PHimalaya (Suite de la page 1). ce dont il s’agissait, ma femme - pour démontrer le pinga, résultat : les femmes criérent de plus belle que mon épouse ti- rait la peau de sa jambe. Elles ne pouvaient pas croire en l’explication de Jack. Aprés ce petit intermezzo, voici finalement que notre avion en provenance du nord — ue ce n’était qu’un bas -_ q q du pays attérrit et Jack cour- ru vers le capitaine qui des- cendait de son avion, en annoncant qu’aujourd’hui ily aurait deux canadiens A bord. Le capitaine, un hindou im- posant, avec une barbe blan-" che se présenta et nous ex- prima sa satisfaction de nous avoir comme passagers puis il nous dit textuellement: ‘‘ C’est vrai, nous devions par- tir‘‘vers’’ trois heures, mais j’aimerais retarder notre départ, car jfai envie de faire un petit golf avec mon copilote et nous partirons vers...quatre heures ! I] se- rait difficile de décrire mon visage lorsque j’appris que nous allions décoller pour la traversée de l’Himalaya si tard, dans la soirée et avec un avion DC-3 qui d’a- prés son aspect général da- tait du commencement de la deuxiéme guerre mondiale et qui, d’apres les craque- ments qu’il laissait enten- dre, devait avoir été vété-. ran de plusieurs révolutions sud-américaines avant d’é- tre vendu au Népal. Si toutefois dans notre si- tuation, quelque chose pou- vait-étre comique, c’est sans doute le fait qu’il n’y avait pas de terrain de golf. Nous avons joué sur le tar- mac. Timidement j’ai de- mandé si ce n’était pas dan- gereux de jouer sur la pis- te d’atterrissage. Qu’est-ce qui arriverait si un autre avion voulait attérrir pen- dant que nos amis jouaient au golf, Jack commenca a rire en’ nous assurant ‘‘qu’ il n’y avait aucun danger, car il n’y avait pas d’au- tre avion que celui-ci..... Peu avant quatre heures nous montions dans 1’avion qui avait un aspect quasi- décourageant. Les coussins des siéges étaient déchirés et la laine en sortait, les. Panneaux intérieurs de 1’a- vion grattés avaient un as- pect désolant ! Si j’avais le doute que l’avion avait passé quelques révolutions avant d’étre acquis par Les Lignes Royales Népalaises (quel titre pompeux)! il a- vait disparu. Le capitaine avant de décoller envoya I’hétesse afin de mé* faire visiter la cabine de pilo- tage (cockpit) geste de cour- toisie spécial pour un pas- ‘Sager recommandé par ... Jack.En entrant 41’intérieur du cockpit un sentiment de stupeur me boulversa. Sur le tableau de bord il y a- vait une pancarte en lettres majuscules indiquant : ‘*Au- tomatic Pilot out of order’’ ce qui signifie ; le pilote automatique est hors d’usa- ge ! Apres lecture de ces mots je souris au capitaine avec une mine de citron pressé et je rentrais dans la _cabine, je bouclais ma ceinture de sécurité et ma femme prit la seconde ran- gée pour s’allonger et pour essayer de dormir pendant les deux heures et demie qu’il nous fallait pour ar- Capitaine traverse tout 1’a- river 4 New Delhi... si tout allait bien. Aprés un décollage bruyant, le sentiment de gs’envoler vers la grande aventure nous envahit, nous nous trouvions dans l’air le long de la chaf- ne de 1l’Himalaya. Combien jtaurais aimé étre hypnotisé afin de pouvoir chasser les idées que je me faisais A ce moment, un appareil en ruine, le soir, survolant une chafme de montagnes od il n’y avait aucune possibilité de manoeuvre, nid’atterris- sage forcé. Nous sommes restés bou- clés pendant tout le voyage, 4 part l’hotesse qui passa plusieurs fois prés de moi. Des sons mystérieux reten-' tissaient dans l’avion, deux ou trois fois une sonnerie se fit entendre, le va-et- vient de l’hétesse que je ne comprenais et finalement, le tableau suivant : la porte de la cabine du capitaine s’ouvre, dans le cadre de la porte apparaft sa figure respectable bordée de bar- be blanche et dans sa main la hache de secours peinte en rouge (la fameuse gran- de hache, longue de trois pieds utilisée lorsqu’il faut briser une partie de l’avion pour libérer des passagers en cas d’accident). Je le regarde sidéré pendant une seconde et il crie ; ‘‘Votre Femme!’’ Je regarde en ar- riére, ma femme n’est plus 14 comme je le croyais, en une fraction de seconde le vion, se dirige vers le ca- binet de toilette et dégage ma femme qui était restée em- prisonnée dans cettecabine A | cause d’un blocage de laser- rure. Ce quiexplique les| courses 4 travers le couloir meee, que faisait l’hétesse et l’a- larmante attitude du capi- taine. i Sans étre malicieux, je crois que le capitaine détruisit la seule partie de l’avion qui =. Parraissait intacte : les toi- Be lettes. ts ee Le méme soir nous célé- brions 4 New Delhi le ré- veillon du Nouvel An et... |. notre réssurection!!! Angéle Arsenault Angéle Arsenault apporta une joie de vivre en Colom- bie, la semaine derniére. Dans l’assistance réunie A l’auditorium Georges Vanier de 1’Alliance Frang aise,ven- dredi soir, et au Foyer Mail- lard, dimanche, tous furent remplis d’admiration. Angéle a offert une présen- tation vivante et vibrante. Elle posséde une maniére unique de présenter du vieux folklore dans une version moderne et jeune. Ainsi, elle Sait plaire et apporter des souvenirs aux plus vieux comme aux autres. Elle a chanté en francais, en anglais, en franglais et un peu en russe, dans sa version trés originale et hu- moristique du petit chaperon ra oublier. Son répertoire était varié, du folklore ir- landais jusqu’aux chansons de Vignault. Elle chante avec force et spontanéité et en méme temps avec chaleur et simplicité. rouge, que personne ne pour- Le cOté artistique du spec- tacle était parfait : Angéle posséde le charme et le talent, autant par sa voix que par son accompagnement a la guitare ; le pianiste Daniel Deschenes sait ajou- ter, avec précision, une tou- che romantique ou rythmi- que. Le technicien, ‘‘L’hom- me beau et gentil parce qu’il est son mari’’ a su utiliser le jeu de lumiére avec effi- cacité, pour accroftre l’effet dramatique de la chanson et pour ‘mieux faire rayonner les qualités de sa petite femme. Le trio mérite sincérement le titre de professionnels. Le Comité Interprovincial de la culture a fait un choix juste de faire connaftre An- géle A travers le Canada. Elle mérite des félicitations et des encouragements pour ainsi garder vivant ce vieux folklore de 1’est du Canada. Nous lui souhaitons beau- coup de succés dans sa grande tournée en Ontario et au Québec. Ceux qui 1’ont vue et entendue ne l’oublie- ront jamais. Nous souhaitons la revoir. Victor BREAULT. Vill, LE SOLEIL DE VANCO UVER.