Le Moustiaue! ... Pacifique Volume7 - 4¢ Edition DE VANCOUVER A PARIS, ISSN 1704-9970 = Avril 2004 DE JERUSALEM AU PAYS DE GANDHI. Ce troisieme tome d'un long récit de voyage est loin d’étre le dernier épisode de |’auteur qui a entrepris de faire le tour du monde en « trois cent quatre-vingts jours», dit-il dans l'introduction de ce livre. Jean-Claude Boyer y donne son itinéraire qui le méne de Paris a Bombay, en passant par l'Allemagne, I’Italie et Israél. C'est I’étape de I’Inde qui attire mon attention. L’auteur reconnait que ce voyage « au pays de Gandhi» a été la source «de fortes doses d'humilité, de patience et méme de résignation ». L’Inde est un monde aux multiples visages, ot se croisent et s'entrecroisent des cultures diverses et des religions antagonistes, tellement différentes de celles des Amériques. Le premier choc culturel pour Jean-Claude Boyer l'attendait dés son arrivée a Bombay dans ce qu'il appelle « un seul champ de vision ... Phétéroclisme. » Les images se précipitent en cascade comme des flashs : des « pipeux...dans I’art de tuer le temps », « une premiére vache sacrée » qui flane en toute liberté sur un grand boulevard ou enfin « un peloton de comméres agées a ’ombre d’un batiment désuet ». Les images insolites nous mitraillent a la vitesse de la lumiére « une autre sacrée vache ... €n train de répondre a un urgent appel de la nature », « deux aveugles se guidant |’un l'autre », « une fenétre laisse échapper les cris pergants d’un bébé», « un chien pitoyable léche une plaie ouverte »...Et il continue de la sorte a empiler péle-méle des images comme le ferait un appareil de photographie. Ce chapitre est l'un des plus intéressants par le pouvoir de dépaysement qu'il exerce sur le lecteur. Récit de voyage par Jean-Claude Boyer. Critique par Simon Henchiri. Je dois cependant mentionner le chapitre suivant, toujours & Bombay dans lequel le voyageur s‘enréle dans une équipe de figurants — vedettes de cinéma — dans un film indien que l'on tourne dans un palais de Maharadjah avec piscine et meubles de style colonial british. Des touristes européens, étudiants sans le sou pour la plupart, qui se transforment pendant quelques heures en lords anglais, de l’'époque du dominion britannique en Inde. Une belle aventure. Une expérience unique sans doute, fruit du hasard. L’auteur découvre que ce pays du tiers-monde posséde une industrie cinématographique qui n’a rien a envier a rOccident, ni méme a Hollywood. II connait ses propres succés auprés de sa population dont le nombre se chiffre en centaines de millions. L’autre chapitre intéressant sur I'Inde est l'étape de Calcutta. La aussi, l’emerveillement et la surprise battent leur plein. Un merveilleux qui se révéle dés que le voyageur quitte ’'aéroport. Un séjour bref, 4 peine deux jours, chez des amis indiens qui connaissent le Canada . La visite de la ville se déroulera dans lordre et la sérénité grace au guide ami. Cette visite me rappelle celles effectuées en Allemagne et en Italie au début de ce livre. Aucune surprise désagréable ou inquiétante. -Plut6t un exotisme de bon aloi qui plait certes, mais qui touche moins le voyageur et son lecteur. Le passage par Israél et la visite de Tel-Aviv, mais surtout de la ville éternelle de la bible inspire un chapitre dans lequel se mélent poésie et spiritualité. Si Tel Aviv est une ville moderne a l'image occidentale, faite de béton