Quand tout était fin prét, un coup de fusil avertissait le seigneur qui ne s’était pas encore montré, question d’étiquette. A la demande de deux émissaires, il donnait son assentiment a la plantation du mai. Alors on portait les toasts et le seigneur noircissait le mai d’un coup de fusil. Un homme montait au mai et en faisait tourner la girouette en criant «Vive le roi et vive notre seigneur».° C était alors les décharges de fusil: la famille seigneuriale, ensuite la foule. Plus on tirait de coups, plus l’éloge était flatteur pour la personne honorée. Le seigneur trinquait alors avec les paysans et tous étaient invités 4 sa table. Transformation et disparition de la coutume A certains endroits, cette cérémonie d’honneur finit par faire partie des obligations du censitaire, au méme titre que les cens et rentes. C'est ainsi que le seigneur de Lauzon, Etienne Charest, obligeait tous les colons qui venait s’établir sur ses terres a assister a la féte du mai.‘ La tradition variait un peu avec chaque seigneurie et disparut avec le régime seigneurial. Certains donnent comme raison que le gouvernement anglais était désireux de détruire influence du seigneur sur les habitants et que ceux-ci plantérent alors le mai devant la maison du capitaine de milice.* En certaines paroisses, on en vint 4 élever un arbre de mai sur la place de l’église. En 1844, on plantait 4 Notre-Dame-De-Lévy un mai de 150 pieds de hauteur qui demeura jusque vers les 1900.° Vers les 1850, les gens des rives de Québec et de Pointe-Lévy faisaient honneur au fleuve gelé lorsqu’il formait encore au premier mai un pont de glace, reliant les rives. Les capitaines de milice commandaient 4 leurs compagnies d’aller y planter des mais que !’on saluait avec plusieurs décharges de fusil.’ Références ' Desautels, Yvon. Les coutumes de nos ancétres, Vidéopresse, année ?? ? Roy, Pierre-Georges. Toutes petites choses du régime francais, Ed. Garneau, 1944, pp. 195-196. 3 Desautels, Yvon. idem. * Roy, Joseph-Edmond. Bulletin des recherches historiques, vol. XXX, mai 1924, p. 147. > Roy, Pierre-Georges. idem. ® Roy, Joseph-Edmond. idem, p. 148. 7 Idem, p. 149.