Le Moustique ISSN 1496-8304 4 Volume - 5° édition Mai 2001 | Lausanne, Suisse et a Terre-Neuve au Canada sous le titre «Si I’érable | m’était conté ». Cette dame nous a quittés il y a plus d’un an déja. i Rendons-lui hommage en relisant ses histoires si bien contées... : | DES DEUX C COTES DELA VITRE par Claude Perrier-Langrand -Rosemere, le 6 mars 1999 Ce matin, ce n'est pas Codeur du café qui m’a fait sortir du Git, mais un effluve de confiseur: la senteur vanillée des lauriers en fleurs, Mais non je ne révais pas...Dans notre solarium, oasis de plantes et de fleurs, c'est un spectacle couleurs et fragrances. Déja les hibiscus, partis en folie depuis quelques jours, nous offrent des fleurs orangées et éphéméres. L’érable de maison (abulidon) est couvert de fréles clochettes ocrées et veinées de pourpre. Les violettes africaines trénent, multicolores, assises sur leurs culottes en feuilles de velours. Royales, les orchidées, font un peu nouvelles riches avec leurs hampes lourdement chargées de leurs joyaux étranges et de leur verdure roturiére ; pourtant leurs corolles extravagantes laissent tout a Cimagination : dragons ou papillons ? Fascinantes, elles mélent le fantasme a Cexotisme. Vivre dans cette luxuriante richesse en plein Québec, quand il fait -30° dehors, vaut toute la Floride et ses palmiers. Regardant par la fenétre éblouissante de soleil sur laquelle ( humidité et le gel ont incrusté de fines arabesques, je ne m’attendats pas au choc de la transition. La nuit glaciale m'avait laissé un somptueux cadeau...Un palais de cristal ! Chaque branche d arbre enfermée dans un étui transparent, la plus petite Grindille arbore un pur diamant, le gel a transformé toute la nature en féerie, Méme les gouttiéres se sont gamies de somptueux chandeliers pointus, mais a Cenvers...Le soleil éblouissant Samuse a dessiner des prismes sur cette magie cristalline, mais ses rayons coquins ne Famadouent que pour mieux la faire fondre. La chatte noire, assise sur la barriére blanche, s'imagine vedette, dans un film muet...Un léger vent s'est levé et a joué de la harpe dans les branches, branchettes et jusqu’au plus fréle rameau en les faisant ... trinquer...C était divin ! Souvent on entend des mécontents dire : « mats qu’est ce que j ai bien pu faire au Bon Dieu pour ménter ca » Eh bien ! J'ai pensé la méme chose...mais dans Cautre sens... Claude Perrier-Langrand Page 7