuations des prix, qui dépendent des marchés mondiaux, sont autant de facteurs de risque a considérer. Il serait encore téméraire d’investir quart de million dans des paturages pour les caribous, 1a- bas dans le nord, que dans des obligations. Ce terrain pour- rait en effet ne contenir aucun gisement intéressant. Méme la valeur des terrains, 4 Tokyo, pourrait fléchir si ’économie japonaise perdait soudaine- ment toute vigueur. plus En fait, le prix d’un terrain dans les marchés que nous avons donnés en exemple chuterait si l’on enregistrait une baisse notable et ce, sur une période assez longue, de la valeur prévue des _ loyers provenant de la location de notre immeuble 4 Tokyo, du prix du minerai extrait de notre terrain dans la toundra ou encore de la valeur de notre récolte. MARCHES VARIABLES Comme un terrain n’est pas un produit que l’on peut déplacer, le marché varie d’un endroit & un autre. Ainsi, construire un immeuble a logements ou un immeuble & bureaux en plein coeur de la toundra n’aurait aucun sens. Oud trouverait-on des locataires ? De quelles activités ceux-ci tireraient-ils les revenus néces- saires au paiement du loyer ? Qui serait prét 4 payer le loyer d’un appartement 4 Tokyo pour habiter au milieu de nulle part ? Dans la méme ligne de pensée, personne ne songerait a acheter un terrain & Tokyo, pour une somme de un million de dollars Vhectare, afin d’y faire de l’agriculture. Aucune générerait des revenus assez élevés pour récolte ne obtenir ne serait-ce qu’un rendement de 5 %. Et & moins que le méme terrain ne contienne un riche gisement en or ou en diamant, personne ne penserait Vutiliser & des fins miniéres. notre Contrairement & ce qui se passe dans de nombreux autres marchés, il n’est pas possible d’augmenter le nombre des terrains dispo- nibles méme s’il y a une forte demande. C’est pourquoi le prix d’un terrain est étroite- ment lié aux facteurs qui prévalent dans le marché ow il est situé, Bien entendu, les gens ont la possibilité de se déplacer sur la surface du globe. Le prix de la terre dans le Nouveau Monde était trés bas au cours du seiziéme siécle. Morale de cette histoire : n’achetez pas des terrains, ot seuls paissent les caribous, dans l’espoir que leur valeur atteindra celle des terrains 4 Tokyo dans un avenir rapproché. Misez plutét sur les terres agricoles. Elles sont susceptibles de prendre de la valeur en raison de Paccroissement constant de la population mondiale. Davip E. BoND KEKEE Ce Bulletin économique, qui est rédigé par M. David E. Bond, vice-président, affaires gouvernementales et relations publiques, et économiste en chef 4 la Banque Hongkong du Canada, exprime Vopinion personnelle de Vauteur sur les derniers événements écono- miques, laquelle n’est pas nécessairement celle de Ja Banque Hongkong du Canada et de son conseil d’administration. Ce Bulletin ne constitue nullement une étude exhaustive de tous les faits nouveaux ni n’est publié dans Vintention de fournir des conseils financiers. Nous recommandons aux Jecteurs de communiquer avec un expert-conseil avant de prendre toute décision que ce: soit, fondée sur les commentaires de notre économiste en chef. Cette publication ne peut étre reproduite, en entier ou en partie, sans Vautorisation écrite de la Banque Hongkong du Canada. notre responsabilité @ tous |" est ce que vous en faites. L'activité physique la prolonge. S avec i) | MD Défi santé :