bs wcecectillti in tetastalh esi EAottaby D 1145, GEORGIA OUEST VANCOUVER = TR <0 ~~) <-(. La survie de l’artiste Chaque nouvelle exposi- tion est toujours une preuve de la survie de l’artiste. A Voccasion de sa derniére exposition a la Galerie d'art de Vancouver, le peintre, professeur et écrivain Jack . Shadbolt a accepté notre invitation et a présenté ses observations et conclusions quant ace qui constitue la véritable “survie” pour un artiste; comment sa motiva- tion persiste et sa vision se renouvelle; les hasards et les compensations comme il les voit ala suite d’une expé- rience de toute une vie. La chance La survie économique de Vartiste dans le monde occi- dental est un théme sur lequel on a longuement dis- euté et réfléchi. Moins con- nues cependant, sont les répercussions souvent néfas- tes de cette lutte continuelle sur la eréativité de l’artiste. J’ai pu constater que, méme si plusieurs réussis- sent a assurer leur survie a titre de “praticiens de l'art”, rien ne prouve que leur véritable personnalité artis- tique se soit manifestée. Par la, je veux dire ]’audace intellectuelle, le renouvelle- ment de la vision qui font circuler le fluide créateur; le sens du merveilleux qui assure le plein épanouisse- nent de l’esprit humain, qui fait que l’on se sent bien en vie, utile et, par le fait méme confiant. Sans cette intégra- lité, l'artiste est en proie a la routine, a la prudence en-: gendrée par ce “sens prati- que’, et c'est a ce moment que sa vision cesse d’expri- mer une personnalité et une recherche uniques, L’apprentissage d’une meilleure technique de pein- ture ou de sculpture n’est pas non plus une garantie de survie, 4 moins que la maitri- se de cette technique agisse comme stimulant et fasse écho au développement de Vesprit. Si tel est le cas, Vartiste a done éliminé la question: “Comment” le fai- re et doit répondre plutét a “Quoi” faire. La survie du jeune artiste est trés difficile, mais peut &tre facilitée considérable- ment d’un point de vue psychologique si celui-ci la considére comme une aven- ture et voit la vie un peu comme un cirque. Il y a tellement a apprendre. II est donc nécessaire de tenter toutes sortes d’approches et d’expériences et d’entrer en contact avec le plus de monde possible. Culpabilité Sociale Afin de se concentrer d'une facon plus intense, Vartiste développe une cer- taine immunité face au flot trop rapide des événements. Il se coupe du monde exté- rieur, s'abstient de certaines responsabilités sociales tels que projets communavtai- res, participation politique, etc. Pareils sentiments de culpabilité sont nombreux et s‘étendent souvent au mon- de domestique, a la famille, aux amis. Cette culpabilité n’empéchera cependant pas Vartiste convaincu de tra- vailler, mais pourrait toute- fois l'enfermer dans un mon- de clos, seulaux prises avec sa fantaisie personnelle. Ceci peut quelquefois altérer ]'a- cuité de sa perception et fausser son jugement. Ou Vartiste peut se débarasser de sa culpabilité en réinté- grant le monde social et en abandonnant son activité ar- tistique. Sentiment d’infériorité intellectuelle L'artiste passe le plus clair de son temps a son travail. Créateur et réveur, il supporte difficilement les longues. années d'études académiques. L’apprentissa- ge d’un artiste se fait plus naturellement en prenant tout ce qui passe a sa portée, suivant l’enthousiasme du moment. Mais alors, la con- naissance poétique et philo- sophique nécessaire 4 la maturation de certains con- cepts se heurte a une forma- tion inadéquate. L’artiste semble aussi mieux fonction- ner dans certains domaines, telles que la mythologie, Vhistoire de l’art, la littéra- ture, la poésie, la musique et la spéculation métaphysique plut6t que dans n’importe quelle autre discipline. L’ar- tiste qui peut cependant atteindre a une connaissance assez approfondie de son médium, peut afficher une certaine humilité quant aux choses qu’il ne connait pas, sans en ressentir un senti- ment d’infériorité ou aban- donner toute évolution intel- lectuelle. Il peut fonder son _ expérience sur ce qu'il con- nait déja, et s’il a assez d'imagination et d’intuition, trouver lui-méme |’informa- tion dont il a besoin, quand il en a besoin. Anxiété culturelle La pensée que son oeuvre peut ne pas réfléter le monde d’aujourd’hui, que ce qu’il a a dire n’a rien a voir avec la réalité présente, constitue peut-étre la plus grande inquiétude de |’artis- te. Le doute peut amener ae tauassa-@ ~ , ey eras set Ak BP Dido wes Y'artiste 4 se demander si son imagerie personnelle est suf- fisante, si étre personnel est nécessairement un critére “d’originalité”. Il n’est pas sir de la valeur intellectuel- le du fait d’étre unique, parce qu'il a l’impression que: la poésie dans son oeuvre doit égaler “l’étrange”. Il accepte les “primitifs”, mais est effrayé pas sa propre imagination. Quelques-uns i- ront méme jusqu’a changer complétement leur style afin d’étre pris au sérieux. II est. aussi difficile de persister 2. devenir soi-méme sans deve- nir pédant ou fantasque. Obstination L’artiste revendique son indépendance, a la fois pour des raisons économiques et pour sa sécurité personnelle. Il est difficile pour un artis- te, non reconnu aux niveanx Jack Shadbolt: Sinbad and the Demons of the Deep (1974), collage et acryylique sur toile, 8 panneaux de 133.3 x 274.3 em, Collection de la Banque de Nouvelle-Ecosse, Vancouver. eR les plus élémentaires, de ne pas se renfermer sur lui- méme. L’un se réfugie dans une attitude hostile contre “eux” (les ennemis du monde extérieur), un autre se réfu- gie dans la fantasmagorie, dans un symbolisme privé, ou au contraire, dans un purisme stérile. Les plus suaves d’entre eux trouvent refuge dans le professionna- ‘isme. Mais quoi qu'il en soit, ‘es effets n’en sont pas des vlus positifs: les couleurs sont acides, l’imagerie psy- ehotique; le symbolisme so- cial devient forcé, la fantai- sie libre remplace l’imagina- tion contrélée. La survie de l’artiste est eone la persistance de la vitalité en accord avee un eertain renouvellement vi- suel. Mais quoi qu'il en soit, chaque oeuvre demeurera ‘toujours une aventure ha- sardeuse, comportant une ‘ertaine part de risque et Timprévu et ce, méme avec “expérience de toute une Vie, Le Soleil de Colombie, Vendredi 7 Avril 1978 5 OSES 0S ODO) SED O-SEED-0-EEED-7-GEED--GEED--GEND-0-EEED-()-GEED- 0-0-0 si ‘ LA GAL = VANCOUV DAI el — TEL. 682-5621 j Panneau no 6. EXPOSITIONS NOUVELLES EXPOSITIONS Christian Knudsen — 24 mars au 28 avril Suzy Lake — 24 mars au 23 avril Robert Walker — 24 mars au 23 avril Vidéo montréalais: Le vidéo comme outil communautaire ou politique : — 24 mars au 23 avril Vidéos inclus dans exposition “Pea Soup”, vidéo de 90 minutes par Falardeau et Poulin. “La soirée décollée”, 1978, 60 minutes, couleur, Jean- Pierre Saint-Louis. “Urban Renewal”, 1977,é& minutes, noir et blanc (ver- sion francaise). Produit par “challenge for change”, Offi- ce National du film, Mont- réal, et le “Parallel Institu- te (Gwynne Basen). “La Pharmacie Communav- taire de Pointe St-Charles” Christian Chazel, Bruno Car- riére et la Pharmacie Popu- laire de Pointe St-Charles; produit par Vidéographe, Montréal, 1977, 32 minutes, noir et blane. “Common Group Problems”, 1978, 15 minutes, couleur (version anglaise). 3 autres vidéos seront pré- sentés a 8:00 p.m. le 13 avril. Ces vidéos sont: “Le magra”, 1975, 28 minu- tes, noir et blanc, (version anglaise). “Une nef... et ses sorciéres”, 1977, 53 minutes, noir et blanc, produit par la Femme et Le Film (Héléne Roy, assistée par Héléne Bour- gault, Helen Doyle et Nicole Giguére. “A force de courage” (vidéos algériens), 1977, 30 minutes, noir et blanc, par Pierre Falardeau et Julien Poulin. Jack Shadbolt: Sept ans — 31 mars au 30 avril Suzy Lake: Chorégraphie sur pointillé — 24 mars au 23 avril. POUR RESERVER UNE VISITE GUIDEE Tél. a la Galerie, 682-5621, poste 25 ou 26. HORAIRES DE LA GALERIE De 10h00 a 17h00 - mardi, mercredi, jeudi, samedi (la Galerie est fermée le lundi). De 10h00 a 22h00 - vendredi De 13h00 a 17h00 - dimanche ENTREE GRATUITE HORAIRES DE LA BIBLIOTHEQUE De 10h00 a midi, de 13h00 a 16h00 - du mardi au samedi HORAIRES DE LA BOUTIQUE DE LA GALERIE De 10h00 a 16h45 - du lundi au samedi; de 18h30 a 21h30 'e vendredi soir; de 13h00 a 16h30 le dimanche.