2 a Sack © editorial Fédération des Franco-Colombiens EST-CE A CHILLIWACK QUE LA QUESTION SCO- LAIRE FRANCAISE SE RE- GLERA POUR TOUTE LA COLOMBIE BRITANNIQUE® Dans le Chilliwack Pro- | | gress du 15 septembre der- | nier, on annoncait la tenue d’un sondage, auprés des parents francophones, pour | Savoir jusqu’a quel point | ceux-ci sont intéressés au | frangais pour leurs enfants. Ce sondage fait partie d’un programme de recherches faisant suite A une demande | de la Commission Scolaire du District no. 33, au Mi- nistére de 1l’Education de la province, A l’effet d’ouvrir des classes ot l’enseigne- ment se ferait en francais, | 4 Chilliwack. On pouvait lire, dans LE SOLEIL, en page III, édi- tion du 24 septembre, un article relatant les démar- ches entreprises, et sou- | lignant le fait que l’avor- tement de ce projet pour- rait bien clore le dossier de la question de scolarité frangaise, en Colombie bri- tannique, pour la présente génération.. Si l’on se reporte a la pre- miére tentative d’introduire le frangais comme langue d’enseignement dans le sec- teur public ; celle de Mail- lardville qui dure déja de- | puis trois ans, 1’on réalise- ra l’importance de ne pas commettre les erreurs qui menacént toujours la viabi- lité de cette expérience. Parmi ces erreurs, il faut €n mentionner deux qui sont fondamentales : . 1 - L’absence d’engagement de la population francophone, par ses propres organes de représentation, ainsi que le manque d’unanimité et d’en- thousiasme de la part des responsables qui auraient pu assumer le leadership ; 2 - Le vide qui en a été la conséquence et qui a dQ étre comblé par la direction anglophone, plus intéressée au frangais, langue seconde pour ses enfants, qu’au res- pect des droits présumés des parents francophones. Les animateurs du projet de Chilliwack connaissent |’ | histoire de l’expérience de | Maillardville et ne désirent | Pas s’engager dans le méme | genre de labyrinthe. Non seulement veulent-ils, d’a- bord, connaftre 1’attitude de la population francophone, mais, de plus, ils sont con- vaincus que le leadership de- | vra venir de la part des in- , téressés. Un effort sera donc entre- pris, durant les prochaines semaines, pour fonder un no- yau francophone, A Chilli- ; wack, qui invitera 1l’adhé- sion de tous ceux qui sont préts A appuyer des objec- tifs bien définis. Pour que ce groupe réussisse, il lui faudra éviter de se laisser distraire par la tentation de s’ouvrir,a un éventail d’activités pour le seul fait d’attirer le plus grand nom- bre. Il doit s’acheminer; sans détour, dans un pro- gramme concentré de sen- Sibilisation de la populati et de pression du coté de autorités scolaires. Il doi viser & prendre en ma initiative, car, il n’est pas normal, comme le dit M. Raymond Fulford, l’un des membres du comité d’enqué- te, qu’il n’y ait méme Pp une personne de langue ma-] ternelle francaise parm ceux qui forment ce comité. Souhaitons que ce leader- ship canadien-francais, es- sentiel au succés de ce pro- jet de scolarité francaise, puisse se confirmer sans re- tard. Sinon, il n’est pas im- ‘possible de prédire, qu’ad- venant la faillite de cette nouvelle tentative, il sera peut-€tre impossible d’étre pris au sérieux, au moins pour un bon moment, quand il sera question de défendre ce que nous appelons, par-j fois, les aspirations des Ca- inadiens frangais ! Roméo Paquette York House School & LA YORK HOUSE SCHOOL RECOIT L’APPUI MORAL | DE LA FEDERATION. Dans une lettre adres- sée par le président, Ro- ger Albert, a la direction de la York House School, le comité exécutif de la Fédération félicite cette ins- titution pour son intérét en- evers la francophonie et pour la qualité de ses cours des- tinés A faire apprendre le | frangais aux éléves qui y sont inscrits. Comme dans le cas tes qui ont demandé l’appui de la Fédération, le prési- arrive que le gouvernement provincial ait décidé de n’ , exercer sa juridiction que dent a jugé nécessaire de | rappeler la position de la Fédération en matiére de scolarité francaise. Cette position a, par ailleurs, été réaffirmée par la derniére assemblée générale, le 24 | mai dernier. Elle se résume ainsi :_la reconnaissance des droits du frangais doit © s’inscrire dans le cadre des lois et non pas dans la mar- ginalité. L’éducation reléve des lois provinciales, et ce vent assumer leurs respon- Sabilités en ce qui concerne le droit fondamental de tous les citoyens 4 l’enseigne- ment dans la langue offi- cielle de leur choix. En Colombie britannique, il sur les institutions publiques (soit les institutions scolai- res relevant de Commis- sions régionales, ou de‘‘dis- | tricts scolaires’’, dont les membres sont élus lors d’ élections municipales et qui sont seules 4 puiser dans les fonds de l’Etat). Par consé- quent, toute cole qui ne re- léve pas directement de l’au- torité du Ministére de l’Edu- Gta | cation -- soit qu’elle soit u- | tres institutions indépendan- | confessionnel, administrée par un corps indépendant Ou privé ; ou qu’elle soit, tout simplement, la proprié- té de personnes ou d’orga- nismes poursuivant d’autres | fins -- se voit automatique- ment refuser les subsides de | | Etat. Toutefois, en ce qui | concerne le contenu des ma- | | tieres enseignées, aunomde | ce qu’on appelle, de facon | arbitraire, la ‘‘liberté’’, ces institutions sont tolérées (et meme encouragées puis- qu’elles permettent une épargne importante au fisc), “du moment qu’elles satis- sont les provinces qui doi- | fassent les critéres mini- maux exigés de l’école pu- | blique. Or, il s’avére que l’ander- | la Fédération a dQ, . nier, malgré les dangers de se voir mal comprise, et peut- ‘étre méme accusée d’étre : opposée aux écoles indépen- dantes -- dont les écoles Paroissiales qui consacrént, dans certains cas, une bonne ‘partie du temps 4a l’ensei- gnement du frang ais -- refu- ser son appui 4 des démar- ches qui visaient A court- circuiter le Ministére de l’Education de la province, pour obtenir directement, de la part du gouvernement fé- déral, des subsides destinés a l’enseignement en fran- ¢ais, pour les francophones, et du francais pour les an- glophones, subsides que le gouvernement provincial re- fusait de distribuer aux éco- ' les concernées. ' A la suite de démarches infructueuses de la part de : la FISA, -- Fédération of Independent School Associa- une cause légitime 4 défen- dre auprés du Secrétariat d’Etat, décida de se présen- ter seule auprés des auto- rités fédérales, et demanda l’appui de la Fédération. Pour @tre cohérent et fi- dele au mandat qui lui a été confié lors de la derniére assemblée générale, l’exé- | cutif de la Fédération’ s’est vu dans l’obligation de faire la distinction entre, d’une _ part, l’obligation qu’elle a d’encourager toutes les ini- tiatives susceptibles de pro- tions -- la York House School | qui, sans doute, croyait avoir - mouvoir le francais, no seulement chez les franc phones mais, aussi, chezle anglophones qui veulent l’ap /prendre ; et, d’autre par /Ses propres objectifs q = ' sont, surtout, d’assister la communauté francophone dé _la Colombie britannique dan ' Sa lutte pour obtenir le droit} — |de citoyenneté égal qui 1 'revient, ceci en vertu de politiques énoncées par 1 gouvernement fédéral et his- _toriquement imbriquées dans toute l’évolution consti- ' tutionnelle canadienne. Il _n’est pas possible que la ‘Fédération compromette-son \premier rdle qui est celui de promouvoir 1l’accession de la communauté franco- iphone a la maitrise de ses ‘propres destinées. Ceci n’empéche pas la Fé- dération d’encourager des |initiatives, A tous les ni- /veaux, qui peuvent servir ‘a introduire des méthodes ‘pratiques d’enseignement. | Finalement, toutefois, il fau- ‘dra qu’un programme offi- ciel soit reconnu par l’Etat, afin que nos enfants puis- ‘sent réclamer le statut de ‘citoyens de plein droit dans ‘un pays qui prétend a Véga- / lite de deux peuples : lu | d’expression francaise, , l'autre d’expression an-] | glaise. Aide L’AIDE DU SECRETARIAT | DIE TAT. A la demande du prési- dent de la Fédération Ca- nadienne-francaise de |’ Ouest (organisme qui re- | ‘ propos d’une aide qui pour- groupe les quatre associa- tions provinciales de l’?Ouest, dont la Fédération des Franco-colombiens) un document commentant I’aide sous forme d’octrois accor- dée par le Secrétariat d’Etat, a été préparé avec le con- sentement du Comité exé- cutif et expédié au secré- tariat général, 4 Edmonton. Au niveau de certaines as- soOciations provinciales, certaines critiques ont été amorcées 4 l’effet que les Subventions fédérales se- raient inadéquates en ce qui vinces. La position de la Fédéra- tion des Franco-colombiens, a ce propos, s’appuie sur deux bases de raisonnement qui, d’une part, manifestent — une satisfaction certaine a | rait 6tre qualifiée d’extra- ordinaire si on la compare ° avec l’absence totale qui ca- tactérisait le gouvernement fédéral, en ce qui concerne les’ minorités francophones, | avant l’année 1968. D’autre part, en fondant notre rai- : SONnement sur 1’aliénation vieille de plus de cent ans, - qui afflige les Canadiens d’ expression francaise dans _les provinces 4 majorité an- glophone, 1’on peut considé- | rer cette aide comme un premier pas, trés craintif, concerne la poursuite de | transfusions massives, dés ' que les groupes francopho- certains objectifs. Ces cri- tiques ont fait l’objet de dis- cussions lors de la derniére rencontre annuelle des re- présentants des quatre pro- qui doit se transformer en nes auront réussi A s’orga- niser de fagon a pouvoir déterminer leurs besoins de | fagon cohérente. Pour la Fédération des Franco-colombiens, selon le document expédié, il s’agis- sait d’abord de sortir d’une condition qui a prévalu, au cours des années, dans tou- tes les provinces, soit celle d’une population sans voix auprés des autorités publi- ‘ques, obligée de se retran- cher derriére des institu- tions paroissiales et tentant de préserver, pour la posté- rite, quelques fragments de son héritage culturel. Face au nouveau défi lancé aux francophones isolés en mer anglophone, -- celui de définir le genre de citoyen- ' neté auquel ils aspirent dans un pays dangereusement me- nacé par la fragmentation -- il fallait quand méme un cer- tain temps pour adapter les mentalités et les habitudes a lidée de sortir du com- plexe d’immigrants, dans leur propre pays, pour affir- mer une détermination col- /lective d’*étre’’, dans tout} ce que peut impliquer ce mot ou, tout simplement, de subir} — le sort des ‘‘indigénes’’ con-f quis par tous les impéria- lismes du monde : disparaf-| En Colombie britannique il semble bien que nous ney titutions et des groupes n’ ont pas encore réussi a4 en- tamer une consultation pro-} ductive a cet égard. Il y a donc, encore, beaucoup de ; travail de sensibilisation 4 faire avant qu’un consensus pratique soit atteint. = - C’est donc pour cette rai- »son que les porte-parole de la Fédération ne veulent pas, J d’une part, faire une criti- que d’un programme et,]} -Vautre part, prétendre que ce programme est suffisant, _2ar d’autres provinces pour- caient étre prétes A passer | la seconde phase. Subvention SUBVENTION AUX ECOLES PAROISSIALES Manuels de la ‘*Méthode dy- namique’’. Le Comité exécutif de la Fédération a approuvé, pour faire suite 4 une recomman- dation du Conseil pour l’en- seignement du francais, co- mité interscolaire des ins- . titutions paroissiales qui ont un programme destiné 4 leurs adhérents frahcopho- _ Penseignement du francais | par la ‘*Méthode dynami- nes, a l’effet de subvention- . / ner l’achat de manuels de | Pques.. | (Suite p. 7) iE SOLEIL, 8 OCTOBRE 1971, V