6, Le Soleil de Vancouver, 24 aoft 1973 L’EXCURSION A PIED par Pat McCloskey - Les excursionnistes prati- quent généralement leur sport en été, mais les fer- vents de la marche seraient bien avisés de prendre leurs vacances 4 Jl’automne. Au Canada, la saison automnale offre des avantages particu- liers aux excursionnistes: le soleil n’a rien d’acca- blant et les pistes ne seront détrempées comme au prin- temps. La plupart des régions du Canada demeurant vierges ou peu peuplées, les pistes qui les sillonnent constitu- ent un moyen unique de pren- dre contact avec la terre. L’ouest du pays est divisé par plusieurs chafhes' de montagnes, dont la plupart demeurent inexploitées et conservent de ce fait tout leur mystére et leur beau- té primitive. Les excursions de 1’Quest reflétent la va- riété de cette région: elles ménent 4 des vallées luxu- riantes et 4 des lacs enco- re limpides, traversent des foréts de coniféres, grim- pent sur les hauteurs sté- riles qui dominent les val- lées, des milliers de pieds plus bas. Une des excursions dont la popularité s’accroft est la Piste du Centenaire de la Colombie-Britannique, a- chevée en 1971. Elle débute dans la Chamhe Cdtiére, prés de Vancouver, puis Se diri- ge vers l’arriére-pays. On a ouvert cette année un nou- veau trongon de quarante milles, qui méne au parc provincial Cathedral situé 4 la frontiére de l’Etat de Was- hington, ce qui porte 4170 milles la longueur de. cette piste. ; La plus grande partie de son parcours est confinée aux vallées, mais elle s’éléve 4 5,000 pieds a l’approche du pare provincial de Manning, et A 6,000 pieds dans le parc Cathedral. Une nouvelle auberge de la jeunesse pouvant loger vingt personnes s’est établie prés de la piste, au bord du lac Chilliwack. L’ Association canadienne des auberges de la jeunesse a aménagé et marque cette piste, et possé- de 4 son sujet cartes etren- seignements, que l’on peut se procurer au 1406 Ouest de la rue Broadway, Van- couver. Les parcs nationaux de- meurent cependant le domai- ne préféré des excursionnis- tes. L’Alberta et la Colom- bie-Britannique possédent entre elles 10 parcs natio- naux, dont l’étendue varie entre 45 et 17,000 milles carrés. Ces derniéres années, le parc national de Banff, qui jouit d’une faveur constan- te auprés des estivants, les a regcus en trés grand nom- bre. Mais, dés la venue de septembre, les foules’ se font moins denses, le temps se rafrafchit...En d’autres termes, c’est la saison idé- ale pour l’excursion 4 pied. Le parce de Banff comprend des centaines de milles de pistes, depuis les courts sentiers de Banff jusqu’aux longs parcours qui s’enfon- cent profondement 4 1’inté- rieur du parc, dont 1’étendue est de 2,564 milles carrés. L’hiver arrive tot dans les Rocheuses, et bien que la premiére neige ne tombe pas avant octobre, il essentiel que ceux qui se proposent de camper durant l’automne s’équipent en pré- vision du temps froid. Les services offerts dans les terrains de camping de Banff cessent le 22 septem- bre, mais les terrains eux- mémes, avec les sanitaires, demeurent 4 ta disposition des visiteurs. _L’automne est un temps est- propice 4 l’observation dela faune sauvage dans le parc de Banff. Des troupeaux d’é- lans, ayant quitté les alpa- ges, descendent dans les val- lées pour hiverner; souvent, ils descendent en grand nom- bre jusqu’aux routes Trans- canadiennes et Banff-Jas- per. Il est aussi facile d’a- percevoir des chevreuils et des ours, sans compter qu’en automne, on a de meilleures chances d’entrevoir un ori- gnal, ou encore un mouton Ou une chévre des monta- gnes Rocheuses. Les excursionnistes ne doi- vent pas oublier leur appa- reil photo. A cette époque, les mélézes qui couronnent les foréts de coniféres prés des cimes se revétent de teintes dorées, et les lacs alimentés par l’eau de fon- te des glaciers, tels les lacs Louise et Peyto, pren- nent une curieuse couleur vert foncé ou turquoise, se- lon le montant de sédiments qui s’y est déposé. Les excursions qui ne du- rent qu’une nuit ou quelques jours, peuvent avoir lieu dans la vallée de la Spray ou la région du lac Minne- wanka, mais il y a bien d’autres possibilités. Si on a l’intention de faire du feu, on doit se procurer un per- mis. Les autorités du parc encouragent l’emploi de pe- tits réchauds A gaz afin de réduire les risques d’incen- die. Si vous partez en. lon- gue excursion, vous ferez bien de vous inscrire au re- gistre du gardien, A votre départ et A votre arrivée. Une excursion trés courue est celle de la Plaine des Six Glaciers. Elle débute prés du terrain de station- nement situé en bordure du lac Louise, dont la renom- mée est internationale; a- prés avoir contourné le lac, elle se dirige vers l’ouest en s’engageant dans la fo- rét, puis gravit la pente Nord. A mesure que l’on approche de la limite de la zone forestiére, 1’épinet- te et le sapin font graduel- lement place au méléze. La piste se dirige 4 nouveau vers l’ouest, puis traverse un terrain rocheux pour at- teindre un endroit situé en- tre deux glaciers: d’une part le glacier Victoria Supé- rieur, accroché 4 la monta- gne Victoria, est le plus vi- sible: c’est celui que 1’on a- per¢oitdu lac; d’autre part, le glacier Victoria Inférieur, alimenté par la fonte dugla- cier supérieur, est \ recou- vert de roches et de débris. Les quatre autres glaciers qui s’ajoutent 4 ceux-ci pour donner son nom 4 la piste sont l’Aberdeen, le Lefroy Supérieur, le Lefroy Infé- rieur et le Pope. Non loin de VWendroit ot débute la piste de la Plaine des Six Glaciers, s’ouvre une autre piste conduisant aux lacs Mirror et Agnes. Chacune de ces deux ex- cursions s’accomplit en quelques heures. On apercoit rarement des animaux de _ grande taille dans la vallee du lac Loui- se. Au cours de vos excur- sions, vous verrez probable- ment le tamias de la Colom- bie-Britannique, plus gros que le tamias ordinaire, et- le pica, de la famille du la- pin, mais de taille moindre. Le geai du Canada et le casse-noix américain sont des espéces communes, qui ‘s’inviteront sans géne 4 par- tager votre repas. L’excursion du Johnson Canyon prend son départ 4 la route 1A, entre le parc de Banff et le lac Louise. Son parcours suit une piste fré- quemment empruntée sur u- ne distance de trois quarts de mille, jusqu’aux chutes inférieures (Lower Falls), ot le ruisseau Johnston sur- git avec un bruit de tonner- re d’une ouverture dans le rocher pour se jeter dans un bassin. Un mille et quart les plus loin, se trouvent chutes supérieures, dont les eaux se précipitent d‘une hauteur de cent pieds de long d’un rocher abrupt. A cet endroit débute une piste qui s’engage dans une forét de pins pour aboutir, deux milles plus loin, 4 Ink Pots, série de sources et de mares dont l’eau est co- lorée et qui se trouvent dans une magnifique vallée Si vous cherchez un pied- a-terre pour vous reposer entre vos excursions, la ville de Banff comprend plu- sieurs motels et hétels.C’est encore dans une auberge de jeunesse, cependant, que la majorité des excursionnis- tes préférent passer la soi- rée et la nuit. Le parc national de Banff comporte six auberges, dont l’une, celle du Mont Eisen- hower, reste ouverte toute lV’année. De cet endroit, on peut atteindre plusieurs pis- tes situées A proximité, en- tre Banff et le lac Louise. Pour une personne quin’est pas membre de l’associa- tion, il en coute $1.50 la nuitée; les membres _ ne paient qu’un dollar. Bien que les autres auberges du parc Banff ferment 4 la fin de 1’été, vous n’avez qu’A déposer $5.00 au bureau principal de 1l’association, 4 Calgary, od 1’on vous re- mettra une clef grace A la- quelle vous pourrez loger dans cette auberge. bess Se