Information mais ils jouent un réle essentiel dans leur développement. lly a longtemps que les francophones a I'extérieur du Québec peuvent compter sur des établissements universitaires. Certes, ils ne répondent pas a toutes les attentes des communautés francophones, Cette semaine le College universitaire de Saint-Boniface. Luniversité inachevée Comme une jeune université qui commence Enseigner le latin aux garcons de la Colonie de la Ri- viére-Rouge a été, en 1818, ie premier mandat du Collége de Saint-Boniface. Le latin ne s’en- seigne plus au Collége depuis 20 ans et le baccalauréat és art (la- tin-philosophie) est un peu perdu dans la longue liste des program- mes qui ont succédé au cours classique des Jésuites, réservé a une clientéle masculine jusqu’en 1960. - Les Jésuites eux-mémes sont introuvables a Saint-Boniface, aprés avoir cédé le Collége a une corpo- ration laique en 1969. Mais ils ont formé 1’élite des Franco-Manito- bains et nombreux sont encore ceux qui révérent ces grands érudits et leurs méthodes. Car les méthodes d’ensei- gnement sont demeurées la grande priorité del’ établissement au cours des vingt derniéres années. En plus des baccalauréats spécialisés (4 ans) dans les sciences, la littérature, la langue et la traduction de la faculté des arts et des sciences, et le bacca- lauréat en éducation de la Faculté d’éducation, le CUSB a fait son entrée dans les études de deuxiéme cycle en 1982 avec la maitrise en éducation. Les besoins sont immenses. Les écoles frangaises et d’immer- sion regroupent prés de 25 000 éléves dans la province, créant environ 1300 postes d’éducateurs. Sans compter que les diplémés du , Collége sont dispersés dans tout -l’Ouest canadien, a la demande des provinces. Mais voila: le marché de l’enseignement est presque saturé et le Collége tente de s’adapter en vue de former d’autres types de professionnels. Déja en 1974, il ' mettait sur pied un collége com- munautaire ou s’offrent encore des programmes de secrétariat bilin- gue et d’administration des affai- res. En 1989, on a ajouté un pro- gramme d’animation en garderie. Le secteur de 1’éducation permanente complete la liste en offrant des cours non crédités, al- — lant de l’informatique a l’appren- tissage de la langue seconde, du tai chi a la connaissance de soi. «C’ est une histoire a suc- cés, Clame le recteur du Collége, Paul Ruest. On a plus que doublé les inscriptions en dix ans.» En effet, dans l’ensemble des quatre secteurs, le CUSB est passé en dix ans de 478 4 1189 étudiants 4 temps plein et a temps partiel. «On a réussi a convaincre (les jeunes francophones) de I’ im- portance de faire des études uni- versitaires en francais, poursuit Paul Ruest. Le taux d’ inscription des étudiants franco-manitobains du niveau secondaire est supérieur a la moyenne nationale. Ils ne vien- nent pas tous ici. Mais c’ est trés rare qu ils aillent entreprendre des études en arts, en sciences ouen éducationenanglais.» Les limites du Collége Mais le Collége ades limites évidentes. «La on on ne réussit pas a garder nos étudiants, c'est aprés la premiére ou la deuxiéme année. Il y a des départe- ments ou on a un seul pro- fesseur. On ne les encou- rage pas @ faire une ma- jeure avec le méme prof.» Surtout que l’institution est mal placée pour attirer des ensei- gnants de qualité. Les conditions de travail, ainsi que les avantages sociaux ne sont pas les mémes que dans les grandes universités. Spé- cialement en éducation, on doit faire appei 4 un nombre trés élevé de chargés de cours. «Sur une cinquantaine d’ uni- versités au Canada, le Collége est absolument au bas de I’ échelle dans la plupart des catégories de salai- res, affirme un professeur. C’ est un probléme majeur trés évident. On ne rentre pas a Laval sans docto- rat. Mais les détenteurs de docto- rat ne font pas de demande ici parce qu’ onne peut pas les payer.» Ce professeur, le deuxiéme a refuser d’étre identifié dans le cadre de ce reportage, ne souhaite pas faire les frais d’un conflit avec V’administration. «D’ une facon gé- nérale, a-t-il poursuivi, le Collége est extrémement autocratique dans son administration. tout est struc- turé pour que les décisions soient prises par un petit groupe, la régie iv Les inse Garde cétiére Canadian canadienne = interne.» Cette régie est composée du recteur, du secrétaire général, des doyens de la faculté et des direc- teurs de secteur. «Je souhaite que ce soit beaucoup plus ouvert, plus collégial comme approche. Ce n'est nettement pas le cas.» Dans une récente étude sur le Collége, le chercheur Jacques Plante de l’université Laval a trou- vé que la qualité de l’enseigne- ment n’était pas une priorité de lV’institution. «On nous signale en effet, tant chez les professeurs que chez les étudiants, que le CUSB se préoccupe davantage de ses rela- tions publiques et de ses relations avec la communauté que de la qualité pédagogique al’ interne.» Mais Paul Ruest soutient que «les malaises qu’on ressent au Collége sont les mémes que ceux qu'on ressent dans d’ autres uni- versités. Il y a plus de chances de conflit dans un petit milieu.» «Ca pourrait aider d’ avoir plus de professeurs ayant un riptions on plus que doublé en dix ans au collége de Saint-Boniface. doctorat, affirme le secré- taire-trésorier de |’ Associa- tion des étudiants, qui en est a sa deuxiéme année en sciences. «Aux Etats-Unis, la moyenne est dans les 90%.» José Francois se dirige en médecine, et il entend pour- Suivre ses études en fran- ¢ais, donc au Québec. «Les manuels en francais sont un gros probléme. Il y en a un qui coitait plus de deux fois plus cher en fran- cais, alors je les.achéte en anglais: je suis bilingue. La biblio- théque est limitée, on manque de ‘ressources. Le professeur recom- mande un livre, mais on ne le trouve pas @ la bibliothéque. Il faut trois semaines pourfaire venir des livres du Québec.» Mises a part les limites en terme d’option dans chaque disci- pline, cet étudiant donne de bonnes notes au Collége pour ce qui est de la vie sociale, culturelle et spor- tive, et des services informatiques. Un Collége en développement La force du Collége, recon- nait le chercheur Jacques Plante, c’est son «dynamisme face al’ ave- nir» et «son engagement ferme et résolu @ assumer sa mission de formation». Quant au professeur que nous avons cité sans le nom- mer, il souligne que l’administra- tion est «extrémement habile a répondre aux besoins et a dévelop- per des programmes pour assurer l'avenir». Photo: Hubert Pantel. «Si on ajoute les bons pro- grammes, précise le recteur, on va augmenter la clientéle. Il y a en- core une grosse clientéle du cété del’ immersion. On a évalué que la facon dont fonctionnent les étu- diants en immersion ne pose pas de probléme au point de vue de la compétence linguistique” Mais comment lancer les bons programmes? Le Collége a déployé d’énormes efforts en vue de répondre a des besoins en com- munications, en études coopérati- ves, en sciences infirmiéres. Mais ces programmes n’ont jamais été efforts, étant donné le peu d’inscriptions. «De moins en moins, on Se fie aux pressions de la com- munauté. Nos critéres, c’ est que le programme doit intéresser la plus grande partie de la population et qu'il doit déboucher sur une pro- fession», explique le recteur. Pour les cing prochaines années, le Collége prévoit d’offrir des programmes de spécialisation dans les quatre domaines suivants: la psychologie, 1’administration, l’histoire et les communications. Aux études du deuxiéme cycle, une maitrise en études canadien- nes est dans les derniéres étapes de «Le plus grand probléme que l’on a, méme si le Collége a pres- que 200 ans, conclut Paul Ruest, c'est qu’on est encore en voie de rattrapage Onest comme une jeune université qui commence.» Jean-Pierre Dubé (Journaliste 4 La Liberté de Saint-Boniface) Coast Guard _ Assurez-vous de _ les ramener tous _abon port. La sécurité de son équipage préoccupe tout bon capitaine. Avant de sortir en mer, le capi- taine s’assure que tout le monde a bord sait quoi faire en cas d’urgence. Il s’assure aussi que tout l’6quipement de sécurité se trouve a bord, et que tous les membres d’équipage savent s’en servir. Sécurité d’abord et avant tout. La Garde cétiére canadienne peut vous aider, ainsi que votre équipage. Composez sans frais le 1 800 267-6687 et demandez votre exemplaire gratuit du Manuel de sécurité des petits bateaux de péche. Canada Péchez prudemment. Le Soleil de Colombie Vendredi 28 février 1992 re incite i ate iy