Par bonheur, je fis la connaissance d’une personne bien informée sur le sujet qui me passa un tuyau qui marcha trés bien. Nous avions de nou- veau les moyens de reprendre la route, ce que nous fimes le 2 janvier dernier. De bonne heure, ce dit jour, nous attel4mes donc notre caravane et mimes le cap vers Surrey, répondant a I’invitation d’amis de toujours. C’était sur notre chemin... La route fut excellente. L’échangeur (la 97C) contrairement a sa mauvaise habitude (durant I’hiver, il est généralement enneigé et dange- reux) était plein de soleil, comme en été. Nous sommes donc arrivés sans encombre chez nos amis qui nous attendaient avec impatience. Comme nous ne nous étions pas revus depuis fort longtemps, la conversation fut animée pendant le souper. Nous étions en compagnie d’amis d’enfance. Tous des vieux, bien sir ! Des gens qui aiment ressasser le passé, afin de faire oublier le présent qui devient de plus en plus pesant, jour aprés jour. Surrey étant situé 4 deux kilométres de la frontiére américaine, nous y fiimes en quelques minutes, aprés avoir fait nos adieux 4 nos amis que nous reverrions au retour. Au poste frontalier, un panneau annoncait une attente de 15 minutes. Nous avions le temps... . C’est enfin notre tour. « Where do you live ? » nous demande un douanier 8 |’ air rébarba- tif, portant un gros revolver a la ceinture. « In Canada. Sorry ! West- bank.” « Do you have a firearm? » «I firearm ! What for? » Le bon- homme n’insiste pas. Nous ne sommes pas Américains, aprés tout, mais nous pourrions avoir des produits canadiens porteur de germes de mala- dies dangereuses ; de la viande de beeuf, de la volaille ou des ceufs, par exemple. Nous en avions. Nous ne pouvions échapper 4 une fouille en régle. Nous remimes les clefs de notre caravane et « van au gabelou », et attendimes patiemment dans la salle d’attente, son retour. L’>homme re- vint une dizaine de minutes plus tard portant dans un panier métallique le produit de sa fouille : 2 rétis de boeuf congelés, un poulet (également congelé), une douzaine d’ceufs et un saucisson sec. « Ce sont des produits interdits dans notre pays. Je vous les confisque, nous annonga I’employé des Douanes. » Nous allions quitter les lieux, quand l’homme se ravisa et nous tendit le saucisson. « Je m’excuse, nous dit-il, je n’avais pas remar- qué que votre saucisson était un produit Made in USA. » De retour dans notre véhicule, le fou-rire nous prit. Afin que le saucisson ne durcisse trop rapidement, ma femme I’avait enveloppé dans du papier ciré et bagué avec deux élastiques sur lesquels on lisait : Produce of USA. D’ou provenaient les élastiques ? D’une téte de brocoli achetée des semaines auparavant, dans un supermarché... canadien.