nn er Oa en ee nt tt enc ct SA ce a A a I eer rar Le Soleil de Colombie-Britannique, vendredi 12 mai 1995 - 4 Sorry, pas d’excuses! Larencontre quadrilatérale entre les ministres du Commerce du Japon, des Etats-Unis, du Canada etdel’ Union européenne (U.E.), quise déroulait enfin desemainea Whistler, a débutéd’un bien mauvais pied. Plus totdans lamémesemaine, le premier ministre Jean Chrétien a annulé!’entretien qu’il devait avoir avec un représentant del’ U.E., invoquant le fait que ce dernieravaitprofité deson passage a Ottawa pour blamer le Canada d’avoir compromis un accord de libre-échange transatlantique par son comportement dans le dossier du turbot. Sans la moindre excuse, les deux belligérants ont entamé Ia discussion de Whistler avec une solidarité affaiblie, surtout sous le regard des Américains et des Japonais qui guettent attentivement... PAR LOUIS-HUGO MARCHAND re < Le jour précédent I’étape de Whistler, Sir Leon Brittan, vice- président de I’U.E. et commissaire au commerce extérieur, était de passage 4 Vancouver. I] a informé les médias que |’intention de la rencontre «est pas d’arriver a des accords, car c’est une réunion informelle, mais de rapprocher nos positions». Interrogé a propos de ses remarques antérieures, qui auraient causé un froid entre I’ Europe et le Canada, Sir Leon Brittan a rétorqué que cette relation a souffert, sans aucun doute, mais que «le Canada et |’U.E. ont une responsabilité commune de faire avancer les choses et de régler les problémes avec les Etats-Unis et le Japon» et que «ce qui est arrivé ne devrait avoir aucune influence sur la réunion». De passage a Sir Leon Brittan a affirmé que la position ferme du Canada et son «nanque de respect» envers la loi internationale lors de la guerre du turbot ont terni la relation canado- européenne. I] a également ajouté que le Canada pouvait oublier, pour l’instant, toute négociation sur la libéralisation du commerce avec l’Europe, sur le compte de la proposition canadienne d’une entente entre les membres de l’ALENA et de 1’U.E., tout en admettant la possibilité d’une entente entre cette derniére et les Etats-Unis. «C’est dans l’intérét de ceux quidésirent faire avancer les choses, de reconnaitre que l’effet de cette querelle ne peut étre que de diminuer I’enthousiasme européen d’ ouverture envers le Canada, pour Vinstant», adéclaré Sir Leon Brittan. Il a également dit que le Canada a réagi de maniére exagérée en bloquant |’importation de pates alimentaires italiennes en raison d’un petit, et temporaire, subside d’environ soixante dollars la tonne. Ces déclarations ont semé la fureur chez les diplomates de la capitale canadienne, alors que le premier ministre Jean Chrétien lui- méme a annulé sa rencontre avec le V.-P. de 1’Union européenne. Les entretiens avec le ministre des Affaires étrangéres, André Ouellet, et le ministre du Commerce, Roy MacLaren onteu lieu tels que prévus, mais aucunes des deux parties ne s’est excusée pour ses paroles ou ses gestes. «Le Canada n’a aucune excuse a faire pour ses gestes dans la récente guerre du poisson, le gouvernement a exercé un Ottawa = leadership _environnemental Ottawa la veille, nécessaire. Toutes les nations concernées par la conservation, incluant les pays de l’U.E., devraient étre reconnaissantes que nous Vayons fait», aclamé André Ouellet. Sir Leon Brittan a pour sa part répondu qu’il était nécessaire d’utiliser !’approche populiste ou d’en subir les conséquences. «Vous ne pouvez faire ce qui a été fait et vous attendre @ ce qu’il n’y ait aucune réaction.» Le point 4 Vancouver Le lendemain, 4 Vancouver, le jour avant |’ouverture de la rencontre quadrilatérale, Sir Léon Brittan a fait le point devant les membres et invités de la Chambre de commerce de Vancouver. «Les litiges entre le Japon, les Etats- Unis, l’Union européenne et le Canada vont étre mis de cété avant le début de cette rencontre», a-t-il dit, sans pourtant pouvoir s’empécher de lancer encore une pointe au Canada en rejetant 1’idée du ministre canadien du Commerce, Roy MacLAren, qui désire entretenir des liens plus étroits entre 1’U.E. et _ lesmembres de |? ALENA, en disant que «c’est al’U.E. et aux Etats-Unis de prendre cette décision». Ila quand méme avoué que la relation entre Je Canada et ]’Union européenne souffre énormément a la suite de ces chicanes, «mais pas pour l’éternité je l’espére. Le Canada a toujours été parmi les premiers pays qui ont favorisé la cause du développement international. Il faut néanmoins reconnaitre la nouvelle vision qu’a l’Europe du Canada, mais je veux bien la détruire pour recréer une bonne atmosphere. Le Canada est un pont qui existe entre l’Europe et l’Asie», a terminé Sir Leon Brittan, en précisant qu’il est absolument nécessaire de travailler ensemble. Constat a Whistler Sir Leon Brittan a abondé dans leméme sens que le Canada qui s’inquiéte du fait qu’une entente bilatérale entre les Etats-Unis et le Japon pourrait les laisser dépourvus. A cause des incertitudes sur des exportations comme les automobiles, le ministre du Commerce, Roy MacLaren, a insisté sur la libéralisation du marché mondial. «Cela ferait trés mal au Canada si un accord incluant des quotas d’importation pour des piéces d’autos américaines n’incluait pas notre pays», a-t-il mentionné. Les autos et les piéces d’autos comptent parmi les plus larges exportations du Canada et lui ont permis de se sortir de la derniére récession. Les Etats-Unis menacent le Japon d’imposer des tarifs de plusieurs milliards de dollars si on narrive pasa uneentente. Leministre MacLAren a tout de méme obtenu l’assurance des deux puissances que le Canada ne se ferait pas écarter. a Plein feu sur les phares Le ministre des Péches Brian Tobin a admis cette semaine qu’il sé pencherait sur le dossier qui prévoit l’automatisation des phares, lors de sa visite de cette semaine, de quelques-uns des phares britanno- colombiens menacés de disparition. Les gardiens de phare foumissent des informations aux pilotes d’avions sur la météo, et le gouvernement fédéral veut les automatiser pour économiser 3,5 millions. Un comité de consultation publique des garde-cdtes canadiens faisait état récemment d’une opposition massive du public dans ce dossier, aprés trois mois d’enquéte. La consultation, qui a touché 1397 habitants de la Colombie-Britannique, dont des marins et des aviateurs, dans 28 villages cétiers, du 28 novembre au 14 janvier, rapporte que 1’ opposition a |’automatisation est «massive et souvent véhémente». Les partisans du maintien de la gestion humaine des phares de la province affirment que le systéme AWOS (Automated Weahter Observation System) que le gouvemement envisage de mettre en place est inadapté. Il y a quelques années, le gouvernement avait aussi voulu remplacer les observateurs météo dans les aéroports par des systémes automatisés et Transport Canada s’était rétracté, concluant 4 la non fiabilité du systeéme. Les opposants se demandent maintenant quel est le . prix de Ja sécurité humaine pour vouloir supprimer un service qu’ils jugent irremplagable, offert par des gens qui ont une connaissance exceptionnelle de la mer et une disponibilité de tous les instants. La fin des gardiens de phares pourrait signifier, faute d’infor- mations suffisantes, la suppression de la plupart des services de surveillance météo cGtiers de Transport Canada dans la province. HP. Dette du Québec: un cout monte Suite de la page 3 Une coupure qui, selon |’auteur, «dépasse de loin les 800 millions de dollars d’économie liés a la suppression des dédoublements de Services». -Le déficit d’un Québec indépendant serait compris entre 19 et 25,8 milliards selon qu’il y aurait une récession ou non. -Calculé au 31 mars 1995, le rapport de la dette publique sur le PIB du Québec atteindrait 139,7% en cas d’indépendance et 120,4% en cas d’échec du référendum. «Ces propos n’ont tout simplement aucun sens», commente le critique financier du Bloc. Les investissements étrangers «Une conséquence possible de la séparation du Québec et de l’éclatement de la confédération serait le refus des investisseurs tant nationaux qu’étrangers d’avancer des fonds, non seulement au Québec, mais aussiau Canada», lit-on encore dans ce rapport ot I’on retrouve péle-méle les grandes peurs des fédéralistes. «40% des titres canadiens sont détenus a l’étranger. A ce que je saches, les gens n’ont pas démontré qu’ ils voulaient s’en départir. Nous réglerons cette question rapidement apres la souveraineté. ‘On va rassurer les marchés financiers canadiens étrangers», rétorque Yvan Loubier. «A propos du soit-disant refus des investisseurs dont parle Richardson, il s’agit d’une campagne de peur. Depuis deux ans, a chaque fois que des acteurs. financiers ont établi un niveau de risque, il n’a jamais été question du débat constitutionnel. Tout ce qui importe aux investisseurs étrangers, c’est une saine gestion des finances publiques et une perspective de contréle. Richardson est parmi le plus alarmiste des économistes que je connaisse», poursuit le critique du Bloc. «Les négociations menant a la séparation auront pour effet de dissiper toute illusion que pourraient encore caresser les détenteurs présents ou futurs d’obligations du Canada et du Québec, quant a l’ampleur de la dette accumulée par les Canadiens etles Québécois et leur impossibilité. d’en assurer le service en maintenant les dépenses gouvernementales a leur niveau. actuel, sans augmentation considérable du niveau de la fiscalité ou recours 4 des emprunts supplémentaires», prévoit encore l’auteur du rapport. «La réalité, c’est que quand le Québec souverain négociera avec le Canada la répartition de sa dette, on regardera la valeur des actifs physiques présents en territoire québécois. C’est ce qu’a fait le rapport Bélanger-Campeau qui a conclu, aprés révision. par’ deux experts, que c’était la bonne fagon d’agir», explique Yvan Loubier qui ajoute: «Quand on ajuste la portion de la dette qu’on devra payer, ce n’est pas un quart mais 18,5% pour les actifs. Richardson ne fait pas ce calcul. Il gonfle les chiffres et les hypothéses de travail.» Ala lecture (assommante) de cette masse de chiffres, tous présentés sous un jour plus effrayant les uns que les autres, le lecteur non ee averti se sent pétri d’horreur, Comment un gouvernement, do but premier, vous en conviendrez, - n’est pas nécessairement d’envoyer son peuple 4 |’abattoir, peut-il envisager de prendre un tel risque? Et comment les Québécois, qui ne passent pourtant pas pour les des innocents, ont ils pu plébisciter un tel gouvernement? Heureusement pour eux, les pauvres, qu’a 5000 kilométres, loin, bien loin, des réalités québécoises, un observateur veille! Et qu’ailleurs, sans doute, alors que la date du référendum approche, d’autres se préparent... Les diplomes étrangers -bientot reconnus Les ministéres du Multiculturalisme et de la Main d’oeuvre mettront en place, a partir du mois de janvier, un programme d’évaluation des compétences des immigrants du post-secondaire, dipl6més 41’étranger ou dans le reste du Canada. Appelé «The International Credential Evaluation», ce programme devrait mettre un terme au probléme de reconnaissance des diplémes dans la province, qui obligeait de nombreux immigrants 4 occuper des emplois sous qualifiés, faute d’une reconnaissance de leurs compétences. Ce programme payant sera géré par 1’ Open Learning Agency de Burnaby et délivrera des reconnaissances de diplémes personnalisées aux étudiants, aux employeurs, aux institutions post- secondaires et aux associations professionnelles. Deux types de reconnaissances seront disponibles ;: une reconnaissance générale, qui établira la liste des diplomes de la personne concernée et mettra en paralléle les équivalents — en Colombie-Britannique etune liste plus détaillée, qui précisera des informations sur les cours académiques suivis par le candidat. Un programme qui ne réglera pas le probléme des immigrants qualifiés ne parlant pas anglais, mais qui permettra au moins 4 de nombreux dipl6més d’exercer leur droit au travail. HP. 1