AU LENDEMAIN DES ELECTIONS LIBRES PROPOS Maintenant que les élections sont passées, il ne reste plus qu’a examiner les résultats, et en tirer les conclusions qui s’imposent. Ce qui frappe, a prime abord, c’est combien la division est grande parmi les Canadiensnes qui ont voulu§ marquer leur mécontentement vis-a-vis du gouvernement Chrétien en votant massivement, a de chose prés, pour des partis qui n’ont pas, ou plus, d’envergure nationale. Le parti libéral n’a pas échappé a ce phénoméne, car les Ontariens |’ont utilisé pour protester contre les mesures d’austérité du gourvernement Harris. Ce qu’il y a de triste dans tout ¢a, c’est que pendant toute la campagne électorale aucun homme politique, ou presque, n’a parlé des vrais problémes et de la fagon de les résoudre. Jean Chrétien a vanté les mérites de son gouvernement. Il a parlé abondamment des coupures qu’il a dues imposer parce que, a t-il dit, le précédent gouvernement avait laissé les finances du pays dans le marasme le plus complet. Ce qu’on peut dire au crédit de notre premier ministre, c’est qu’il a limite ses promesses, et que nous pouvons étre sirs qu'il emploiera toute son énergie a remettre le pays sur le chemin de la prospérité, compte tenu toutefois des moyens que son gouvernement aura a sa disposition. Madame McDonough, fidéle aux principes socialistes de son parti, a attaqué sans relache les libéraux, parce qu’ils avaient sabré dans les programmes sociaux. A aucun moment, on |’a entendu dire comment elle allait faire pour remettre sur pied l’économie des provinces maritimes. Elle devrait savoir que ce n’est pas a cause des libéraux s’il n’y a plus de morues dans |’océan; que les aciéries de la Nouvelle-Ecosse produisent de l’acier a un prix bien au-dessus des cours mondiaux; que le climat, l’éloignement des grands centres de la population et le manque de main-d’oeuvre qualifiée nuisent a I’économie des Maritimes. Malgré cela, on peut prédire que dés qu’elle occupera son siége au Parlement, elle emploiera son temps a harceler le gouvernement pour qu’il redevienne |’état providence qu’il était autrefois. Quant a ce qu’elle apporte des solutions concrétes a la création d’emploi; c’est une autre histoire. Jean Charest, lui, a utilisé un certain charisme avec art, sans toutefois convaincre. Pendant toute la campagne qu’il a menée, il y a eu l’ombre de Mulroney qui l’a suivi. On lui a reconnu un talent d’orateur, aussi bien en francais qu’en anglais, mais peu de monde a avalé sa thétorique. Les résultats ont été décevants; ce que bien des gens avaient prévus. Pour ce qui est de Preston Manning, il a été fidéle a lui-méme et n’a rien dit de ce qu’on ne savait déja. “Québec is a pain in the ass for the rest of Canada. There is no distinct society whatsoever. If they are not pleased with us, they have to move back to France.” Si a cela on ajoute la vieille rengaine des plaines d’ Abraham, on saisit sans peine la philisophie du “Reform Party”. Pour terminer, on ne saurait passer sous silence la quasi-défaite du Bloc Québécois qui se retrouve avec le méme pourcentage de votes qu’en 1980. Malgré ce piétre résultat, Gilles Duceppe continue de dire que son parti représente la majorité du peuple québécois, alors qu’il n’a pu rallier que 38% de I’électorat. Ce qui est clair, c’est que 62% de gens au Québec restent convaincus que le Canada est un grand pays dans lequel il fait bon vivre, et qu’il serait absurde de lacher la proie pour l’ombre. Robert Momer. COMMUNIQUE DE PRESSE Au lendemain des élections, Madame Coté, Présidente de la Fédération des Francophones de la C.-B. déclarait: < Le retour des libéraux au Parlement canadien nous rassure certainement mais les francophones de la C.-B. s’inquiétent sérieusement de ce qui se passera chez eux, car les réformistes et leurs politiques démagogues sont bien présents. Il est évident que les francophones ne trouveront pas d’allié chez leur député réformiste. Avec bon nombre de députés du Parti de la Réforme a la Chambre des communes et le débat réformiste sur la question de l’unité nationale faisant appel a des sentiments d’intolérance afin de réaliser des gains politiques, le gouvernement libéral doit démontrer qu’il entend respecter ses obligations constitutionnelles et statutaires en matiére de langues officielles et qu’il n’est aucunement question de remettre en cause une caractéristique aussi fondamentale au pays que celle de la dualité linguistique>.