ELE SOLEIL Programme de la té vendredi 18 novembre 1983 Une comédie musicale pleine de fraicheur et de po€sie En 1939, au plus fort de ce qu'ona appelé la Crise, alors que se prépa- rait la Deuxiéme Guerre mondiale, au Québec la pauvreté était généra- lisée. Dans les quartiers populaires, pour arriver a survivre les gens n’avaient qu‘un recours: le Secours direct... Et pourtant, dans les cours, dans Jes ruelles de ces quartiers, les en- fants, heureux comme on |’est pres- que toujours a cet age, vivaient in- ‘tensément leurs plaisirs et leurs jeux. Mais ceux-ci, depuis toujours dans le monde, reproduisaient a leur fagon la vie tantot dréle, tantot triste des adultes. Ce sont les mémes réves, les mémes espoirs ou déses- poirs, les mémes épreuves, les mémes joies ou douleurs vécus dans une dimension autre... Pour vivre ou revivre avec une in- tensité remaquable les merveilles et les peines de notre enfance tout comme l|'atmosphére de cette épo- que, il faut regarder Viens-tu jouer dans ma cour? une comédie musi- cale de Louis-Georges Carrier et Cy- rille Beaulieu réalisée par Jean-Yves Laforce. Cette oeuvre, surprenante d’ori- ginalité et empreinte d'un réalisme poétique de bon aloi, sera diffusée dans le cadre des Beaux Diman- ches, le 20 novembre a 20h50. Dans un fond de cour attenant a une ruelle, nous ferons connaissance avec une «petite gang» composée du Chef, de Baka, de la Couleuvre, dela Corneille, de Ginette, de Frisette et ‘de Shirley Temple. Et, au fil des jours, nous assiste- rons aux jeux de ces enfants en va- cances ainsi qu’a tous leurs rites, qui ressemblent fort a ceux des adultes. On se demandera qui admettre ou refuser dans la gang; on assistera a ‘initiation du plus jeune, Baka, ainsi qu’a l'acceptation des’filles, méme si ga fait pas sérieux dans un groupe de gars... On apprendra aussi a connaitre la personnalité fort différente de cha- cun de ces petits personnages: le Chef, a la fois le plus intelligent et le plus fort; Baka, tout en rondeurs et en pleurnicheries; la Couleuvre, ha- bile et railleur; la Corneille, aussi compassé que religieux; Ginette, déja «femmen:; Frisette, toute fragi- lité et sensibilité, et Shirley Temple, reproduction exacte, comme il en existait beaucoup a |’époque, de la petite vedette de cinéma. A travers ces jeux de |'enfance, ces batailles entre gangs rivales, nous verrons les enfants entrer en conflit, tour a tour s’aimer et se. dé- tester, se faire des confidences, se raconter des choses du monde des é ua! Marcel Leboeuf, Sylvie Léonard et Normand Carriére adultes, dont comment naissent les enfants; aborder sans le savoir les grandes questions comme fa reli- gion, la politique, le travail, etc. Et déja, ils sont plongés dans tous les problémes inhérents a la condition humaine: l'amour, les sentiments, la sexualité, la vie, la mort... Traités de fagon trés naturelle, nous verrons ces thémes dansés et chantés a la perfection, entre au- tres: Mon amie de fille; la Cantique des Croisés; Rage au coeur, rage au corps; Berceuse pour Shirley; Quand nous serons grands; la Séance; la Confession; la Valse du * mariage; Salut Baka; I’Adieu a I’en- fance, etc. Les auteurs et le réalisateur ont réussi une comédie musicale pleine de fraicheur et de fantaisie ou les scénes jouées et les danses alter- nent avec une souplesse et un a- propos remarquables. Tout apparait d'une justesse parfaite et l’on re- marquera, par exemple, a quel point les jeux des enfants sont non seu- lement spécifiques au Québec, mais universels. - ; Dans Viens-tu jouer dans ma cour? il n'y a pas que la nostalgie d'une époque; il y a aussi la peinture profonde du coeur humain, sembla- ble en tout temps et tout pays. : Johanne Garneau Michel Drucker Dans le cadre d’ Au jour le jour, le ivendredi 25 novembre a 13h30, la \télévision de Radio-Canada propo- .. sera une émission spéciale intitulée le Bonheur. : Si nous voyons Yvon Deschamps avec sa faconde, son ironie, son humour imprévisible aborder la question parle rire, ilen sort comme toujours des observations aussi fines que justes: les plus belles cho- ses ne coitent rien et la lumiére du soleil éblouit le monde... Ques- tionné ensuite au plan personnel, ses réponses rejoindront ce qu'il vient de dire en monologue. Le bon- heur, pour lui, c'est avant tout l'amour de sa famille, de sa femme etde ses enfants. Z uant a Michel Drucker, anima- teur de l'émission frangaise Champs-Elysées, son bonheur consiste avant tout dans la passior de son métier, qu’il exerce d’ailleurs depuis 20 ans. Ila voulu réussir pour _ se prouver a lui-méme eta sa famille qu'il n’était pas un crétin... Mais au fond, son bonheur consiste a rendre les autres heureux... méme s'i n'est pas payé de retour. Le bonheui : des autres le rend heureux. Par ses émissions, il voudrait aider des gens a sortir de leur solitude, de leur égoisme surtout, qui n’est pas la meilleure recette du bonheur. Pour Gratien Gélinas, le bonheur c'est d’étre chez lui dans sa magnifi- que demeure, dans son jardin en- touré de ceux et de celles qu’il aime. ll n'est pas de ces comédiens qui voudraient mourir en scéne. Il vise a la sagesse du vieil ge, au calme, ala sérénité... ul Selon le fils de ce dernier, Yves Gélinas, qui se proméne, nous le sa- vons, sur les mers du monde dans son voilier, le bonheur consiste dans KELOWNA 12 KAMLOOPS 13 TERRACE 13 PRINCE GEORGE 6 DAWSON CREEK 8 CHILLIWACK 11 KITIMAT 13 lévision francaise de Radio- Canada bonheur la réalisation d‘un exploit. Par ail- leurs, il n’est jamais aussi heureux que seul sur son voilier, méme si ceux qu'il aime lui manquent... Ce- |pendant, sa famille est toujours avec (lui, au fond de son coeur. ; Clémence Desrochers, toujours \pleine de drdleries significatives, as- ‘socie le bonheur a la fois 4 I’écoule- arent des saisons a la campagne et a la présence de ses amis. Elle attend ‘beaucoup des autres pour étre heureuse, puisqu’elle est du monde idu spectacle. Elle dira: «A chacun Ison aventure avec.le bonheur...» II Ine faut pas se prendre trop au sé- ‘rieux, développer en soi le sens de I'humour, créer, écrire, inventer, étre un peu comme un enfant... et l'on baignera dans le bonheur... Interrogé a son tour sur cette pas- sionnante question, le pére Marcel de la Sablonniére ne congoit pas le bonheur sans la santé et sans l'amour des étres. En tant que pré- tre, il n'a pas d’enfants; mais il vit constamment entouré de tout- ‘petits et de jeunes qui le comblent ‘de bonheur. Son travail le rend éga- lement heureux, les projets, les réa- lisations de toutes sortes. Quoi qu’i! “en soit, le bonheur n’est pas un ab- solu; il est toujours relatif et sa foi © religieuse est la qui l'aide a vivre et qui le comble de joie spirituelle. Pour ‘€tre heureux, il faut nous accepter tel que Dieu nous a faits... et vivre intensément le moment présent. Car, faire ce qu'on aime chaque jou! est une source de bonheur. ~ Des jeunes, interrogés par France ” Nadeau, voient le bonheur dans le nature, loin de ce qui cause le stress et les tracas. Dans |’ensemble, ils pensent que le bonheur doit étre cherché en soi-méme et jamais dans les choses extérieures et I’ar- gent. Atteindre a I’harmonie inteé- rieure avec ou sans argent. - R.H. . 4 \ Services secrets Une grande histoire d’espion- nage, tirée d'un roman de John Le Carré, c'est ce que nous pourrons voir a l’antenne de Radio-Canada en regardant la Taupe, le mercredi a 21 heures. Le premier episode de cette série de six sera diffusé le mercredi 23 novembre. Pour parler de cette série, il faut mentionner |’écrivain anglais John Le Carré, dont le succés I'a fait connaitre un peu partout dans le monde. Dans le langage des services se- crets, l'expression «la taupe» signi- fie qu'un espion ennemi s'est infiltré jusqu’a un poste insoup¢onnable. On se souviendra de la célébre affaire Philby, cet agent des services se- crets britanniques qui était au ser- vice des Russes pendant de nom- breuses années avant détre décou- VeEette série a été tirée d’un des romans de la trilogie de Smiley dont les titres sont /a Taupe, Comme un collégien et les Gens de Smiley. Dans toutes ses oeuvres (il a publié neuf romans en dix-neuf ans), l’au- teur nous décrit le monde des servi- ces secrets avec un réalisme impi- toyable, Il ne s‘agit pas ici d’aventures a la James Bond mais plutét de la des- cription fine de l’univers des bureau- crates besogneux et jaloux, d’un univers ou tout s'embrouille comme enveloppé par le brouillard de Lon- dres. La Taupe nous raconte l'histoire de Philby, cet agent des services se- crets britanniques qui travaille pour \'URSS et que Smiley, le personnage principal, doit découvrir. Le 1°" épisode Le chef des services secrets, nommé Control, convoque Jim Pri- deaux a son appartement secret de Saint-James. Il est certain qu'une «taupe», c’est-a-dire un agent dou- ble, s’est introduit au sein des servi- ces secrets britanniques. Prideaux est envoyé en mission secréte en Tchécoslovaquie pour rencontrer le général Steveek. Control est per- suadé que ce général connait |'iden- tite de «la taupe». Opération témoi- gnage estle nom quel’on donne ala mission de Prideaux. Les cing : La Taupe hommes 4 la téte des services sont les principaux suspects et Control leur.a donné des noms de code. Cette Opération témoignage est un désastre, comme nous le ver- rons. Car dés son arrivée en Tché- coslovaquie, Prideaux est suivi et au moment de son rendez-vous dans la forét, il est accueilli par des projec- teurs, des troupes et des fusils. Ala suite de cet échec, la vieille équipe a laquelle appartenait Smiley est deé- mantelée et la direction du «Cirque» (les services secrets) change de main. Six mois plus tard, George Smiley, qui est a la retraite, remarque qu'il est suivi par Peter Guillam, l'une des victimes de l'Opération témoignage. Parmi les vedettes de cette pro- duction américaine, il y a Alec Guih- ness, Alexander Knox, lan Bannen, Michael Jayston, lan Richardson, Michael Aldridge, Bernard Hepton, Terence Rigby, Antony Bates, Hy- vel Bennet, Sian Philipps, Pusan Ro- dicek et Bery! Reid. Arthur Hopcraft est responsable de |’adaptation. Réalisation: John Irvin. lan Bannen Sports Pour tous les gouits Le 19 4 11 heures, les Héros du samedi, qui encourage le sport chez les jeunes, présentera du football Bantam, alors que les équipes de Duvernay et de La Salle se rencon- treront. Animateur: Serge Arse- nault. Réalisateur: Jacques Viau; coordonnateur: J.Henri Parizeau. ‘La Soirée du hockey Le match du samedi 19 novembre & 20 heures opposera les Canadiens de Montréal aux Black Hawks de Chicago, directement du Forum. Les animateurs de cette soirée seront René Lecavalier, Richard’Garneau et Lionel Duval. Analyste: Gilles Trem- blay. Réalisateurs: Michel Quidoz et Jacques Primeau. Football professionnel canadien Au moment de mettre sous presse, nous apprenons que ces émissions seront retardées de 30 minutes.