BEF = Arts et Spectacles Gilles Vigneault: " L'ouvrage n'est pas fini " Avant son concert, véritable marathon médiatique pour Gilles Vigneault. Aprés les télévisions, les radios, en bout de course une entrevue avec le Soleil de Colombie. Le Soleil de Colombie: Vous fétez cette année vos 30 ans _ de carriére, qu’est-ce qui fait courir Gilles Vigneault? Gilles Vigneault: L’ou- vrage n’est pas fini. La traversée chez |’autre n’est pas terminée. II faut afler au coeur du port de son contemporain et lui parler. On n’est pas un ennemi, pas forcé- ment un ami. On vient avec des intentions pacifiques et de com- merce. La langue francaise a garder, |’expression banale du mot commerce mais commercium en latin, c’est l’échange. On parle d’une personne d’un commerce agréable. Et puis, il y a des gens qui ont écouté mes premiéres chansons et ces gens en deman- dent des autres. Ils s’adressent a l’auteur pas au gouvernement. Te S.C.: Vous étes une vedette internationale, vous avez recu de nombreuses distinctions; 3 est-ce que vous n’avez pas peur = de rentrer dans le Panthéon de la § chanson québécoise? = G.V.: A une dame qui me g traitait de monument national, j’ai £ répondu: «Attention, c’en est un qui bouge encore» et j’ai méme ajouté: «Je ne suis pas de bois». Penser, c’est dérangeant. Etre pensant, c’est dérangé! Le S.C.: Dans vos chan- sons Ou poémes, vous employez trés peu d’expressions typique- ment québécoise, pourquoi? G.V.: «On est de son en- fance comme on est de son pays», a écrit St-Ex. J’aurais bien aimé - écrire cela. J’ai appris a l’univer- sité de Natashquan. Si je n’écris pas en jouale, ce n’est peut-étre pas parce que je ne veux pas mais parce que je ne peux pas. Je n’ai pas passé mon enfance 4 Mon- tréal o0 la langue frangaise a été corrompue par l’anglais. Je ne vais pas faire semblant d’étre un pauvre québécois, chémeur de la ville. J’emploie parfois des ex- pressions jouales pour décrire un type en ville, en dehors de cela, je m’efforce d’écrire dans le meilleur frangais. Ah! écrire comme Gi- raudoux (soupir). Le S.C.: Vous insistez souvent sur la défense de la lan- gue. Mais qui la menace cette langue frangaise et ov est-elle menacée? G.V.: Elleestmenacée par tous les gens qui a parlent mal ou la laissent se corrompre. En France d’abord. Quand les gens de la rue seront plus enclins a dire lock qu’image et bien tous les rem- silles Vigneault : parts de dictionnaires seront dy- namités par les hits, les hits para- des. e n’al Jamais cru a la famille canadienne ". Le S.C.: Les solutions? G.V.: Le meilleur moyen pour sauver la langue, c’est la Donnez a votre carriére civile a plein temps une autre dimension, en travaillant a temps partiel dans la Réserve navale. Vivez une expérience unique et enrichissante. Cétoyez des gens intéressants. Voyagez et rencontrez de nouveaux amis. Joignez-vous a la Réserve dés maintenant! Pour de plus amples renseignements, communiquez avec: La Réserve navale 666-4316 (a frais virés) 380-4005 (a frais virés) Vancouver Victoria parler. On la pense, on la chante, on la danse. Le S.C.: Comment Gilles Vigneault a vécu |’épisode Meech. G.V.: L’épisode Meech, cela fait un moment qu’il a com- mencé. Ce n’est pas parce qu’on a donné un nom 4 ¢a qu’il a commencé. Un certain nombre de gens - la majorité silencieuse - ont découvert a l’occasion de Meech qu’il n’y avait pas de famille canadienne. Ils ont été dégu. Moi, je ne suis pas surpris, je n’ai ja- mais cru 4 la famille. II est inté- ressant de faire le Canada, mais pour cela il faut un consensus. Par contre, il y a des gens qui vont venir, le trouver trés habitable ce pays et nous expliquer que nous sommes que des autochtones. Le S.C.: Et les Canadiens sont-ils préts a les accueillir? G.V.: On n’est jamais prét a recevoir l’autre. Mais on aurait des raisons d’étre préts car on a eu le temps de constater qu’on avait l’espace. Propos recueillis par Francois Limoge Jean-Luc, opticien a plein temps, matelot dans la Réserve navale, a temps partiel. Littérature Festival international des ecrivains Aux amoureux de la lecture en anglais, n’oubliez pas le festival international des écrivains, du 24 au 28 octobre. Venez rencontrer votre auteur préféré ou en accroitre de nouveaux. Jack Webster et June Callwood sont les invités de marque. On distribuera des oscars: quatre finalistes choisis parmi les treize, sélectionnés. au préalable par un jury. Il est intéressant de noter que parmi les nouveaux par- ticipants, l’anglais soit leur langue seconde. Par exemple, Mario Pietrantoni né en Italie, Hong Ngo arrivait du Vietnam en 1979 et Yuko Seki vient du Japon et parle anglais depuis peu de temps. Information: 681-8400. Marie-Louise Bussiéres Canadit ARMEES REGULIERE ET DE RESERVE Le Soleil de Colombie Vendredi 26 octobre 1990