5 - Le Soleil de Colombie-Britannique, vendredi 14 avril 1995 INFORMATION Question de gout et d’argent Le parfum, la robe, lasaveur... Del’ Australie al’ Afrique du Sud, dela Bulgarie 4 la Colombie-Britannique, en passant par I’Espagne et la Californie, c’est plus d’une centaine d’établissements vinicoles, en provenance de douze pays, qui affichaient leurs couleurs au Festival international du vin de Vancouver. Du 5 au 9 avril, de sept 4 dix mille professionnels, amateurs et curieuxse sont déplacés au Vancouver Trade and Convention Centre pour déguster et évaluer les produits de ceux qui fabriquent et embouteillentleursource de bonheur... Peron .renommeée.» PAR LOUIS-HUGO MARCHAND Présence denoms comme Le BarondeRotlischild, arrangements des kiosques colorés mais toujours avec un enclin pour la sobriété, discussions sur les prochaines élections présidentielles en France et descriptions comme «ce champagne se compare 4 un tableau d’impressionniste, ila une structure et il a des pointes...», c'est ¢a le Festival. Le tout revét un ensemble certes bien amusant, mais il en reste que plusieurs percoivent |’ industrie du vin, etsurtout la fagond’en faire le marketing, commeune rencontre . de la sommité, de gens tous aussi pédants les uns que les autres. Au contraire! La rencontrede Vancouver le prouve: tout se déroule sous Pégidedu plaisir, de la découverte et dela fraternité. De plus, sans oublier un brin d’amicale compétition, les distributeurs se sont donné le mot d’ ordre: présenter aux gens de tout acabit des vins 4 prix abordables, mais de qualité égale et méme supérieure aux grands crus. Philippe Peyrat, directeur commercial de la compagnie Médocaine, qui regroupe les meilleurs Bordeaux, croit qu’il est important d’éduquer le consommateur. «Dans les journaux onparlede grands vins, mais peu de gens ont les moyens de payerS0$ ou 100$ pourune bouteille. La plupart du temps ces gens ignorent qu’il existedes vins moins cher, a quatorze dollars la bouteille, vinifiés par les mémes propriétaires que les vins de D’ailleurs, son Bordeaux rouge Michel Lynch, rejeton de l’illustre Lynch-Bages, sera pour certains meilleur et pour tous, moins cher que son aieul. Dans]a méme optique, Jean- Michel Ricard dela maison Antonin Rodet, les meilleurs Bourgognes cette fois, aurait pu présenter son Montrachet, qui va 4 200$ la bouteille, mais il lui a préféré le Bourgogne Rodet Pinot Noir, qui estsensé devenirun vintrés intéres- sant pour les gens de Vancouver et quise vend seulement 16,75$. Pour cette raison le marché canadien est trés apprécié de la communauté internationale, comme l’explique Bernard Peillonde Moét rosés ou mousseux. Faitinusité, des kiosques ont été aménagés expressémentpourvanter les mérites de marques de saucisse, de vinaigrettes etd’eau naturelle! Le phénoméne désalcoolisé avaitaussisa place. Directement de Australie, les produits Loxton permettent aux conducteurs et aux invités non-consommateurs de participerau faitsocial que procure le vin, sans toutefois en ressentirles effets et tout en leur permettant de Une cave frangaise traditionnelle. & Chandon. «Au Canada, ilya un marché mir, qui est le Québec, un marché jeuneen pleineexplosion, la Colombie-Britannique. La différence avec les salons européens, c’est qu’onaaffaire a un publicjeune, qui a envie d’apprendre.» Et ceux qui ne connaissent absolument rien a l’art du vin? «Il n’est jamais troptard pours’yinitier», ditPhilippe Peyrat. «Goiiter, ce n’est pas une questiond argent mais une question de recherche. II faut commencer par des vins de moins haute gamme et monter. Surtout, il faut avoir une bonne mémoire gustative. Goiliter et se souvenir, c’est de cette fagon qu’on devient en mesure de choisirson vin de tous les jours et celui pour les grandes occasions.» Lavariété étaitde misea cette célébration de la vigne. Souvent associée 4 |’art culinaire, patés et fromages étaient au rendez-vous et allaientde pairavec blancs, rouges, boire un produit de qualité comparablea celle del’ original. Bilan: la coupe a moitié pleine Selon Paul Warwick, un des orga nisateurs et Leanne Campbell, publiciste, la taille du festival s’accroit d’année enannée(il ya 17 ans il accueillait 200 personnes!), ce qui en fait l’événement numéro un de la sorte en Amérique du Nord, mais sans en avoir la pleine reconnaissance. viennent nous voir et nous disent que c’est phénoménaletqu’ils n’en reviennent pas que personne ne soit au courant.» Le Festival du vin de Vancouver est organisé par la Maison de théatre de Vancouver (Vancouver Playhouse) et sert a recueillir des fonds pour cet organisme. = Protéger les bébés_ contre l’alcool Les femmes enceintes qui consomment de I’alcool font courir des risques inutiles 4 leurenfant. Un message simple qui devrait étre suivi a la lettre par toutes les femmes enceintes et que les régies des alcools vont essayer de faire passer au cours d’une campagne bilingue intitulée L’ Alcool et la grossesse, les risques que vous prenez (Alcohol and Pregnancy : Know the Facts). Ce programme a été développé en coopération avec le comité sur l’alcool et les drogues de 1’ Association médicale de la C.-B. et the B.C. Fetal Alcohol Syndrome Society. «Nous voulons encourager les gens a étre responsables lorsqu’ils boivent, et s’ils ont des questions a poser sur l’alcool et la grossesse, nous les encourageons a consulter leur docteur ou leur travailleur social pour obtenir les informations qu’ils recherchent», explique l’attorney général Colin Gabelmann. Des. posters et des brochures vont étre exposés dans les régies des alcools. La campagne présentera aussi bien des hommes que des femmes. «Nous espérons ainsi rejoindre le plus de monde possible», explique John Nieuwenburg, directeur général de la Liquor Ditribution Branch. HP. «Les gens - Une alliée inespérée pour L.L.E.E. PAR JOHANNE CORDEAU La fin de semaine derniére avait lieu 4 Vancouver la conférence jeunesse action pour |’environne- ment. Plus de 400 jeunes ont participé a la conférence Wild Life organisée par le Leadership Initiative for Earth (LIFE): Nouvellement créé, |’ orga- nisme sans but lucratif L.I.F.E. regroupe des jeunes de 13 a 19 ans qui explorent les divers moyens d’avoir un effet positif et réel sur ]’environnement. Jeff Gibbs, l’organisateur trés remarqué de la conférence Wild Life, a voulu donner aux jeunes les outils et une vision nécessaires afin qu’ils puissent mettre en place des projets de gestion de |’environnement adéquats. Les 7, 8 et 9 avril, les jeunes intéressés pouvaient participer a des conférences, 4 des pléniéres, a des ateliers créatifs, 4 des rencontres, au défilé et a Ja soirée-gala. Toutes ces activités ont permis aux jeunes de la - Colombie-Britannique d’en savoir plus sur la biodiversité et de développer les qualités de leader- ship liées au développement. La présence de la prima- tologue reconnue internationale- ment, Dr. Jane Goodall, a relevé de beaucoup la qualité et le sérieux de la conférence. Lors de la soirée-gala du samedi 8 avril, madame Goodall a fait une présentation remarquée sur ses recherches passées et sur l’enga- gement face 4 ]’environnement. Jane Goodall a été et reste, sans contredit, un modéle a suivre pour Jes environnementalistes, pour les jeunes qui devront affronter les problémes reliés 4 la surpopulation et 4 la menace d’extinction de nombreuses espéces végétales et animales. Malgré un portrait que l’on pourrait qualifier de sinistre, Dr. Goodall garde espoir et avec un discours teinté d’humour elle a su mieux que quiconque faire vibrer la corde sensible de son auditoire. Il y avait foule au théatre Vogue. Des jeunes, et des moins jeunes aussi (pour la plupart des fans de madame Goodall), et durant plus d’une heure, je vous jure qu’on pouvait entendre une mouche volée tellement tous les coeurs étaient tournés vers la grande dame et la famille de Flo, chimpanzés encore plus connus que Bugs Bunny et compagnie. Et Jane Goodall a sirement donné 4 ces jeunes présents, suspendus 4 ses lévres, la possibilité de reconnaitre aussi dans les yeux des animaux qui souffrent, qui ont besoin d’eux, l’appel a ]’aide qu’on ne peut refuser. La Féte colombienne des enfants a démarré sa tournée provinciale cette semaine 4 Coquitlam. Destinée aux éléves francophones et, pour la premiére fois, francophiles, des écoles de la région, elle a pour but de divertir les enfants pendant trois jours avec des activités entigrement menées en frangais. Le format de la féte a été modifié pour ]’édition 95. Quatre spectacles de 90 minutes sont désormais proposés: Jacques Chauvin, avec son Banana Boogie, la jongleuse Lise Lépine, l’acrobate Jean Saucier et le violoniste Pierre Lessard. On y retrouve aussi des classiques qui ont fait le succés des éditions précédentes, comme les tentes d’arts plastiques et de Premiére réussie pour la Féte colombienne des enfants -Gras, retenu cette année, incitait jeux sportifs et les artistes de rue. De nombreux commanditaires se sont associés 4 |]’événement en proposant des jeux interactifs rattachés 4 leurs activités. Le lancement de la tournée a été salué par l’animateur Philippe Bourbeau, qui a animé son émission Micro Midi en direct depuis le parvis de la féte, pendant qu’a |’intérieur de l’aréna, les rires et les cris de joie en disaient long — sur l’émerveillement des éléves face au spectacle de Jacques Chauvin. Il est vrai que le théme de Mardi particuligrement 4 la détente. La Féte sera 4 Nanaimo, du 19 au 21 avril et a Kelowna, du 24 au 27 avril. HP.