Des hétes et hétesses s’organisent Suite de la premiére page “Mats deputs, c’est le chémage a temps plein, explique-t-il avec un sourire philosophe. J’az un CV impresstonnant ;j at-un baccalau- réat en journalisme, j'ai travaillé au pavillon du Canada pendant Vexposttion internationale de 1984 a la Nouvelle-Orléans... Mazs justement, ce goit du voyage se retourne contre mot. Les employeurs potentiels s’tma- giment que l'on est instable, que Von ne veut se fixer nulle part...” Il y a deux semaines, Bruno a donc décidé de prendre le taureau’ par les cornes. En compagnie de Diane Pagé, une autre ancienne employée du pavillon du Québec présente- ment professeur de francais, il fonde l’Organisation des hétes et hétesses qualifiés de CB, une association a but non lucratif qui devrait établir des contacts avec de futurs employeurs. “Lavantage est double, expli- que Bruno. En créant cette organisation, nous nous rendons plus wistbles. Et en lancant un projet a long terme, nous faisons la preuve que nous sommes ict pour longtemps.” Dans un premier temps, Diane et Bruno se sont donné pour but de recruter des membres et de se faire connaitre. L’association a passé une annonce dans le Sun et sur Radio-Canada (radio et télé). L’effet a été presqu’immé- diat, puisque _l’organisation compte déja une trentaine de membres, et qu'un employeur potentiel les a déja contactés. L’association, qui propose du “personnel qualifié dans le domaine de l'industrie hospitalié- re”, fonctionne a peu prés sur le modéle d’une agence d'interim, a une différence prés: elle ne prend aucun pourcentage. Pour 1’ins- tant, ses services sont entiérement gratuits, aussi bien pour les membres que pour les clients a venir. Car Bruno Lacroix veut a tout prix que l’organisation se fasse connaitre et acquiére une crédibilité. “Nous nous donnons deux mots pour nous autofinan- cer,” explique Bruno, qui, en compagnie de Diane, a investi de sa poche dans ]’aventure. Pour l’organisation, le premier test ne sera pas long a venir. Le centre de conventions, qui ouvrira ses portes en juillet dans lancien pavillon du Canada, recherche une agence pour organiser le recrutement de son personnel d’accueil. L’Organisa- tion des hétes et hétesses qualifiés de CB va proposer ses services. “Nous sommes bien placés, explique Bruno. Nos services sont gratuits et nos membres sont les plus qualifiés.” Les deux fondateurs ont en effet établi des critéres de recrutement draconiens. Pour devenir mem- bre, il faut étre bilingue, avoir un niveau universitaire suffisant, et une expérience de travail dans les relations publiques. Les trente premiers membres sont en grande majorité québécois, jeunes, et un petit tiers d’entre eux ont travaillé 4 Expo 86. Ce projet, méme s'il n’en est encore qu’a ses premiers pas, semble donner a Bruno Lacroix un surcroit d’énergie. A 27 ans, ce moustachu volubile originaire de Chicoutimi (Québec) affirme qu'il veut se “poser” 4 Vancouver et s'engager dans un projet a long terme. “J’avais pris des contacts pour travailler d Melbourne pour Expo 88. Mats j'aimerats m installer vraiment ict. Aujour- dhut, i fait 13 degrés a Vancouver... et a peu prés moins vingt dans l'Est. Ca explique tout!” Les rigueurs de l’hiver québé- cois n’empéchent cependant pas Bruno Lacroix de _ caresser d’autres projets. “Ce genre d organisation n'existe pas, a ma connaissance, au Canada. Si cela marchait, nous pourrions essayer douvrir une succursale a Montréal...” Pendant l’été, Bruno Lacroix était superviseur au pavillon Contribution fédérale trois entreprises de la province afin de leur remettre chacune une Par Lise Brousseau La cérémonie officielle s'est tenue dans les locaux de la firme International Submarine ineeri Research Ltd. (ISER) de Port Coquitlam. Le ministre Cété, dans un discours’ qui se voulait rapide mais concis, a précisé que l’aide fédérale est fournie dans le cadre du Programme de productivité de l'industrie du matériel de défense dont l’objectif est de favoriser la croissance industrielle dans tout je Canada. A cet effet, la compagnie ISER a donc recu une contribution de 2,419;000$ pour la mise au point de son systéme de levées océaniques Dolphin. Selon Michel Gervais, relationniste a ISER, la compagnie “travaille a la réalisation de _ différents prototypes de véhicules d’explo- ration et de levées océaniques.” “Grace @ cette contribution, a déclaré M. Cété, trente emplois seront conservés et quatre seront créés.” La compagnie a déja engagé plusieurs Francophones soit 3 Québécois et 1 Francais, qui y travaillent depuis déja quelques années. Le fonctionnement du systéme Dolphin sera. éventuellement évalué par le service hydrogra- phique canadien du ministére des Péches et Océans. Le systéme aura des applications militaires possibles comme la détection sous-marine. ISER prévoit que les ventes dé ce _ systéme pourraient, en ]’espace de 10 ans, atteindre le 217 millions de dollars. é Le ministre Cété soulignait au Soleil que “l’un des principaux buts du Programme est de faire avancer la _ technologie des SOLE De COLCGMBStTEeE Le seuljournal en francais de la Colombie-Bnitannique Fondateur: André Piolat Rédactrice en chef: Lise Brousseau Journaliste-coopérant: Charles-Henri Buffet Photocomposition: Anita Charland Administration: Héléne Adl APF ive’ Publié par Le Soleil de Colombie Ltée 3283 Main, Vancouver, CB, V5V 3M6 Tél: 879-6924, 879-6656 Abonnement lan: Canada, 15$ - Etranger, 20$ © Courrier de 2éme classe Numéro d’enregistrement : 0046 Les lettres adressées au Soleil de Colombie par ses lecteurs doivent étre lisiblement signées par leur (s) auteur (s). La rédaction se réserve le droit de corriger ou de raccourcir le texte s'il est trop long. Les lettres doivent étre. accompagnées d'un numéro de téléphone et d'une adresse afin de pouvoir, au besoin, communiquer avec nos correspondants. Toutefois, 4 la demande, les adresses et numéros de téléphone pourront ne pas étre publiés. a trois compagnies de CB n’a pas manqué son rendez-vous jeudi dernier avec oduits et procédés de produc- eis eRe fr Te Ba ee La deuxiéme compagnie 4 recevoir une subvention est la société Microtel’ Ltd. de Burna- by. La contribution sans intérét de 5,790,204$ servira ala mise au point de trois nouveaux satellites de communication qui auront pour but de compléter le systéme Spacetel. 54 nouveaux emplois devraient étre créés. “Spacetel est la marque d’un satellite de communication qui transmet dans les deux sens la voix et des données a des postes récepteurs presque n tmporte ow. Laide du gouvernement fédéral aux travaux de recherche et de développement de Microtel aura pour but d'assurer que le Canada reste a la fine pointe dans le domaine des télécommunica- tions,” précise M. Coté. Finalement, Epic Data Inc. de Richmond recoit 227,944$ afin de concevoir et mettre au point deux produits électroniques qui auront d’importantes répercus- sions dans ]’industrie des collectes de données. Le ministre fédéral des Péches et des Océans et député de ~Richmond-Sud Delta Tom Sid- don a déclaré : “J’espére que les gens d affaires de la Colombie- Britannique réaliseront que le gouvernement est prét a appuyer ce genre. d'entreprise.” Cette aide est offerte dans le cadre du Programme de dévelop- pement industriel et régional (PDIR). Est-ce que d’autres entreprises de la sorte seront également subventionnées dans un futur rapproché? Le ministre Cété a souligné “La majorité de Vapport gouvernemental est offert aux entreprises de la région du Québec, mais, on n’oublie pas celles de l’Ouest.” C'est donc dire que nous ne seront pas gatés mais nous aurons quand méme une part du gateau. Gendarmerie royale du Canada La présence en question D'Tberville Fortier, commis- saire aux Langues officielles, semble remettre en question un objectif majeur assigné a la GRC: avoir 20% de membres francophones. 5%, 14%, 20%: ces trois chiffres sont actuellement au centre d’une polémique sur la présence francophone au sein de la Gendarmerie royale du Canada (GRC). 5%: c'est la réalité de cette présence. La GRC _ compte environ 4000 membres en CB. Deux-cent-cinquante d’entre eux sont bilingues, parmi lesquels deux-cents environ ont le francais pour premiére langue. 20% : c’est l’objectif assigné a la GRC par le commissariat aux Langues officielles. Il s’agit en fait de reproduire au sein de cet organisme fédéral la méme proportion de Francophones et d’Anglophones que dans la société canadienne. En fait, ce chiffre n’est qu’un objectif trés théorique, surtout dans les provinces de l'Ouest. Il suffit pour s’en rendre compte de le comparer au chiffre réel... 14%: c'est a ce niveau que certains, 4 la GRC, voudraient ramener cet objectif. Le repré- sentant de la GRC dans les négociations avec le Bureau du Trésor a affirmé que ‘lorsqu’on essayatt de favoriser les recrues francophones, le Canada anglais [et plus particuliérement les provinces de l’Ouest] se plaignait d'une discrimination a l’encontre des Anglophones.” Ce qui est nouveau, c'est que D'Iberville Fortier, commissaire - Desrosiers, ‘Langues officielles 4 la GRC en aux Langues officielles, a lui-méme reconnu que si une proportion de 20% de Franco- phones reste l’objectif 4 atteindre. pour la GRC, un objectif trop. élevé risque de provoquer des remous au Canada anglais. “Le probléme, explique Claude coordonnateur des CB, c'est que le niveau de recrutement a beaucoup dimi- nué. Au début des années 80, il nous arrivait de recruter prés- d'un millier d’hommes par an. Deputs, ce chiffre a été réduit des deux tiers. Et c'est pour cela que Von accorde la préférence aux Personnes bilingues, parce que la demande pour rentrer a la GRC est trés forte. Idéalement, on aimerait que tous nos membres Soient bilingues.” Et de “bilingue” a “Francopho- ne”, il n'y a qu’un pas. Dans les provinces de l'Ouest, les gendar- mes francophones, travaillant dans un milieu anglais, sont presque “automatiquement” bi- lingues. Méme si Claude Desrosiers remarque un gros effort des Anglophones pour apprendre le francais (par le biais de l'immersion notam- ment), les Francophones conti- nuent de représenter la grosse majorité de l’effectif bilingue de la GRC en CB. 5%? 14%? 20%? Les négocia- tions se poursuivent entre la GRC, le commissariat aux Langues officielles et le comité conjoint du Sénat et des Communes sur les Langues officielles. C.-H. B.